
L’argent maudit des chibanis marocains de la SNCF
Leur joie était immense, et elle fut belle à voir. Après des années de procédure, plus de huit cents retraités marocains de la SNCF obtenaient la condamnation de leur ancien employeur pour discrimination, le 31 janvier dernier devant la cour d’appel de Paris. Bouleversés, des chibanis (cheveux blancs en arabe) embrassaient leur avocate et la portaient en triomphe dans les couloirs du palais de justice (voir les reportages de France 24 et TV5 Monde).
Recrutés directement au Maroc dans les années 1970, à grand renfort de promesses, ces cheminots-là ont déchanté au fil des ans : ils n’ont jamais obtenu le même statut que leurs collègues français ou européens. Ils n’ont eu droit ni à la même carrière, ni à la même formation, ni aux mêmes salaires, ni aux mêmes retraites que les autres. À eux, les tâches pénibles et les petites rémunérations, sans perspective de promotion. Une véritable discrimination organisée aux relents post-colonialistes, longtemps mise en œuvre par la SNCF.

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