Frontières

Melilla reprend l’exportation commerciale avec le Maroc, Ceuta prépare sa première

La première exportation commerciale de Melilla vers le Maroc depuis la fermeture des douanes commerciales de l'enclave en août 2018, a eu lieu ce mercredi matin vers 10 heures, selon El Faro Ceuta. L’opération implique une camionnette avec des produits ménagers qui sera inspectée au passage à la frontiètre de Beni Ansar à l'aide d'un scanner.

À Ceuta, aucune information de passage de camionnette n'a été communiquée. Cependant, des travaux à la frontière pour préparer l'arrivée d'un véhicule qui doit traverser le passage aujourd'hui sont déjà en cours, selon la même source. C'est la première fois en six ans et demi que Melilla peut exporter vers les Marocains, Dans le cas de Ceuta, ce transfert serait exécuté pour la première fois.

La déléguée du gouvernement espagnol à Melilla, Sabrina Moh s'est rendue ce matin à la frontière de Beni Ansar au moment du passage de la camionnette , même si selon l'homme d'affaires Luis Ramírez, elle « n'a pas informé le gouvernement de Melilla, dirigé par Juan José Imbroda, ni l'association commerciale de cette évolution ».

La même source a noté que Sabrina Moh a invité des organisations économiques de la ville à une réunion jeudi « pour clarifier les mesures prises », mais « cette invitation est arrivée trop tard ». Notons que la déléguée du gouvernement espagnol à Melilla, Sabrina Moh, avait annoncé en début d'année la prochaine réouverture des douanes commerciales avec le Maroc. Une réouverture pour laquelle le Maroc a posé ses conditions. L'accord permettrait au Maroc d’exporter des produits tels que fruits, légumes, poissons et granulats vers Melilla, tandis que seules certaines marchandises d’intérêt pour le Maroc pourraient être importées.

Cette mesure a suscité des critiques à Melilla, notamment de Juan José Imbroda, président de la ville, qui dénonce un transfert de souveraineté économique au Maroc et l’absence d’avantages pour les entreprises locales, Melilla ne produisant pas suffisamment de biens exportables.Un déséquilibre perçu comme profitant davantage au Maroc.

Pour rappel, après les longs retards d'ouverture des douanes, dus au « trabendo » selon José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, le parti social ouvrier espagnol (PSOE) avait proposé la création de zone franches pour « réinventer » l'économie locale et réduire la dépendance économique vis-à-vis du Maroc, en mai 2023.

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