JusticeBrésil: l’ancien président Lula fera face un nouveau procès pour corruption

Le juge fédéral, Sergio Moro, chargé de l’enquête « lavage rapide » sur le scandale de corruption au sein de la compagnie pétrolière nationale Petrobras a accepté, lundi, de nouvelles charges contre l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva, portant à cinq le nombre d’affaires où il est poursuivi.
Le juge a également ordonné la mise sous scellés d’un appartement se trouvant en face à celui occupé par l’ancien chef d’Etat dans un immeuble à São Bernardo do Campo, en grande banlieue de Sao Paulo.
Surfacturations, commissions occultes et pots-de-vin
Selon le texte soumis au juge fédéral par les enquêteurs de lava Jato, Lula aurait fait partie d’un groupe qui surfacturait de 2 à 3 % les contrats signés entre le géant du BTP Odebrecht et Petrobras et empochait la différence estimée à 75 millions de réais (1 dollar = 3,5 réais).
Les enquêteurs pensent également que le fondateur du Parti des travailleurs (PT) a reçu 3,7 millions de dollars de pots-de-vin du groupe de BTP Odebrecht, sous forme d’un contrat pour la construction du quartier général de l’Institut Lula à Sao Paulo.
Le texte de l’accusation, repris par les quotidiens brésiliens, soutient également que l’appartement se trouvant face à celui occupé par Lula aurait été acheté par Odebrecht et « offert » à l’ancien président.
Suite à la décision du juge Moro, l’ancien président de gauche (2003-2010) est désormais poursuivi dans le cadre de cinq affaires pénales relatives, notamment, au trafic d’influence, au blanchiment d’argent, à une association de malfaiteurs, au détournement de fonds de la banque nationale de développement (BNDES) et à l’obtention de pots de vin d’une valeur de 3,7 millions de réais de la part d’Odebrecht
Lula qui a toujours clamé son innocence des faits qui lui sont reprochés, estime que l’acharnement judiciaire dont il fait l’objet a pour objectif de l’empêcher de se présenter aux élections présidentielles de 2018.
Selon un sondage publié la semaine dernière par l’institut Datafolha, l’ancien président de gauche obtiendrait 25 % des intentions de vote lors du premier tour des présidentielles de 2018, face à l’écologiste Marina Silva (15 %) et Aecio Neves, du Parti de la Social démocratie brésilienne (PSDB, centre droits), crédité de 11 % d’intentions de vote.