Nations UniesLes soldats marocains de la Minusca resteront en Centrafrique

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté, mercredi à l'unanimité, une résolution renouvelant d'un an le mandat de sa mission en République centrafricaine (MINUSCA), tout en renforçant ses effectifs de 900 soldats et policiers.
La résolution, présentée par la France, prévoit le renouvellement du mandat de la Minusca jusqu'au 18 novembre 2018, et une augmentation de ses effectifs de 900 militaires, pour les établir à 13 838 personnes et ainsi "accroître la flexibilité et la mobilité" de la mission.
Le texte reflète les récentes recommandations du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a souligné dans son rapport la nécessité de cette augmentation pour permettre à la mission notamment de déployer rapidement des unités dans les zones à risque, et obtenir des informations fiables et concrètes sur les menaces qui pèsent sur les civils.
L’augmentation des effectifs de la Minusca, à laquelle appelait également le gouvernement centrafricain et des membres du Conseil de sécurité, devrait faciliter l’accès humanitaire, aujourd’hui quasi-impossible, aux populations dans le besoin, en particulier les 600.000 déplacés internes établis dans des zones à haut risque.
Saluant l’adoption de cette résolution, l’ambassadeur de France à l’ONU, François Delattre, a souligné que le Conseil de sécurité « ne pouvait pas prendre le risque de laisser la RCA replonger dans une crise aussi dramatique que celle que le pays avait connue entre fin 2012 et début 2014 ».
L’adoption a fait l’objet de moult négociations entre les membres du Conseil de sécurité, notamment avec les Etats-Unis qui étaient initialement réticents à ce sujet. Une représentante des Etats-Unis, Michele Sison, a noté, mercredi devant le Conseil de sécurité, que l’essentiel était pour la mission d’être plus efficace et plus mobile, et non uniquement plus nombreuse.
Pour sa part, le représentant de la RCA a salué en l’adoption du texte, une « décision sage (qui) donnera plus d’élan à la mission et à son chef dans l’accomplissement de leur tâche », soulignant que « seul un renforcement des capacités opérationnelles de la Minusca pourrait permettre un déploiement conséquent des forces ».
La RCA a connu, entre mai et août derniers, une vague de violence qui a fait plus de 300 morts, et qui risque de faire replonger le pays dans la situation inouïe qu’il avait connue entre fin 2012 et début 2014.
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Le weekend dernier, un regain de tensions aux alentours de la capitale Bangui a fait au moins sept morts parmi les civils, ce qui dénote de la fragilité de la situation, et du risque d’un renouvellement des tensions ethniques entre chrétiens et musulmans dans ce vaste pays de 4,5 millions d’habitants.
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