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Tunis-Washington
Kais Saïed réserve un accueil glacial à la diplomate américaine en charge du Maghreb

31.08.2022 à 12 H 13 • Mis à jour le 31.08.2022 à 14 H 09 • Temps de lecture : 1 minutes
Par Souleiman Ketti

Alors que les tensions continuent entre Rabat et Tunis depuis que le chef du Polisario, Brahim Ghali a été reçu en grande pompe par le président Kais Saïed à l’occasion du 8ème forum Japon-Afrique, Washington a le 30 août, dépêché auprès du nouveau maître de Carthage la sous-secrétaire d’Etat aux affaires proche-orientales, Barbara Leaf, fonction qui l'amène à couvrir l'Afrique du nord.


Si rien n’a filtré sur d’éventuels échanges au sujet de ce nouveau front crise au Maghreb consécutif à la volonté d’Alger de se garder un pré-carré face à l’influence des pétromonarchies, de l’Egypte et de l’alliance israélo-marocaine perçue comme une menace sur sa stabilité, il ressort de l’entrevue que le Département d’Etat américain est loin d’être satisfait de la trajectoire prise par la Tunisie, hier auréolée du titre de « laboratoire de la démocratie dans le monde arabe ».


Des sources médiatiques concordantes décrivent l’accueil glacial réservé par Saïed à la diplomate américaine. Celui-ci ayant réitéré « l’attachement de la Tunisie à sa souveraineté, et son refus de toute ingérence dans ses affaires intérieures ». Ce qui indiquerait à l’évidence que Barbara Leaf a abordé la question de la dérive autoritaire du régime instauré par le président tunisien après sa prise en main de tous les pouvoirs et une appétence à vouloir réinstaurer au « pays du jasmin » une forme de culte de la personnalité qui rappelle la dictature de Ben Ali.


Au ton agressif, le communiqué de la présidence tunisienne ajoute que Saïed a exprimé « son mécontentement envers les déclarations de nombre de responsables américains », faisant référence aux critiques émanant des milieux politiques de Washington en rapport avec les décisions du chef de l’Etat tunisien. Celui-ci « a saisi cette occasion pour expliquer de nombreuses questions liées au processus que vit en Tunisie, récusant les allégations propagées par des parties connues », poursuit le communiqué officiel.


Saïed « a appelé les autorités américaines à écouter leurs homologues tunisiennes pour connaitre la réalité de la situation », est-il mentionné, ce qui démontre d’une divergence constatée des points de vue.

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