Moyen-OrientDes forces spéciales françaises aux côtés des Emirats au Yémen
Des forces spéciales françaises sont bien présentes aux côtés des Emiriens au Yémen, où l'armée française envisage une action de déminage des accès au port d'Hodeïda, le principal port du Yémen toujours aux mains des miliciens chiites houthis, selon deux sources militaires qui se sont confiées au Figaro dans son édition de samedi.
Une source parlementaire avait récemment fait part de cette information à Reuters. Le ministère français des Armées n'était pas disponible dans l'immédiat pour la commenter.
Les forces fidèles au président yéménite en exil ont lancé mercredi, avec le soutien de la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite, une vaste offensive contre Hodeïda, le principal port du Yémen toujours aux mains des miliciens houthis. Elles semblaient samedi sur le point de s'emparer de l'aéroport.
« Il n'y a pas d'action militaire française aujourd'hui dans la région de Hodeïda, et la France ne fait pas partie de la coalition qui est engagée sur ce théâtre », avait déclaré vendredi le ministère français des Armées.
« Une action de déminage des accès au port d'Hodeïda après la fin des opérations militaires est donc actuellement à l'étude », avait-il ajouté, confirmant une information donnée jeudi par un responsable des Emirats arabes unis. « Elle aurait pour but de faciliter l’acheminement, en sécurité, de l’aide humanitaire à la population de la ville. »
Les forces yéménites soutenues par la coalition formée par l'Arabie saoudite sont proches de prendre le contrôle de l'aéroport d'Hodeïda, a annoncé samedi le service de presse de l'armée.
« Les forces armées soutenues par la résistance et la coalition arabe ont libéré l'aéroport international d'Hodeïda de l'emprise de la milice houthie », écrit l'armée sur Twitter.
Des troupes ont encerclé le bâtiment principal de l'aéroport mais ne l'ont pas capturé, a-t-on appris auprès d'une source au sein de l'armée yéménite et de riverains.
« Nous avons besoin de temps pour être sûrs qu'il n'y ait pas d'hommes armés, de mines ou d'explosifs dans le bâtiment », précise-t-on de source militaire. Le service de presse de l'armée yéménite a indiqué pour sa part que des équipes techniques étaient en train de déminer la zone.
Un démenti du porte-parole des Houthis
Mohammed Abdul-Salam, porte-parole des Houthis, a pour sa part assuré que les forces de la coalition n'étaient pas entrées dans l'aéroport d'Hodeïda et que l'assaut conduit contre la ville saperait les efforts de paix.
« Une bataille d'usure attend l'alliance saoudienne et elle ne pourra pas l'endurer. La coalition saoudienne ne gagnera pas la bataille à Hodeïda », a-t-il déclaré à la chaîne de télévision libanaise Al Mayadine TV.
Deux représentants de l'armée yéménite et un habitant avaient annoncé à Reuters vendredi que les forces yéménites avaient pris le contrôle de deux entrées de l'aéroport, deux jours après avoir lancé la plus vaste offensive du conflit en direction d'Hodeïda
Six cent mille personnes vivent à Hodeïda et dans ses environs. Les quatre cinquièmes des biens de première nécessité importés au Yémen transitent par son port et les Nations unies craignent une aggravation de la crise humanitaire.
L'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, est par ailleurs arrivé samedi dans la capitale Sanaa, contrôlée par les Houthis.
Selon l'ONU, 22 millions de Yéménites ont besoin d'une aide d'urgence et 8,4 millions sont déjà menacés par la famine. Ce chiffre pourrait passer à 18 millions à la fin de l'année si la situation ne s'améliore pas.
La France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni soutiennent la coalition sunnite au Yémen et fournissent des armes à l'Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis.
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