PétroleLe forage offshore de l’Italien Eni au large de Tarfaya se serait soldé par un échec
Une sonde d'exploration très suivie par les spécialistes de l’exploration gazière a été réalisée au large de Tarfaya par l’Italien Eni, mais tous les indicateurs suggèrent que le puits n'a pas abouti, commente la presse spécialisée dans l’énergie.
« S’il se confirme, ce résultat décevant portera un coup dur à l’exploration maritime du pays, qui après des décennies de forage n’a abouti qu’à une seule découverte commerciale, le champ Anchois de Chariot Energy, en cours de développement », résume le site spécialisé UpStream.
Les espoirs étaient grands que la sonde Cinnamon-1X d’Eni aurait pu ouvrir une nouvelle zone pétrolière dans les eaux marocaines, même si ces attentes semblent avoir été déçues par les roches géologiquement difficiles du pays. De nombreuses sociétés sont venues explorer l’offshore marocain, attirées par des taux d’imposition et des modèles géologiques attractifs, mais ont dû remballer leurs trépans après des résultats stériles.
En septembre dernier la plateforme auto-élévatrice Topaz Driller était arrivée au large de Tarfaya pour préparer le forage du puits Cinnamon-1X d’Eni après avoir travaillé pour Petrobel en Égypte.
Eni l’avait engagé plus tôt cette année pour travailler sur la zone Tarfaya Offshore Shallow pour un tarif journalier de 125 000 dollars. Le contrat courrait jusqu'à fin novembre, avant que la plateforme ne parte en Côte d'Ivoire pour travailler avec Foxtrot.
Erik Meyer et Maria Lupachik, analystes de S&P Global Commodity Insights avaient publié il y a trois mois une note d’analyse sur les projets d'Eni au Maroc.
Eni prévoyait de forer dans une profondeur d'eau d'environ 100 mètres, au nord-est du champ de Cap Juby. La société n'avait pas rendu public ses objectifs, indiquait alors S&P. Les forages antérieurs dans la région se sont concentrés sur la zone du Jurassique inférieur.
Si Cinnamon réussissait, écrivaient Meyer et Lupachik, cela « deviendrait un point d'ouverture dans le bassin frontière doté d'un grand potentiel de ressources ».
Eni a remporté le permis du bloc en 2018 et a rétrocédé une participation de 30 % à QatarEnergy (QE) en 2019. L'Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) détient les 25 % restants.
Sur la base d’un prix du pétrole Brent de 77 dollars le baril en septembre, Eni avait besoin de trouver 50 millions de barils pour atteindre le seuil de rentabilité. Selon les analystes, une découverte de 300 millions de barils aurait eu une valeur actuelle nette de plus de 4 milliards de dollars (MM $), avec un prix d'équilibre de 30 dollars le baril.
La firme Welligence a ensuite annoncé que Cinnamon serait le 16ème puits foré sur le bloc et le premier depuis 2014. Le cabinet de conseil a souligné l'attrait du régime fiscal marocain, avec 10 ans d'impôt sur les sociétés nul à partir de la première production et des redevances réduites sur les premiers barils de pétrole et gaz produits en fonction de la profondeur de l'eau.
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