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Mehdi Bensaid : « Convergences » n’est pas d’inspiration macroniste

15.05.2017 à 00 H 06 • Mis à jour le 15.05.2017 à 00 H 06 • Temps de lecture : 2 minutes
Par Kenza Filali

Pour l’ex-député PAM, il n’a jamais été question de créer un mouvement sur la base du modèle français « En Marche ». L’idée tient plus d’une « initiative », d’un « cercle de réflexion », voire d’un « think tank », émanant du parti qui a d’abord germé à un niveau local à Rabat.


Son objectif premier n’est pas de se positionner dans un calendrier électif ou de préparer un courant alternatif, mais de « dynamiser une réflexion interne, doublée d’un travail de terrain, notamment dans les quartiers populaires sur des thématiques intellectuelles, mais aussi sociales : éducation, santé emploi etc., d’intérêt commun », explique Mehdi Bensaid, qui « refuse tout amalgame avec le contexte français ». « Il s’agit avant tout d’insuffler un débat maroco-marocain sur les valeurs du progressisme dans un cadre qui n’est pas distinct de l’appareil partisan ».


Pour lui, le fait de présenter cette initiative « dont les contours ne sont pas encore arrêtés » comme un duplicata d’En Marche est de « nature à la qualifier de démarche exogène et donc potentiellement révulsive, or l’idée est justement de s’affranchir de tout modèle occidental ». « Nous recherchons une normalisation du vocabulaire lié aux valeurs progressistes qui sont bien trop souvent perçues comme importées et inadaptées à la réalité sociétale marocaine (…) Je pense en particulier à l’opposition qui est faite par certains milieux entre progrès et religion justement pour anéantir l’ancrage des valeurs progressistes dans la société. »

 

Afin de dépasser cette notion réductrice du progrès qui serait antinomique avec un attachement aux valeurs d’authenticité tout aussi défendues par le parti, « des individualités de tous bords ont été conviées à ce débat », explique-t-il. L’essentiel est de « créer une dynamique autour du social-libéralisme » à un niveau local et régional, et adopter ensuite une stratégie de nature à « expliciter cette vision loin de la caricature qui voudrait nous étiqueter d’un référentiel étranger ».

 

Bensaid insiste pour dire que les discussions « en groupes restreints » n’en sont qu’à leurs balbutiements. « Nous n’avons tenu jusqu’ici que deux réunions à ce sujet. Plusieurs idées ont été énoncées qui feront l’objet par exemple de conférences, mais l’aspect technique de ce que sera cette initiative n’est pas encore défini. Un temps de maturation est encore nécessaire. D’ailleurs, notre communication à ce sujet n’est pas encore prête », dit-il.

 

Et justement, pour ne pas être assimilé à une quelconque entreprise liée à la « Macron-mania » ambiante, le processus a été mis en stand-by, « le temps d’éviter toute confusion nocive ». Bensaid reconnaît toutefois la légitimité de tout un chacun de faire ses propres benchmarks, mais rappelle avec insistance qu’il n’est certainement pas question d’être en porte-à-faux avec les instances du PAM, « un parti structuré, présent et actif à tous les niveaux ».

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