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CrimesL’ancien ministre de la Défense algérien bientôt à la barre de la justice suisse ?

23.10.2022 à 01 H 42 • Mis à jour le 23.10.2022 à 01 H 42 • Temps de lecture : 3 minutes
Par
Nezzar
En mauvaise santé, le très influent général Khaled Nezzar, ancien ministre algérien de la Défense, aujourd’hui âgé de 85 ans, pourrait tout de même être traduit devant la justice helvétique. Il est poursuivi de complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité pour des exactions commises durant la « décennie noire »

L’ancien ministre de la Défense algérien sera-t-il bientôt jugé en Suisse ? Les parties civiles en ont bon espoir. Selon le quotidien helvète Le Temps, le procès, qui opposera des Algériens victimes d’exactions durant la décennie noire au puissant général, « pourrait finalement avoir lieu en 2023 ».


À la suite d’une plainte de deux victimes et de Trial, une ONG qui lutte contre l'impunité des crimes internationaux, l’ex-responsable algérien a été arrêté en 2011 dans hôtel de luxe genevois, prélude à onze ans de procédure. Celui qui fut membre du Haut comité d’État (HCE) mis en place en 1992 pour pallier la vacance de pouvoir à la suite de la démission du président Chadli Bendejedid, devrait répondre devant la justice helvétique de l’accusation de complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Ce serait ainsi le deuxième procès devant le Tribunal pénal fédéral, après celui de l’ancien chef rebelle libérien Alieu Kosiah, qui a été condamné l’année dernière à 20 ans de prison.


Pressions sur les témoins

En février 2022, il a été procédé à l’audition finale de Nezzar pendant trois jours. « Mais alors que les dernières auditions se tiennent à Berne, les nouvelles sur l'état de santé en Algérie du général de bientôt 85 ans, sont inquiétantes. Et à ce jour, le procureur Andreas Muller, quatrième magistrat à se prêter à l'exercice et de nouveau aux commandes depuis mars 2022, n'a toujours pas renvoyé la procédure en jugement », écrit le journal.


En attendant, les témoins font état de pressions ou de « menaces » en raison de leur participation à la procédure. « Un officier des renseignements et de la sécurité (DRS) m'a contacté récemment à travers un ami pour me dire que Nezzar était en mauvaise santé. Qu'il fallait pardonner », raconte Mostafa, ancien candidat du Front islamique du salut (FIS) qui affirme avoir été arrêté en 1992 et torturé. En échange de son retrait, l’émissaire des services de renseignements algériens lui a promis « une récompense » et « un retour en Algérie ».


Un autre témoin, qui accuse lui aussi le pouvoir algérien de torture dans les années 1990, se dit aussi victime de « pressions ». « À chaque fois que les victimes s'expriment sur ce qu'elles ont subi, elles et leurs proches se retrouvent en danger », soutiennent leurs avocats.


Nezzar conteste tout

À la question « Vous est-il arrivé de vous rendre vous-même sur le terrain, auprès des autorités civiles et militaires, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme islamiste ? », Khaled Nezzar avait répondu le 20 octobre 2011 : « Je me souviens m'être rendu sur le terrain en ville, à 50 km d'Alger, lorsque j'étais ministre et membre du HCE. Je suis allé pour féliciter les policiers et les gendarmes qui avaient réussi à faire sortir 10 otages d'une banque qui avaient été prise par le FIS (...) Je n'avais pas le temps d'assister à des opérations militaires sur le terrain. Je ne me suis jamais rendu sur place ni avant le déclenchement d'une opération, ni après ».

 

Autre question : « Avez-vous connaissance de l'existence de camps de concentration durant la période de 1992 à 1999 en Algérie ? ». Sa réponse : « Non. Par contre, il existait des camps d'éloignement (...) L'existence de ces camps était prévue par des lois. C'est la loi d'état d'urgence qui existait bien avant les événements, depuis 1991, et qui a été supprimée récemment (...) Je précise que ces camps étaient des regroupements. »


« Honnêtement, je n'ai pas de connaissance d'acte de torture durant cette période entre 1992 et 1999. C'était d'ailleurs l'affaire des services de savoir comment ils obtenaient les informations. Je précise qu'un élément du FIS fait prisonnier lâche tout sans torture », affirmait-il encore.


Les plaignants seraient, selon lui, mus par la volonté de nuire à l’image de l’Algérie : « C'est très facile d'expliquer pourquoi les gens parlent de torture. L'Algérie a été colonisée et il se trouve qu'il y a des gens qui ne veulent pas que les relations s'améliorent avec la France. Montrer une mauvaise image de l'Algérie, c'est dans leurs intérêts. La population de l'époque était partagée et continue de l'être aujourd'hui. Les maquis existent encore. Ce n'est pas parce que le HCE est parti que ces choses-là ont disparu. »

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