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TerrorismeRachid Rafaa, recherché par Rabat et assigné à résidence en Martinique, est en cavale

28.07.2016 à 02 H 13 • Mis à jour le 20.08.2016 à 13 H 48 • Temps de lecture : 4 minutes
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Rachid Rafaa, informaticien âgé de 40 ans, est recherché par le Maroc depuis 2009. Il est soupçonné d'être lié à des responsables d'Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi). L’homme s'est soustrait à son assignation hier matin.

Un Marocain, assigné à résidence en Martinique, fait depuis ce mercredi l'objet de recherches actives des autorités après s'être soustrait à son assignation, a-t-on appris auprès du commandement de la gendarmerie de Martinique.


Un appel à témoins a également été lancé. D'après une fiche de renseignement et de recherches de la gendarmerie nationale qui circulent sur les réseaux sociaux. « Les autorités marocaines le soupçonnent d'être lié à des responsables d'Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi). Il les aurait aidés à diffuser leurs messages via internet. Ce soupçon est partagé par les services français de lutte contre le terrorisme, qui considèrent que cet homme est connu pour son appartenance à la mouvance jihadiste internationale », indique également cette fiche.


En fuite depuis le 27 juillet

Un communiqué du commandement de la gendarmerie précise qu' « un homme de nationalité marocaine, assigné à résidence sur la commune du Morne-Rouge depuis le 15 mai 2014, s'est soustrait à cette mesure à compter de la matinée du mercredi 27 juillet 2016 », indique un communiqué du commandement de la gendarmerie française.


Le communiqué précise, avec trois photos à l'appui, le signalement de cet homme : « âgé de 40 ans, corpulence très mince, taille 1m69, visage ovale, yeux noirs, cheveux châtains mi-longs ondulés. Il serait porteur d'un sac de voyage de couleur grise et d'un sac cabas rayé rouge et blanc ».


L'info circule sur les réseaux sociaux depuis plusieurs heures. Rachid Rafaa, un informaticien marocain de 40 ans assigné à résidence depuis 2 ans au Morne-Rouge s'est échappé. Depuis, un avis de recherche interne a été diffusé par la gendarmerie. Ce dernier a fuité sur Internet, provoquant la panique au sein de la population martiniquaise.


Le communiqué ne précise pas le nom de l'individu. Néanmoins, selon la fiche de renseignement et de recherches de la gendarmerie nationale circulant sur les réseaux sociaux avec les mêmes photos et reprise par des médias locaux, il s'agirait de Rachid Rafaa, né le 30 juin 1976 à Marrakech, de nationalité marocaine, informaticien.


Mandat émis par le Maroc pour terrorisme

Rachid Rafaa, qui était installé à Metz (Moselle), avait fait l'objet fin 2009 d'un mandat d'arrêt international émis par le Maroc, pour « constitution de bande criminelle en vue de commettre des actes terroristes », expliquait en janvier 2014 France 3 Lorraine. Il avait été placé en détention en France dans l'attente de son extradition. Mais la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) avait demandé à la France de ne pas expulser cet homme vers le Maroc par crainte qu'il n'y soit torturé. La CEDH a interdit de manière définitive fin 2013 son extradition.


Selon la CEDH, la France violerait la Convention européenne des droits de l’homme si elle décidait d’extrader Rachid Rafaa. Les juges de la Cour européenne des droits de l’homme se sont référé à des rapports de l’ONU ou d’Amnesty International faisant état de « nombreuses allégations de torture et de mauvais traitements » dans les prisons marocaines. Ils ont considéré en conséquence que le requérant encourt un risque « réel » d’être torturé s’il est extradé vers le Maroc. L’interdiction de la torture ou des mauvais traitements doit prévaloir « quels que soient les agissements de la personne concernée, aussi indésirables et dangereux soient-ils », avaient-ils ajouté.


Rafaa s'est soustrait le mercredi 27 juillet 2016, aux obligations des termes de son assignation. Il est actuellement recherché par les forces de sécurité. Un appel à témoins est lancé par la gendarmerie française.


La chambre de l'instruction de Metz avait en conséquence ordonné jeudi 9 janvier 2014 la remise en liberté de Rachid Rafaa. Mais, dès sa sortie de la prison de Nancy-Maxéville, il avait été interpellé, puis placé dans un centre de rétention administrative à Lille, à la suite d'un arrêté de reconduite à la frontière pris par le ministre de l'Intérieur français.


« Nous avons fait un recours devant le tribunal administratif contre cet arrêté. Mais le ministère nous a coupé l'herbe sous le pied, en demandant une assignation à résidence. Or, si la juridiction administrative s'était prononcée, il serait aujourd'hui probablement dehors. », avait commenté l'avocate nancéienne de Rachid Rafaa.


Un activiste du Polisario ?

Pour motiver son arrêté, le ministère avait mis en avant le caractère irrégulier du séjour de l'informaticien en France. « M. Rafaa ne souhaite pas dire où il se trouve assigné à résidence, car il craint les services secrets marocains. Je redoute un coup tordu et qu'il soit livré en pâture », avait ajouté son avocate.


En janvier 2015, Marine Le Pen, présidente du FN, se fendait d'un communiqué pour réclamer son extradition immédiate " comme le demandent d’ailleurs les autorités marocaines"


Rachid Rafaa, qui a réfuté à l'époque tout lien avec Aqmi, affirmait que le véritable motif des poursuites du Maroc à son encontre était lié à son soutien à la cause du Polisario. Il avait déclaré avoir été détenu et torturé pour cette raison pendant vingt jours à Rabat au début de l’année 2009.


Il s’était ensuite enfui en France, à Metz, et fait l’objet depuis fin 2009 du mandat d’arrêt international émis par Rabat. Devant la justice française, Rachid Rafaa a tenté en vain de contester le décret autorisant son extradition. Il a également déposé, sans succès, une demande d’asile politique.


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