PolitiqueFête du Trône: un discours royal axé sur le social et les relations avec l’Algérie
Ce 30 juillet, le Roi Mohammed VI a donné un discours à l’occasion du 23ème anniversaire de son accession au trône. L’occasion pour le Souverain d’aborder plusieurs sujets à caractère social, mais aussi la question des relations avec le voisin algérien.
D’emblée, le monarque affirme insister « sur la nécessité que la femme marocaine apporte son plein concours dans tous les domaines ». Abordant la réforme de la Moudawana, Mohammed VI précise qu’elle « ne consiste pas à octroyer à la femme des privilèges gracieux, mais, bien plus précisément à lui assurer la pleine jouissance des droits légitimes que lui confère la loi. Dans le Maroc d’aujourd’hui, il n’est en effet plus possible qu’elle en soit privée ».
Il appelle à « l’opérationnalisation des institutions constitutionnelles concernées par les droits de la famille et de la femme », avec une mise à jour des dispositifs et des législations nationales dédiés à la promotion de ces droits. Pour Mohammed VI, le Code la famille « ne suffit plus en tant que tel. L’expérience a en effet mis en évidence certains obstacles qui empêchent de parfaire la réforme initiée et d’atteindre les objectifs escomptés », signale-t-il.
« Au nombre de ces écueils, figure l’application incorrecte du Code en raison de divers facteurs sociologiques. L’un d’eux tient notamment à la propension tenace d’une catégorie de fonctionnaires et d’hommes de justice à considérer que le Code est réservé aux femmes », poursuit-il.
« En qualité d’Amir Al-Mouminine (Commandeur des croyants), et comme je l’ai affirmé en 2003 dans le discours de présentation du Code devant le parlement, je ne peux autoriser ce que Dieu a prohibé, ni interdire ce que le Très-Haut a autorisé, en particulier sur les points encadrés par des textes coraniques formels », avance le monarque.
« A cet égard, nous nous attachons à ce que cet élan réformateur soit mené en parfaite concordance avec les desseins ultimes de la Loi islamique (Charia) et les spécificités de la société marocaine », précise-t-il dans son discours.
L’élargissement de la couverture sanitaire au RAMED d’ici la fin de l’année
Outre la question de la femme au Maroc, mais aussi celle de la réforme du Code de la famille, le discours royal a également abordé les effets néfastes de la crise du Covid-19, qui « se sont fait sentir dans tous les secteurs économiques et sociaux ».
« En effet, au prix d’un effort considérable, l’Etat a supporté le coût exorbitant de la lutte contre la pandémie en accordant des aides matérielles directes aux familles nécessiteuses et en apportant du soutien aux secteurs touchés », déclare Mohammed VI.
Rappelant la campagne de vaccination, le chef de l’État aborde aussi l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO), la réforme de la protection sociale et promet que d’ici à la fin de l’année en cours, « le chantier de la couverture sanitaire obligatoire sera parachevé, s’élargissant aux bénéficiaires du RAMED ».
« Ce projet solidaire d’intérêt national bénéficiera à environ sept millions d’enfants, en particulier à ceux qui appartiennent à des familles pauvres ou en situation de précarité et à trois millions de ménages n’ayant pas d’enfants en âge de scolarité », rappelle-t-on.
Un appel est aussi lancé pour « l’opérationnalisation diligente du Registre Social Unifié (RSU), considéré comme le principal mécanisme pour l’octroi d’un soutien efficace ».
Pour ce qui concerne l’économie, le discours royal souligne que « les efforts concertés de l’Etat et des secteurs public et privé ont permis à l’économie nationale de résister aux crises et aux soubresauts et de réaliser ainsi des résultats concluants dans les différentes filières de production ». « Mais cette embellie a été éphémère en raison de la conjoncture internationale », nuance Mohammed VI.
« Outre une modeste campagne agricole, des facteurs exogènes ont entraîné une envolée des prix de certains produits de première nécessité. C’est, d’ailleurs, un problème auquel aucun pays n’a échappé », avance-t-il.
« Nous aspirons à œuvrer avec la présidence algérienne pour que le Maroc et l’Algérie puissent travailler, main dans la main »
En dernière partie du discours royal, Mohammed VI est revenu sur les relations avec le voisin de l’Est, l’Algérie. « Je souligne une fois de plus que les frontières qui séparent le peuple marocain et le peuple algérien frères ne seront jamais des barrières empêchant leur interaction et leur entente », rappelle-t-il.
« Notre souhait est que ces frontières se muent en passerelles permettant au Maroc et à l’Algérie d’accéder à un avenir meilleur et d’offrir un bel exemple de concorde aux autres peuples maghrébins », ajoute Mohammed VI, pour déclarer : « J’exhorte les Marocains à préserver l’esprit de fraternité, de solidarité et de bon voisinage qui les anime à l’égard de nos frères algériens. D’ailleurs, nous assurons ces derniers qu’en toute circonstance, le Maroc et les Marocains se tiendront toujours à leurs côtés ».
« Les allégations selon lesquelles les Marocains insulteraient l’Algérie et les Algériens sont le fait d’individus irresponsables qui s’évertuent à semer la zizanie entre les deux peuples frères », fait savoir le monarque, allusion faite aux multiples tensions médiatiques entre les deux pays.
« Ces médisances sur les relations maroco-algériennes sont totalement insensées et sincèrement consternantes. En ce qui nous concerne, jamais nous n’avons permis ni ne permettrons à quiconque de porter atteinte à nos frères et voisins », prévient le Roi. .
« Nous assurons le peuple marocain de notre ferme volonté de trouver une issue à la situation actuelle et de favoriser le rapprochement, la communication et la compréhension entre les deux peuples », poursuit-il.
« Nous aspirons à œuvrer avec la présidence algérienne pour que le Maroc et l’Algérie puissent travailler, main dans la main, à l’établissement de relations normales entre deux peuples frères, unis par l’Histoire, les attaches humaines et la communauté de destin », conclut-on, au sujet de l’Algérie.
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