RailExtension du TGV, Intercity et RER : Alstom va concourir avec sa filiale espagnole « pour éviter un véto politique »

Après avoir lancé un appel d'offres pour acquérir 168 nouveaux trains et développer une industrie ferroviaire locale, le Maroc attise les convoitises des grands constructeurs européens et asiatiques. À l'intérêt confirmé de l’Espagnol Talgo s'ajoute l’acteur prévisible Alstom, qui a déjà fourni les TGV Al Boraq assurant depuis 2017 la liaison Tanger-Casablanca.
Mais la société mère française ne participera pas à l'appel d'offres, du moins en direct, préférant pour l’extension de la ligne à grande vitesse vers Marrakech à l’horizon 2029, puis Agadir plus tard, mettre en avant sa filiale espagnole, rapporte le média ibère El Economista, qui voit dans ce choix une manœuvre « pour contourner un véto à la France » : « La maison mère française tente d’échapper à la crise diplomatique entre Macron et Rabat en essayant de profiter des bonnes relations entre l'Espagne et le Maroc, qui pourraient décider de l'attribution du prix », commente la même source.
Alstom Espagne sera chargé de développer, de présenter l'offre et de participer à la négociation avec l'Office national des chemins des fer qui prévoit en outre d’acquérir 150 trains pour les navettes métropolitaines, les services interurbains et les trains rapides, ainsi que 16 autres trains à grande vitesse, tous des produits disponibles dans le portefeuille du groupe industriel français. Un avantage que l’entreprise entend faire valoir contre ses concurrents.
La filiale espagnole s'était déjà chargée de présenter une offre préliminaire dans le cadre de l’appel à manifestation d'intérêt lancé par l’ONCF en septembre 2022, qui a attiré 10 constructeurs du monde entier, dont des Chinois et des Sud-Coréens. Le nouvel écosystème ferroviaire marocain est évalué à près 1,5 milliard d'euros (16 milliards de dirhams).
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