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PalestineL’OLP et Hamas rejettent en bloc le volet économique du Plan Kushner

26.06.2019 à 17 H 11 • Mis à jour le 26.06.2019 à 17 H 11 • Temps de lecture : 3 minutes
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Ni le gouvernement palestinien, ni le gouvernement israélien ne sont présents à la conférence de Manama. Pour les Palestiniens, une telle réunion n'a aucun sens car le conflit appelle avant tout une solution politique

L'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et le mouvement Hamas ont repoussé mercredi le volet économique du plan américain visant à relancer les négociations de paix israélo-palestiniennes, qui prévoit de débloquer 50 milliards de dollars d'investissements sur dix ans au Proche-Orient.


Jared Kushner, gendre et conseiller du président américain Donald Trump, a ouvert mardi soir à Manama, au Bahreïn, une conférence internationale sur ses propositions et a invité les Palestiniens à sortir du « cadre traditionnel » car il ne peut y avoir, selon lui, de paix sans projet économique préalable.


Ni le gouvernement palestinien, ni le gouvernement israélien ne sont présents à cette conférence. Pour les Palestiniens, une telle réunion n'a aucun sens car le conflit appelle avant tout une solution politique.


« Ce qui se passe à Manama est totalement faux, totalement coupé de la réalité. A la base de tout, il y a l'occupation israélienne », a déclaré mercredi Hanan Achraoui, une responsable de l'OLP, lors d'une conférence de presse à Ramallah, en Cisjordanie.


Dans la bande de Gaza, plusieurs milliers de manifestants ont brûlé des posters de Donald Trump et de Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien. « Non à la conférence de la trahison, non à la conférence de la honte », lisait-on sur une banderole.


Ismaïl Haniyeh, numéro un du mouvement Hamas qui contrôle la bande de Gaza, a dénoncé « les ruses et les tentatives de jouer sur les mots au détriment des droits historiques du peuple palestinien ».


« Cet argent ne doit pas être utilisé contre nos droits, contre Jérusalem, contre le droit au retour, contre notre souveraineté et contre notre résistance », a-t-il dit.


S'exprimant à nouveau mercredi, Jared Kushner a souligné que les questions économiques du conflit israélo-palestinien pouvaient être résolues. Il a ajouté qu'il présenterait le volet politique de son plan en temps opportun.


« Nous avons pensé qu'il était important de présenter la vision économique avant la vision politique (d'un règlement) parce qu'il faut que les gens puissent voir à quoi peut ressembler leur avenir », a-t-il dit.


L’aspect politique du conflit mis de côté ?

A Ramallah, Hanan Achraoui a rappelé que Washington avait supprimé des centaines de millions de dollars d'aides humanitaires pour la Cisjordanie et la bande de Gaza.


« Si les Etats-Unis sont si préoccupés du bien-être des Palestiniens, pourquoi ont-ils pris ces mesures punitives contre nous ? », s'est-elle interrogée. « Pourquoi s'en prennent-ils aux infrastructures palestiniennes ? Pourquoi mettent-ils fin aux bourses d'étude pour les étudiants palestiniens ? »


En août dernier, Washington a mis fin à ses versements à l'UNRWA, l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, qui est financé presque entièrement par des contributions volontaires d'Etats.


Alliés des Etats-Unis dans la région, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis soutiennent avec prudence le plan américain, dont le volet politique n'a toujours pas été dévoilé.


D'autres pays arabes, comme l'Egypte et la Jordanie qui ont signé des traités de paix avec l'Etat juif, ont envoyé des représentants à Manama.


Pour le ministre bahreïni des Affaires étrangères, le cheikh Khalid bin Ahmed al Khalifa, le plan américain est « une occasion à ne pas laisser passer ». Il a toutefois souligné la nécessité de parvenir à une solution à deux Etats, avec un Etat palestinien à côté d'Israël, une idée sur laquelle l'équipe Trump ne s'est pas engagée et qu'elle pourrait même abandonner.


« Le plan Kushner pourrait réussir car il inclut le secteur privé », a déclaré pour sa part le ministre d'Etat saoudien Mohamed al Cheikh à l'ouverture de la conférence, ajoutant toutefois : « s'il y a un espoir de paix ».


Les Palestiniens reprochent à Jared Kushner d'être trop favorable à Israël et d'avoir mis de côté l'aspect politique du conflit, la résolution des questions des frontières, de Jérusalem et des réfugiés étant renvoyée à plus tard.


Egalement présente à Manama, la directrice du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, s'est réjouie de voir que le plan américain soulignait que la croissance de l'économie palestinienne devait reposer sur des secteurs fortement créateurs d'emplois, comme l'agriculture, le tourisme et la construction.

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