DiplomatieRestriction de visas pour le Maroc : « La France a le droit d’être susceptible aussi » (Macron)

Malgré les tensions avec notamment le Maroc, la France ne compte pas revoir sa copie sur sa politique migratoire, annonce ce samedi l'agence de presse AFP. Emmanuel Macron a en effet défendu samedi la politique de fermeté sur les visas, estimant qu’elle commençait à porter ses fruits, fait-on savoir de même source.
« Ce coup de chauffe des derniers mois a eu de l’effet », a déclaré Macron à des journalistes en marge du sommet sur la Francophonie en Tunisie. « On voit que les retours (des migrants expulsés) sont facilités », poursuit-il, selon les propos rapportés par l'AFP.
Pour rappel, en septembre 2021, la France avait décidé de réduire de 50 % le nombre de visas accordés à l'Algérie, au Maroc et la Tunisie, afin de mettre la pression sur les gouvernements qui refusaient de cooéprer en matière de réadmission des ressortissants expulsés de France. Avec la Tunisie, un accord avait été trouvé et un communiqué conjoint publié reconnaissant les efforts consentis et l'amélioration en matière de coopération à ce sujet.
Pour l'Algérie et le Maroc, rien n'a cependant été fait, alors que du côté marocain, des tensions commencent à se sentir, concomitantes avec le besoin pour Rabat d'avoir de la part de Paris plus de clarté au sujet de la question du Sahara occidental.
Pour le chef d'État français, « Je pense qu’au moins on a eu un débat en vérité ces derniers mois sur le sujet des visas ». Il a mis en avant le fait que les personnes en situation irrégulière étaient le fruit de « trafics organisés », selon l'AFP.
« Dans le cadre de notre partenariat », il faut que les pays les reprennent, a-t-il fait valoir. Le refus de reprendre des ressortissants expulsés « n’est pas acceptable », a-t-il également insisté. « La susceptibilité est des deux côtés. La France a le droit d’être susceptible aussi », a-t-il lancé aux journalistes présents en Tunisie.
Macron s’est redit favorable « à la mobilité des étudiantes et étudiants, à la mobilité économique, académique, politique ». Cette mobilité a été « mise en danger par de nombreux pays qui n’ont pas tenu leurs engagements vis-à-vis de la France », a-t-il insisté. « Ce n’est pas acceptable qu’on ne reprenne pas des étrangers en situation irrégulière qui étaient identifiés comme dangereux et troublant l’ordre public », a finalement conclu le président français.