EnvironnementLe Maroc appelé à refuser le transit de l’ex-porte-avions français ‘Foch’
Diverses ONG de défense de l’environnement ont tiré la sonnette d'alarme au sujet de l'ancien porte-avions brésilien São Paulo, actuellement remorqué à travers l'Atlantique à destination de la Turquie au mépris du droit international et brésilien.
Le São Paulo, anciennement connu sous le nom de bâtiment de la marine française Foch, navire jumeau du porte-avions français Clemenceau a quitté le Brésil le 4 août, tracté par le remorqueur néerlandais Alp Center pour un voyage de 6 000 milles nautiques vers Aliaga, en Turquie, où il est destiné à être mis au rebut.
Après 37 années passées dans la Marine Nationale française, le porte-avion Foch’ du nom du Maréchal de France, était vendu le 15 novembre 2000 au Brésil pour 12 millions de dollars. Mais au bout de 18 ans de vaines réparations qui ont coûté près de 100 millions d'euros, il était finalement désarmé par la Marinha do Brasil et vendu à un armateur turc pour 1,6 million de dollars aux enchères, afin de récupérer ses 24 000 tonnes d'acier. Long de 265 mètres, lourd de plus de 24 000 tonnes à vide, pouvant naviguer à 32,2 nœuds, le géant des mers devait échapper au démantèlement, un homme d'affaires allemand envisageait de le transformer en un gigantesque projet hôtelier de luxe. Un projet qui finalement est tombé à l’eau faute de financements.
Le navire, dont l’assurance accident et dommages a expiré en mai 2022 navigue aujourd'hui au mépris d'une injonction du tribunal du district fédéral du Brésil et, selon les groupes d'activistes, a été exporté en violation de la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination, ainsi que de la Convention de Barcelone pour la protection du milieu marin et de la région côtière de la Méditerranée. Il va également à l'encontre des souhaits des communautés locales en Turquie, qui considèrent l'arrivée imminente et le démantèlement de ce vieux navire chargé d’amiante et de produits cancérigènes comme une menace toxique inacceptable.
Selon son plan de remorquage, le São Paulo passera par le détroit de Gibraltar et donc par les eaux territoriales du Maroc, de l'Espagne, du Royaume-Uni qui devraient être notifiés de ce transit et donner leur consentement. Ces pays sont donc appelés à refuser le passage de ce navire qualifié de « dangereux ».
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