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Renseignement
Pays-Bas : l’accusé d’espionnage au profit du Maroc reste mutique au tribunal

04.11.2024 à 22 H 42 • Mis à jour le 04.11.2024 à 22 H 42 • Temps de lecture : 2 minutes
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Abderrahim El M., un employé du service de contre-terrorisme néerlandais, accusé aux Pays-Bas d’avoir fourni des informations classifiées au Maroc, a déclaré ce 4 novembre, aux juges du tribunal de district de Rotterdam qu’il ne voulait pas discuter de l’affaire qui le concernait car il était « dangereux » de le faire.


El M. s’est exprimé devant le tribunal pour la première fois depuis son arrestation en 2023, rapporte la presse batave, affirmant qu’il n’était pas en mesure de répondre aux questions en raison de la nature confidentielle de son travail au sein de l’organisme néerlandais de surveillance du contre-terrorisme.


« Je ne me sens pas à l’aise de l’expliquer lors de cette audience », a déclaré l’homme de 65 ans. Il a travaillé comme interprète et analyste au Coordinateur national pour la sécurité et la lutte contre le terrorisme pendant des décennies et était considéré comme un expert de l’extrémisme islamique.


Selon la police, lorsqu’El M. a été arrêté à l’aéroport Schiphol d’Amsterdam en octobre 2023, il transportait des dizaines de dispositifs de stockage de données contenant des secrets d’État. Une perquisition à son domicile a permis de découvrir près de 1 000 documents classifiés, dont des centaines provenant des services secrets néerlandais et 65 des renseignements militaires.


Selon les procureurs, il aurait imprimé pendant des années des informations classifiées et emporté chez lui des copies papier qu’il scannait et enregistrait. Il se rendait ensuite au Maroc, où il transmettait les informations aux services de renseignement du pays.


Lorsqu’il a changé de poste au sein du service antiterroriste, il a fait appel à un collègue pour l’aider à imprimer les documents, selon les procureurs. Une femme de 35 ans, ancienne employée du service antiterroriste, a été arrêtée le même jour. Elle a depuis été mutée à un poste dans la police nationale.


Né au Maroc, Abderrahim El M. s’est installé aux Pays-Bas pour étudier la philosophie à l’université. Il affirme que l’accusation n’a produit aucune preuve qu’il ait transmis des informations classifiées à une quelconque autorité étrangère.


« Il est toujours resté un fonctionnaire néerlandais loyal », a déclaré son avocat Bart Nooitgedagt. El M. a dit qu’il avait des documents chez lui parce qu’il travaillait beaucoup et avait besoin de ces informations.


Ce n’est pas la première fois qu’un responsable néerlandais est arrêté pour espionnage au profit du Maroc. En 2008, un policier de Rotterdam avait été arrêté pour avoir transmis des informations confidentielles à la police secrète marocaine. Il avait finalement plaidé coupable, affirmant avoir été contraint par le gouvernement marocain de divulguer des informations confidentielles.


Abderrahim El M. restera en détention jusqu’à la prochaine audience préliminaire en décembre.

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