
Au Maroc, Luc Gérard, un investisseur étranger qui dérange ?
Rocambolesque et pour le moins inquiétante pour le climat des affaires dans le Royaume, telle est la mésaventure vécue par la Compagnie minière de Touissit (CMT), fleuron du secteur au Maroc depuis sa prise de contrôle en 2020 par l’homme d’affaires belgo-congolais Luc Gérard Nyafé. « Suite à une audience qui s’est tenue le 20 février 2024, la CMT a été informée que dans le cadre du contentieux avec l’Office des changes, le parquet, à la demande expresse de l’Administration des Douanes, a ordonné le déclassement des opérations précédemment classées (le 30 janvier 2024) et a transmis le dossier en l’état au Tribunal afin de le voir statuer sur l’ensemble des opérations considérées comme irrégulières par l’Office des changes », déclare au marché l’entreprise cotée à la Bourse de Casablanca dans un communiqué. « Le dossier a été évoqué lors de l’audience et renvoyé au 27 février 2024 », poursuit la même source.
La CMT ajoute qu’elle « reste confiante quant à l’issue de ce dossier (…) Elle est convaincue de la validité de sa position et est assurée d’un traitement juste et impartial des faits par les institutions judiciaires ».
Le Desk a mené l’enquête sur l’enchainement des événements ayant mené à ce revirement du parquet. Il en ressort un faisceau d’éléments qui montrent à l’évidence que la marche de l’entreprise au potentiel incontestable est entravée.
A 46 ans, Luc Gérard Mputu Nyafé, né dans le nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC) d’un père belge et d’une mère congolaise est un entrepreneur prospère. Il dirige Tribeca Asset Management, l’une des plus grandes sociétés d’investissement en Amérique latine et mène surtout ses investissements à l’international à travers sa holding multi-métiers Strategos Group. Il pilote aussi Auplata Mining Group (AMG), cotée à la Bourse de Paris et sa filiale à 37 %, CMT, listée à Casablanca. Titulaire d’un diplôme d'ingénieur commercial en Belgique, d’un MBA en Suisse et d’une maîtrise en stratégie de défense nationale en Colombie, l’homme d’affaires, souvent cité dans la presse, a été ambassadeur itinérant du président Félix Tshisekedi pour qui il a œuvré pour le rapprochement avec les États-Unis en 2019 pendant trois années.
Avant de s’établir à Bogota et fonder ses propres sociétés pour devenir gestionnaire d’actifs, Luc Gérard avait tenté, dans sa province natale de l’Equateur en RDC, de relancer en vain des activités agro-industrielles. Il poursuivra alors sa carrière en Europe, auprès de la Banque Bruxelles Lambert (BBL), Caterpillar et Philip Morris. C’est au gré de ses mutations au sein du cigarettier qu’il posera finalement ses valises en Colombie.

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