JusticeL’imam Hassan Iquioussen voit sa requête contre la France rejetée par la CEDH
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a rejeté la requête de l'imam marocain Hassan Iquioussen, qui avait fui la France vers la Belgique pour échapper à un arrêté d'expulsion et avait finalement été renvoyé au Maroc par les autorités belges, qui l'avaient d'abord placé sous surveillance électronique.
La requête de l’imam avait été déposée devant la CEDH le 29 septembre 2022, contestant son expulsion vers le Maroc au motif qu'elle l'exposerait à des risques de traitements inhumains et dégradants.
Lucie Simon, avocate de Iquioussen, a réagi en affirmant que cette décision n'est qu'une étape dans la procédure. « Elle ne remet pas en cause la responsabilité de la France dans les atteintes aux libertés fondamentales d’Iquioussen et permettra de saisir à nouveau la Cour une fois que tous les recours internes auront été épuisés. Ses conseils examinent actuellement d'autres démarches internationales », a-t-elle poursuivi.
Hassan Iquioussen avait vécu en France de manière régulière depuis sa naissance en 1964. Cependant, en raison de propos jugés « contraires aux valeurs de la République », l’imam résidant dans le département du Nord avait fait l'objet d'un arrêté d'expulsion signé par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, le 4 juillet 2022. Le 25 août, il avait fui vers la Belgique où il avait été arrêté le 30 septembre. Par la suite, le prédicateur avait été renvoyé au Maroc le 13 janvier.
Hassan Iquioussen s’est fait connaître, entre autres, à travers ses prises de position sur le conflit israélo-palestinien. Iquioussen a exprimé des opinions fortement critiques à l'égard d'Israël en soutenant la cause palestinienne, ce qui lui a valu des accusations d'antisémitisme. Le ministère de l’Intérieur en France a justifié l’expulsion de l’imam par son « discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d’une vision de l’islam contraire aux valeurs de la République ».
Très controversé en France, certaines de ses prises de parole ont été perçues comme faisant l'apologie du djihad armé. Ses positions ont également été associées à des idées salafistes, bien qu'il ait nié toute appartenance à ce courant.
Arrivé au Maroc en janvier dernier après la délivrance d’un laisser-passer par les autorités du royaume, il n’a pas été questionné depuis, assurait au Desk, Me Lucie Simon, son avocate. Elle nous confiait que Hassan Iquioussen jouissait de sa totale liberté sur le sol marocain.
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