DouanesLe Maroc pose ses conditions pour l’ouverture des douanes commerciales avec Melilla

Selon des sources patronales consultées par le média espagnol El Faro de Melilla, la déléguée du gouvernement à Melilla, Sabrina Moh, aurait annoncé que l'échange de produits avec le pays voisin sera autorisé dans les prochaines semaines. Depuis 2018, les les douanes commerciales de l'enclave étaient fermées.
Le Maroc pourra alors exporter des fruits, des légumes, des poissons et des granulats à Melilla. En contrepartie, seules certaines marchandises considérées intéressantes par le royaume, pourront entrer sur le territoire.
Des sources économiques ont exprimé leur surprise face à ces restrictions, notamment avec le manque d’infrastructures permettant d’inspectant les fruits et légumes marocains. Le Maroc aurait ainsi réussi à mettre en œuvre un accord douanier, répondant aux demandes de ses autorités, depuis que le pays s’était engagé à rouvrir ses douanes commerciales avec Melilla, en 2022.
« Autrement dit, les Marocains chercheraient à garantir que seuls les produits fabriqués à Melilla puissent passer la douane à travers un accord régional et n'ouvriraient en aucun cas le mouvement commercial à toute marchandise qu'ils souhaitent importer de ce pays via la ville », précise El Faro.
En 2022, le Maroc avait annoncé qu’il n’autoriserait la réouverture d’un bureau de douane, uniquement pour les marchandises « Made in Melilla », ce qui avait outré Juan José Imbroda, membre du Parti populaire et homme politique de Melilla, aujourd’hui président de la ville.
Suite à ces nouvelles mesures, le président de la ville s’est d’ailleurs exprimé, indiquant que « si cette mesure est autorisée, la souveraineté économique et politique (de Melilla) sera transférée au Maroc ». Il ajoute également qu’il s’y opposera fermement au Parlement, au Parquet ou encore au tribunal.
Imbroda a également critiqué le gouvernement espagnol pour « ne pas avoir parlé avec les représentants légitime de Melilla, soit le gouvernement local, élu à la majorité », insistant sur le fait que cette mesure « ne profitera en aucune façon à Melilla ».
Le président de la ville a ainsi expliqué que les entreprises de Melilla ne pourront rien vendre au Maroc, car la ville ne fabrique rien, tandis que le Maroc le fait. Imbroda a conclu sur la perte de la souveraineté de Melilla, « parce que nous ne serons qu’une autre région du Maroc, laissant Rabat décider de ce qui est vendu et acheté ».
Selon des sources économiques de la ville, cet accord ne serait pas équitable, réduisant les opportunités commerciales pour Melilla, et profitant uniquement à Rabat.
Pour rappel, après les longs retards d'ouverture des douanes, dus au « trabendo » selon José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, le parti social ouvrier espagnol (PSOE) avait proposé la création de zone franches pour « réinventer » l'économie locale et réduire la dépendance économique vis-à-vis du Maroc, en mai 2023.
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