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Maroc-USALes Démocrates au Sénat américain contre le financement d’un consulat à Dakhla

20.10.2021 à 16 H 42 • Mis à jour le 20.10.2021 à 17 H 40 • Temps de lecture : 4 minutes
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Le comité des appropriations du sénat américain s’oppose à tout financement du Département d’Etat destiné à la construction ou à l’exploitation d’un consulat des Etats-Unis à Dakhla. Les fonds alloués au chapitre du Sahara Occidental devront être affectés à la recherche d’une solution diplomatique, lit-on du draft budgétaire qui doit cependant encore être négocié avec la Chambre des représentants. Les détails

Le Comité des appropriations du sénat américain dirigé par le sénateur démocrate Patrick Leahy, proche des lobbys algériens et pro-Polisario, a précisé que les fonds mis à la disposition du Département d’Etat destinés au Sahara Occidental devaient servir exclusivement pour  « soutenir les efforts diplomatiques facilitant un règlement politique du conflit » et ne pas être « utilisés pour soutenir la construction ou l’exploitation d’un consulat des Etats-Unis au Sahara Occidental », peut-on lire du draft de la loi d’affectation budgétaire relative à l’année fiscale 2021-2022 établi ce mois d’octobre et que Le Desk a consulté.


Par cette clause, les Démocrates qui dominent le Sénat entendent faire barrage à la décision de l’administration Donald Trump promettant fin 2020 au Maroc, dans le cadre des Accords d’Abraham et de l'accord tripartite incluant Israël, l’édification d’un consulat américain à Dakhla.


Ce texte doit cependant encore être négocié avec la Chambre des Représentants, en séance plénière du Congrès. Il devrait donc être à coup sûr modifié parce que les deux clans divergent fondamentalement sur le projet de loi, loin d'être ainsi bipartisan.


En juin dernier, la commission des Affaires étrangères à la Chambre des Représentants américaine, contrôlée aussi par les Démocrates, « bloquait depuis plusieurs mois » l’ouverture d’un consulat étasunien au Sahara Occidental et la vente de drones armés MQ-9B au royaume.


La commission en question doutait ainsi « de la nécessité de ce consulat d’un endroit à l’activité aussi limitée et soupçonnent que son seul rôle serait de confirmer la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental ». Concrètement, cet état de fait empêchait déjà le Département d’Etat d’aller de l’avant et d’engager des décisions financières. Idem pour la promesse de Trump au Maroc de lui vendre des drones MQ-9B, une technologie très avancée et létale que les congressistes estiment « ne pas devoir fournir à l’heure actuelle au Maroc », expliquait alors une source américaine. Fin mars, Biden s’était pourtant montré favorable au maintien de la livraison des drones Sea Guardian (MQ-9B) au Maroc. « Le maintien de cette politique ouvre la porte à des centaines de millions et éventuellement des milliards de dollars de ventes américaines au gouvernement de Taiwan, de l’Inde, du Maroc et des Emirats arabes unis qui, par le passé, n’avaient pas le droit de les acheter », soulignait l’agence de presse Reuters.


Début janvier, le sous-secrétaire d’Etat en charge du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord sous l’administration Trump, David Schenker, s’était déplacé à Dakhla, à quelques jours de la passation avec Biden. L’objectif était d’« examiner les options d’une présence diplomatique américaine permanente », selon l’ex-ambassadeur américain, David Fischer, lui-même présent aux côtés du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, lors d’une mise en scène dans laquelle la diplomatie marocaine a maquillé un arrondissement urbain de Dakhla en consulat étasunien…


L'activisme du sénateur Inhofe, pro-Polisario

En février, un groupe bipartisan de 27 sénateurs, dont 13 Démocrates, avaient signé une lettre exhortant l’administration Biden à revenir sur la décision de l’ex-président Donald Trump de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Cette initiative était notamment portée par le Républicain Jim Inhofe, le chef de file des lobbyistes du Polisario aux Etats-Unis. Inhofe a réitéré son action tout récemment avec un nombre plus limité de sénateurs.


A la même époque, le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, avait insinué qu’une distinction a été opérée entre le dossier du Sahara occidental, dont la proclamation de Donald Trump, et les accords d’Abraham visant à normaliser les relations diplomatiques entre Israël et les pays de la région. Price a mentionné « une certaine discontinuité entre l’approche que [nous avons] suivie et celle que nous avons adoptée par rapport à ce qu’a fait l’administration précédente ».


En tout état de cause, la consécration de la reconnaissance américaine de la souveraineté de Rabat sur le Sahara Occidental, ainsi que l’aboutissement du lot de promesses données par l’ancien locataire de la Maison Blanche s’apparente désormais à un long chemin de croix pour Rabat. Celle-ci a récemment opéré une altération de sa tactique de lobbying à Washington, en engageant Clout Public Affairs (CPA), un cabinet proche des Républicains, aux méthodes décomplexées déjà expérimentées auprès de dictatures africaines. Rabat use également sans modération de la collusion Iran-Hezbollah-Polisario afin de sortir Washington de sa neutralité…

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