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ParlementAffaire Tazi: le «faux procès-verbal» du groupe CGEM, objet du scandale

22.10.2018 à 10 H 19 • Mis à jour le 22.10.2018 à 10 H 19 • Temps de lecture : 3 minutes
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Après les dessous de la tentative de putsch menée contre Neila Tazi à la Chambre des conseillers, notre enquête sur cette affaire qui éclabousse autant Salaheddine Mezouar que Hakim Benchamach, se poursuit avec la publication du PV caviardé ayant servi le 15 octobre à désigner à sa place Abdelhamid Souiri en tant que membre représentant du patronat au bureau. « Un faux grossier » aux suites potentiellement judiciaires

L’affaire de la tentative de destitution de Neila Tazi de son statut de représentante de la CGEM au bureau de la Chambre des conseillers dans l’objectif de lui ravir son titre de vice-présidente de l’institution, connaît un nouveau rebondissement qui entache davantage l’organisation patronale, tout comme le cénacle parlementaire.


Après la divulgation des dessous du coup de force mené par le président du groupe CGEM, Abdelilah Hifdi, un nouvel élément matériel obtenu par Le Desk renseigne à la fois sur la teneur du complot et l’étendue de ses ramifications. Le procès-verbal établi sanctionnant la réunion du 15 octobre, censé relater les débats ayant mené à la désignation de Abdelhadi Souiri en remplacement de Neila Tazi, a toutes les caractéristiques d’un « faux grossier », explique-t-on. Celui-ci a été établi avec la complicité de chacun de ses six signataires membres du groupe patronal à la Chambre haute à savoir les conseillers Abdelilah Hifdi, Omar Moro, Larbi Laâraichi, Youssef Mouhyi, Abdelkrim Mehdi et Abdelhadi Souiri.



Ce PV d’une page frappe par son imprécision et son laconisme. Il avance que « le débat a été sérieux et constructif » passant sous silence que son objet-même a été remis en cause. Dans ce sens, il travestit la réalité, car contrairement à ce qu’il décrit, la réunion, appelée dans la précipitation comme le relate la lettre de protestation de Tazi à Hifdi, a été houleuse et a connu le départ de la principale concernée avant même le passage au vote improvisé. Un tel document doit pourtant nécessairement retracer la minute de la réunion, ses éléments d’ambiance et les positions contradictoires exprimées par les sénateurs présents.


En droit, un document « constitutif d'une escroquerie »

Chaque terme de ce document doit être pesé, tout autant que ses silences pour en saisir l’intention. « Le fait qu’il évacue sciemment la contestation de Neila Tazi, sa réclamation de 24 heures de réflexion, démontre qu’il n’a pas été rédigé dans la sérénité », commente une source proche de l’affaire qui ajoute qu’il « prouve non seulement le mensonge de cette assemblée manifestement à l’esprit peu tranquille », mais aussi qu’il reflète en droit, « des éléments constitutifs et intentionnels d’une escroquerie ».

 

En effet, à sa lecture, il fait croire à l’unanimité des personnes présentes, alors qu’il liste le nom de Tazi, mais ne comporte pas son paraphe. Pourtant, la norme le cas échéant, aurait voulu que ce PV établisse qu’elle se soit opposée à ce vote, que ses arguments soient consignés, tout comme le fait qu’elle a quitté l’assemblée en désaccord avec la procédure engagée et que la décision de désigner Souiri à sa place a été entérinée après atteinte du quorum nécessaire et non par consensus. De cela rien n’est retranscris par ce procès-verbal trompeur.


« Il y avait donc à l’origine même de cette mascarade une volonté de maquiller les faits déshonorante pour la CGEM, prouvée par la suite par cette campagne médiatique prétendant que la succession de Tazi s’est faite en bonne intelligence », explique un membre du syndicat des patrons. Une situation qui écorne l’image des institutions, renseigne sur l’absence totale d’éthique de certains représentants de la nation et confirme la dangereuse dérive du patronat sous Mezouar.


« Avec cette histoire, la CGEM est en train de prendre un grand coup sur la tête et de ce fait son indépendance », commente un initié de ses arcanes qui y voit l’illustration d’un « ultimatum politique imposé à Mezouar par ceux qui l’ont porté au pouvoir ». Celui-ci se résume à un choix cornélien : « éradiquer coûte que coûte l’héritage de Meriem Bensalah quitte à user de méthodes mafieuses ou se voir couper tous les financements parallèles promis. Sans eux, la CGEM serait fatalement étouffée... ».


En somme, il faut pister l’argent et les acteurs de cette prise d’otage politique de l’organisation patronale, et dont l’affaire Tazi n’est qu’un épisode, mais un épisode qui ne se passe pas selon le scénario ourdi. Selon nos sources, il n’est pas exclu qu’il connaisse des suites judiciaires…

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