DéfenseThales veut investir dans les drones Delair, utilisés par la Gendarmerie royale
Basé aux alentours de Toulouse dans le sud de la France, Delair est un constructeur de drones, depuis 2011. Ces dernières années, la société s'était notamment fait connaître en équipant l’armée française de drones d’observation, qui ont ensuite été livrés à l’Ukraine. Mais les drones Delair sont aussi présents au Maroc, avec la livraison d'une quinzaine drones de surveillance en 2021.
Ceux-ci ont été commandés par la Gendarmerie royale, dans le but de surveiller l'immigration illégale. Le Maroc a ainsi acquis quatorze drones d’observation de type DT-26, dans le but de mieux contrôler l’immigration vers l’Europe, dont une grande partie de flux traverse le Maroc.
Avec un oeil sur les récentes annonces d'Emmanuel Macron qui souhaite armer la France, Delair cherche à lever au moins 30 millions d’euros (M €) de fonds, d’après les sources du média français L’Informé. Ces fonds permettraient de « faire face à la montée en charge de ses lignes de production », précise le média. Ces apports financiers soutiendraient la croissance économique que connait le constructeur toulousain, avec un chiffre d'affaires de 30 M € en 2024, contre 10 M € en 2023.
Parmi les industriels, le nom du géant français de l’électronique, Thales, ressort. Profitant d'un récent bond de plus de 65 % de son cours d’action, celui-ci convoite le fabricant toulousain selon L'Informé.
Actif dans de nombreux domaines, le groupe Thales touche à tout et compte bien s'affirmer dans celui de la défense. Installé depuis plus de 40 ans au royaume, le groupe a par exemple livré des radars aux Forces royales aériennes (FAR) en 2021, avant d’installer son sixième Centre opérationnel de cybersécurité au Maroc. En 2022, le groupe a annoncé un investissement de 350 millions de dirhams (MDH) au Maroc, pour développer le secteur de la cybersécurité.
Interrogé par nos confrères, le dirigeant de Delair a répondu que ce projet d'investissement avait été réfléchi en 2024, mais qu'il n'était plus d'actualité. Celui-ci aurait par ailleurs confié que « l’explosion de notre carnet de commandes nous a permis de nous financer autrement », précise L'Informé.
En tournant autour de Delair, Thales confirme son intérêt pour le marché des drones militaires. Un secteur qui séduit en effet le géant français, qui a commercialisé ses produits avec la société Israël Aeospace Industries (IAI), selon une récente enquête du média français Disclose. Ainsi, entre 2018 et 2023, le groupe français a vendu des composants électroniques et de systèmes de communication destinés à équiper des drones israéliens, pour au moins 2 M €.
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