MédiasL’appel de Moncef Belkhayat aux annonceurs pour sauver la presse écrite
Décembre dernier, Moncef Belkhayat annonçait son retrait définitif de la politique pour se consacrer aux affaires. L’entrepreneur et ancien ministre, resté proche du RNI, dirige notamment Dislog group, le logisticien qui participe actuellement à la distribution des masques de protection à travers les épiceries. Une action en soutien à l’initiative prise par son ex-collègue de parti, le ministre de l’Industrie Moulay Hafid Elalamy (MHE).
Dans le privé, les deux hommes ont récemment conclu un big deal dans les médias. Fin décembre, Saham Media Group (MHE) qui contrôlait Horizon Press (Les Inspirations Eco), annonçait sa fusion avec Cross Word (Belkhayat), éditeur du SiteInfo et de ses déclinaisons.
La crise du Covid-19 est venue percuter l’attelage encore en rodage dans un contexte où la presse et les industries culturelles et créatives en général sont parmi les premiers secteurs à pâtir de la situation.
Avec 110 employés et une édition papier à l’arrêt, Horizon Press a pris la décision de couper net dans les salaires comme le rapporte Yabiladi. Moncef Belkhayat, qui préside aux destinées du groupe, affirme dans une tribune des Inspirations Eco que l’opération de cost killing a reçu l'approbation, sous forme de consentement mutuel, de la grande majorité des employés.
L’occasion pour l’homme d’affaires, aussi présent par ailleurs dans la publicité à travers notamment WB Africa, de lancer un appel à l’Etat et aux annonceurs sur Twitter, pour « sauver la presse écrite » à travers « des campagnes RSE ».
@MohamedDouyeb @mbenabid @oef75 @Elotmanisaad J’invite les responsables de notre pays à se mobiliser pour la presse écrite. Je fais un appel annonceurs à travers le GAM & @UaccMaroc pr encourager les annonceurs à faire des campagnes RSE!La presse écrite ne doit pas disparaître ! pic.twitter.com/mM1Uscr9EW
— Moncef Belkhayat (@moncefbelkhayat) April 9, 2020
Il s’en explique au Desk ainsi : « La décision, tombée comme un couperet, de suspendre l’impression des journaux, alors qu’en France, en Espagne et en Grèce, ce n’est pas le cas », est de nature à « tuer la presse ».
Si El Hassan Abyaba, ex-ministre de tutelle tout juste limogé, avait justifié, non sans remous, cette décision « unilatérale » parmi les mesures de lutte contre la propagation du Covid-19, pour Belkhayat cela a donné un coup d’arrêt fatal aux achats d’espaces publicitaires de la part des annonceurs.
Seule alternative de sauvegarde d’un secteur au bord de la ruine, des « publicités de soutien qui pourraient prendre la forme de publicités RSE » pour les entreprises, explique-t-il. Des annonces à caractère de « responsabilité sociale » mais aussi qui permettraient aux « entreprises et institutionnels » de se « positionner ».