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Après les masures de Sidi Abderrahmane, les autorités s’attaquent aux cabanons de la plage Dahomey

17.01.2024 à 13 H 00 • Mis à jour le 17.01.2024 à 13 H 35 • Temps de lecture : 3 minutes
Par Lina Ibriz

Après les constructions anarchiques entourant le mausolée de Sidi Abderrahmane à la corniche de Casablanca, les autorités s’attaquent aux cabanons de la plage Dahomey à Bouznika. Les opérations de démolition, enclenchées hier mardi et qui se poursuivent ce mercredi 17 janvier dans le cadre de l’accélération du plan de réaménagement des corniches et du littoral de Casablanca-Settat, ont suscité une large indignation de la part des habitants qui clament leur illégalité.


Pour les propriétaires et occupants de ces cabanons, les opérations de démolition constituent des « actes arbitraires et autoritaires qui touchent aux biens et à la dignité des habitants de la plage Dahomey  ». Dans un communiqué, ils regrettent ainsi la poursuite de cette action qui a conduit à la destruction « des terrasses et des garages de plus d'une centaine d’habitations à Dahomey », tandis que « certains autres cabanons ont été éventrés alors que les propriétaires étaient absents, et ce, sous les yeux des autorités ».


Ils considèrent, par ailleurs, que cette décision n’a aucun fondement, d’autant plus qu’il ne s’agit ni de constructions anarchiques, ni d’occupation illégale d'un domaine public. « Nous payons une redevance mensuelle à la commune », clame l’un des habitants, contacté par Le Desk.  Celui-ci rappelle également que l’installation de ces cabanons sur Dahomey Plage a fait l’objet de plusieurs procédures auparavant visant à les chasser, mais au terme desquelles « la justice a donné droit aux propriétaires des cabanons ».


Cet interlocuteur fait part d’un autre grief : « Aucun document officiel ne nous a été présenté par les forces de l'ordre avant le lancement des démolitions et ce, malgré les demandes insistantes des habitants ». En outre, si la légalité de ces démolitions même est, selon lui remise en question, la « manière de faire est juste scandaleuse », alors que les occupants des cabanons démolis disent n'avoir « même pas été prévenus de cette action qui a été menée dans la surprise générale ». 


En outre, cette mobilisation des autorités locales dans les différentes communes côtières de la région suscite d’autres inquiétudes quant au relogement des occupants des habitations ciblées par cette vague de démolitions. « Plusieurs habitants de la plage de Dahomey voient aujourd’hui leurs résidences principales détruites », regrette notre source, s’interrogeant sur l’avenir de ces personnes se trouvant du jour au lendemain à la rue.


Pour rappel, les opérations de démolition qui ont commencé vendredi dernier à la corniche de Casablanca et qui devraient concerner d’autres plages de la région, font suite à une directive du wali Mohamed Mhidia qui a lancé une opération d’éradication des constructions anarchiques et de libération du domaine public. Ces opérations s’inscrivent également dans le cadre du plan de réaménagement des corniches et du littoral de la région, annoncé dès 2016, mais dont la mise en œuvre, comme celle de plusieurs projets de la région, semble être accélérée sous l’impulsion du nouveau wali.


Ce n'est pas la première action entreprise dans ce sens par Mhidia depuis sa nomination. Le nouveau wali a enchaîné les décisions visant à instaurer de l'ordre dans la capitale économique, en plus des autres communes de la région.  Pour rappel, quelques semaines à peine après son entrée en fonction, Mhidia avait donné ses instructions aux autorités locales pour mener une vaste campagne de libération de l'espace public dans plusieurs marchés de la metropole, notamment à Sidi Moumen et à Derb Seltane. Cette initiative vise principalement les vendeurs ambulants qui occupent divers espaces publics casablancais, mais aussi les cafés et les charrettes à traction animale.

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