CultureL’incompréhensible annulation du festival de musique électro Transahara
Le très couru festival de musique électronique Transahara de Merzouga a été interdit à trois jours de sa tenue « sans la moindre explication », assurent au Desk des sources proches de l’organisation.
Rendez-vous pionnier de la scène électro au Maroc lancé en 2002, l’édition 2023 prévue du 4 au 8 mai promettait une line up relevée avec une brochette d’artistes de renom, dont Brain Cell, Adama, Eat Static, Eaitan Reiter, Amine K, Defam, Diass ou encore Birdy Weirdy peut-on constater de son site vitrine et de réservation.
Sur les réseaux sociaux du festival, les organisateurs ont annoncé l’annulation dimanche dernier : « Nous regrettons profondément de devoir annoncer que l'événement de cette année à Merzouga a été annulé, car nous avons reçu aujourd'hui une notification des autorités locales et des forces de police. Nous avons reçu cette notification aujourd'hui, le 30 avril à 17 heures, heure locale. Bien que nous n'ayons reçu aucune raison officielle que nous puissions partager avec vous, nous sommes obligés de nous conformer à leur décision ».
Contactées par Le Desk, des sources liés à l’événement assurent que l’oukaze « ordonné par la sous-préfecture » leur a été transmis « sans aucun préavis, ni motif ». « Ils nous ont envoyé les militaires, on n’a rien pu faire », se désolent-ils, alors qu’ils apportaient la dernière touche aux préparatifs et que certains réservataires depuis l’étranger avaient déjà déboursé des milliers d’euros pour leur package tickets, billets, hébergement.
Le Transahara a, depuis son lancement, attiré près de 4 000 voyageurs de 70 pays, peut-on lire de sa communication. Gratifié par la presse internationale à l’image de National Geographic comme un des festivals de musique « incontournables » du Maroc, qui met en valeur « un lieu féerique, principalement connu pour les dunes de sable doré de l'Erg Chebi et son magnifique lac », l’évènement festif « n’a jamais connu d’incidents » et sa programmation « s’inscrit parfaitement dans la volonté des autorités de promouvoir le tourisme culturel », assure-t-on.
Le ministère du Tourisme et l’Office national marocain du tourisme (ONMT) ont fait du spring break un atout majeur pour la destination Maroc. Dans ce sens, les festivals de musique électronique comme Moga, Oasis, Otium, Same of Us, Caprices Morocco, Origins festival et tant d’autres sont venus renforcer ces dernières années l’offre du royaume en la matière. L’annulation « injustifiée » du Transahara « vient compromettre cette volonté de placer le Maroc comme terre d’expériences culturelles face à la rude concurrence des destinations de choix proches de l’Europe », commente avec regret un professionnel du tourisme.
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