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DiplomatiePolisario: le Maroc claque la porte de la TICAD et exige du Japon d’agir

06.10.2018 à 13 H 40 • Mis à jour le 06.10.2018 à 21 H 28 • Temps de lecture : 4 minutes
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La délégation marocaine présente au Japon à la réunion ministérielle préparatoire au 7ème Sommet de la Conférence Internationale de Tokyo pour le Développement en Afrique (TICAD) présidée par Mohcine Jazouli, ministre délégué aux Affaires africaines, s’est retirée en signe de protestation. En cause: l’intrusion de membres du Polisario rééditant ce qu’ils avaient tenté de faire un an auparavant au Mozambique

Les 6 et 7 octobre, le Japon accueille la réunion ministérielle préparatoire au 7ème Sommet de la Conférence Internationale de Tokyo pour le Développement en Afrique (TICAD) qui se tiendra du 28 au 30 août 2019 à Yokohama. Un rendez-vous co-organisé par le gouvernement nippon, les Nations Unies, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Banque mondiale et la Commission de l'Union africaine afin d'examiner l'état d'avancement des mesures annoncées aux niveaux ministériel des TICAD V et VI et de préparer la TICAD VII.


Lors de la réunion ministérielle préparatoire, des membres du Polisario « qui ont voyagé au Japon en utilisant des passeports algériens se sont faits accrédités avec des badges de la Commission de l’Union Africaine (CUA) », apprend-on de source diplomatique.


Une position nippone médiane inacceptable pour Rabat

Tarō Kono, ministre des Affaires Etrangères japonais a cependant fait une déclaration réaffirmant la position de Tokyo après avoir constaté la présence non désirée du Polisario, mais sans pour autant suspendre les travaux de la commission. « Malgré le fait qu’une entité qui se déclare comme un pays, que le Japon ne reconnaît pas, est assise dans cette salle, cela ne signifie pas que le Japon la reconnaît, d’une quelconque façon implicite ou explicite, en tant qu’Etat », a-t-il déclaré à l’assistance.



« Le Japon a maintenu une position ferme et s’est opposé à toute participation d’un pays qu’il ne reconnaît pas et ce, conformément à la légalité internationale et par respect au format de la TICAD qui a toujours prévalu depuis 1993 », commente la diplomatie marocaine.


Auparavant, la réunion préparatoire des Hauts Fonctionnaires, programmée vendredi 5 octobre 2018, a été reportée à plusieurs reprises puis écourtée, en raison du refus du pays hôte de permettre la présence de la RASD.


Au sommet Chine-Afrique, Pékin avait opté pour la clarté

La délégation marocaine, présidée par Mohcine Jazouli, ministre délégué aux Affaires africaines, ayant constaté la présence du Polisario lors de la réunion ministérielle, « a marqué sa désolation face à cette situation et a décidé en conséquence de se retirer la salle en signe de protestation », rapporte une source diplomatique qui explique que face à la « position médiane du Japon, le Maroc a fait le choix de la fermeté ». Celle-ci rappelle que dans un contexte comparable, la réunion de la FOCAC (Sommet Chine-Afrique) qui s’est tenue à Pékin, la Chine « avait observé une posture de clarté afin de ne pas permettre que des différends d’ordre politique, de surcroît traités exclusivement dans un cadre onusien, ne puissent venir polluer les débats à caractère économique sur l’émergence du continent africain ».

 

Déjà l’an passé, la réunion ministérielle de suivi de la TICAD, qui se déroulait à Maputo en août 2017, avait été émaillée de nombreux incidents. Les autorités du pays hôte, le Mozambique, avaient tenté d’imposer à ce conclave la présence d’une délégation du Polisario au nom de la « RASD » qui n’a pas été invitée par la partie japonaise.


Exprimant « sa stupéfaction » et « ses regrets », le ministre japonais des Affaires étrangères avait précisé à cette occasion que « le Japon œuvrera pour régler ce problème organisationnel définitivement ». Il avait à ce titre déclaré que « la prochaine ministérielle et le Sommet de la TICAD auront lieu au Japon, et de tels incidents ne se reproduiront plus ». Une promesse que Tokyo n’aura pas pu tenir.


Rabat demande à Tokyo de corriger les dérapages enregistrés

Dans une note reçue par Le Desk, la diplomatie marocaine expose en six points sa position suite à cet incident. « Toutes les actions menées par le Japon n’ont pas pu préserver la TICAD, ni être en phase avec la légalité internationale ni refléter la position du Japon concernant la question du Sahara Marocain », est-il mentionné. « Les autorités japonaises n’ont pas tenu compte de l’esprit des engagements pris à l’égard du Maroc notamment a l’occasion de la rencontre entre les deux Ministres des Affaires Etrangères à New-York », ajoute le texte.


Le Maroc estime de ce fait que « l’hésitation dont a fait preuve le Japon ne peut constituer un précédent avec les partenaires soucieux de préserver la légalité internationale et de renforcer leurs relations bilatérales avec le Maroc ». Aussi, « la délégation marocaine qui n’a pas souhaité reproduire la situation regrettable qui a prévalue à Maputo, en agissant calmement afin de privilégier l’unité et les intérêts africains, ne peut accepter une violation des fondamentaux et des acquis de la TICAD depuis sa création en 1993 », est-il mentionné.


« La délégation marocaine s’attend à ce que le Japon corrige les dérapages enregistrés afin de se conformer désormais à la légalité internationale dans l’intérêt des relations bilatérales », poursuit la note, qui ajoute enfin que « conformèrent aux décisions prises à l’occasion du Sommet de Nouakchott, la question du Sahara Marocain ne peux en aucun cas être examinée ou débattue dans des foras autre que les Sommets de l’UA et de troïka ».

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