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Pegasus: une employée marocaine de l’Unesco sanctionnée pour avoir divulgué les financements de Forbidden Stories

20.10.2022 à 07 H 49 • Mis à jour le 20.10.2022 à 08 H 24 • Temps de lecture : 2 minutes
Par Souleiman Ketti
Les informations puisées par l'employée marocaine de l'Unesco ont permis par la suite à Jeune Afrique de pointer du doigt les financements de l'Unesco accordés à la plateforme à l'origine du projet d'investigation dédié à Pegasus

D'après une information rapportée ce jeudi par le média parisien Africa Intelligence, l'Unesco a décidé de mettre en congé administratif une de ses employés au Maroc. Il s'agit de Ouafae B., dont la fonction exacte, est cheffe d'unité administrative.


On lui reproche d'avoir divulgué des informations au sujet des liens entre l'Unesco et la plateforme d'investigation Freedom Voices Network, ayant soutenu Forbidden Stories dans ses révélations au sujet du projet Pegasus en juillet 2021.


Une enquête interne au sein de l'instance dirigée par Audrey Azoulay avait été menée, par la Direction des services de contrôle interne (IOS), fait savoir Africa Intelligence, ajoutant que le rapport explique que « Madame Ouafae B. a spécifiquement consulté ce contrat en dehors de toute nécessité fonctionnelle ».


La même source précise que les documents ont été téléchargés sept fois et « qu'en l'absence de tout autre scénario crédible et en l'absence d'explications justifiant son accès à ces données, il existe un "faisceau d'indices" suffisant pour conclure que Madame Ouafae B. a consulté le contrat octroyé à Freedom Voices Network afin d'en divulguer le contenu à un tiers ». Le dossier est maintenant transmis au directeur général de l'administration et du management à l'Unesco, Nicholas Jeffreys.


Les documents téléchargés et les informations puisées ont coïncidé par la suite avec la publication du média parisien panafricain, Jeune Afrique, d'informations sur les financements reçus par la plateforme à l'initiative du projet Pegasus de la part de l'Unesco.


« Le montant accordé, dont le versement était prévu en trois tranches, entre novembre 2020 et juillet 2021, est certes relativement faible (35 000 dollars) par rapport à ceux qu’a reçus l’association ces dernières années de la part de divers fonds et fondations », pouvait-on lire.


On ajoutait par ailleurs que « dans l’attestation d’expert-comptable jointe à son dossier, Freedom Voices Network déclare ainsi avoir perçu près de 600 000 euros en 2018 et 2019 de la part de donateurs tels que Luminate (le fonds de Pierre Omidyar, fondateur d’Ebay), Open Society (George Soros), la fondation Veronica, etc ».


« Reste qu’en tant que membre de l’Unesco – « à jour dans ses cotisations », précise-t-on à Rabat –, le Maroc, qui a par ailleurs porté plainte pour « diffamation » contre Forbidden Stories (dont le fondateur, Laurent Richard, était l’un des panélistes invités par l’Unesco à la Journée mondiale de la liberté de la presse il y a deux mois), n’apprécie guère cette connexion », relevait l'hebdomadaire, réputé proche des milieux de pouvoir à Rabat, sur son site internet.


Pour rappel, le Maroc avait nié tout lien avec le logiciel-espion Pegasus développé par l'Israélien NSO Group et décidé de porter l'affaire devant la justice, en France comme ailleurs. Il avait par la suite été débouté, un État ne pouvant pas porter plainte pour diffamation, comme le dispose la jurisprudence française.

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