logo du site ledesk

Connectez-vous

ou

Abonnez-vous !
60 DH

1 mois
Découvrir les offres
Newsroom

StratégieClimat des affaires : le tracé de la roadmap gouvernementale à l’horizon 2026

15.03.2023 à 19 H 24 • Mis à jour le 15.03.2023 à 19 H 26 • Temps de lecture : 6 minutes
Par et
Le gouvernement a révélé ce mercredi, la nouvelle stratégie pour l’amélioration de l’environnement des affaires à l’horizon 2026, lors de la conférence nationale sur l’environnement des affaires, tenue sous le thème « Une nouvelle génération de réformes ». Quatre piliers et dix chantiers prioritaires structurent cette feuille de route. Les détails

S’exprimant à l'ouverture de la conférence nationale sur l’environnement des affaires, tenue sous le thème Une nouvelle génération de réformes, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a dévoilé, ce mercredi à Rabat, les grandes lignes de la nouvelle feuille de route stratégique pour l'amélioration de l'environnement des affaires à l’horizon 2026.


« L'amélioration du climat des affaires est un levier indispensable, crucial même, si nous souhaitons dynamiser de façon significative et durable l’investissement privé dans notre pays », a déclaré dans ce sens le ministre délégué en charge de l'Investissement, Mohcine Jazouli.


Lire notre Datadesk sur les arrêtés qui peaufinent le dispositif de soutien à l'investissement, exposé par Jazouli devant la CGEM


Pour sa part, Chakib Alj, président de la CGEM a souligné qu' « un environnement des affaires sain, fluide et favorable à l’entrepreneuriat et à l’investissement » est une condition sine qua none au développement du climat des affaires.


L’opérationnalisation récente du dispositif de soutien principal à l’investissement et du dispositif de soutien spécifique applicable aux projets d’investissement à caractère stratégique permettront « sans aucun doute de libérer les énergies pour atteindre les deux tiers d’investissement privé et un tiers d’investissement public à l’horizon 2035 », a-t-il ajouté.


Quatre piliers et 10 projets structurants

Fruit d’un dialogue étroit avec le secteur privé afin de définir ses intérêts et ses priorités stratégiques, cette feuille de route a été approuvée par le Comité national de l'environnement des affaires (CNEA) qui a pour mission d’institutionnaliser le dialogue public-privé dans le domaine de l'environnement des affaires.


La nouvelle feuille de route stratégique repose sur « une approche pionnière et une programmation pluriannuelle », et s'appuie su trois piliers et un quatrième transversal, ainsi que sur 13 projets structurants.


Dans le détail, le premier pilier a pour principal objectif l’amélioration des conditions structurelles de l’environnement des affaires. « Il s’agit d’une priorité commune visant l’ensemble du tissu économique, quelle que soit la taille de l’entreprise », souligne Akhannouch.


Il s'agit d'une part, de renforcer le cadre relatif au droit des affaires, d’optimiser, de digitaliser et de déconcentrer des procédures administratives  mais aussi de renforcer la coordination et la veille en matière d’environnement des affaires.


Sur le sujet des procédures administratives, « leur simplification et digitalisation n’est plus un luxe, mais un enjeu de taille », a insisté Chakib Alj, appelant à accélérer la cadence de ce chantier, surtout en termes d’inter-opérabilité entre les différentes administrations pour offrir aux entrepreneurs une meilleure expérience du service public, ou encore en termes de dématérialisation des tribunaux.


Le second pilier vise, quant à lui, à créer les conditions favorables au développement des entreprises industrielles, à même de soutenir la souveraineté productive et accompagner la transformation structurelle de l’économie nationale.


Ce renforcement de la compétitivité nationale, passe par la mobilisation des financements pour une meilleure relance économique, l’amélioration de l’accès aux énergies renouvelables et la décarbonation industrielle, le renforcement de l’accès au foncier, et le renforcement de la compétitivité logistique.


Le troisième pilier vise quant à lui à « promouvoir une forte culture entrepreneuriale afin de créer une approche innovante en matière d’investissement dans notre pays », explique Akhannouch.


Il s'agit de créer un environnement propice à l’entrepreneuriat et à l’innovation, à travers le développement des dispositifs de soutien aux TPME et startups, la promotion de l’innovation, des activités de R&D et de la culture entrepreneuriale, ainsi que le renforcement de l’offre de formation et de la performance du capital humain.


Dans ce sens, Chakib Alj a évoqué « la mise en place de mécanismes d’accompagnement intégrés pour les TPME, en particulier la mise en place d’un Small Business Act, pour offrir aux TPME un cadre propice à leur développement », et « la réduction du coût des facteurs de production, un autre sujet prioritaire, via la libéralisation maîtrisée du secteur électrique et de la moyenne tension, pour réduire le coût de l’énergie et accélérer la décarbonation ».


S’agissant du pilier transversal, Akhannouch a précisé que compte tenu de la forte interdépendance entre l’amélioration de l’environnement des affaires et les règles d’éthique et d’intégrité, la dimension « éthique, intégrité et lutte contre la corruption » a été retenue en tant que pilier transversal, en appui des trois premiers.


Par ailleurs, le chef de gouvernement a mis en avant la nécessité d'élargir les horizons aux initiatives du secteur privé, parallèlement à l'amélioration de l'effort d'investissement du secteur public, réitérant l'engagement de l'exécutif à stimuler l'investissement privé national.


Feuille de route pour un climat des affaires. Crédit: Simo Mhannaoui / Le Desk


Libérer le potentiel des très petites entreprises (TPE)

Lors de son intervention dans le cadre de la conférence nationale sur l’environnement des affaires, le ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri, a annoncé que « nous avons prévu, pour la première fois dans l’histoire du gouvernement du Maroc, de prendre en charge les frais de loyer pour ramener les entreprises de l’informel au formel ».


En effet, 70 % des entrepreneurs au Maroc opèrent de manière informelle, selon les résultats d’une enquête réalisée par le ministère de l’Inclusion économique, le ministère de l’Economie et la Banque africaine de développement (BAD), dévoilés par Sekkouri.


Cette subvention au loyer sera plafonnée à 10 000 dirhams sur l’année, avec une contribution forte autour de 50 %. Il a également été prévu de prendre en charge pour la première fois, les frais de tenue de tout ce qui est back office, comptabilité et finances, plafonnée à 10 000 dirhams pour les TPE et les auto-entrepreneurs, a-t-il poursuivi.


Le ministre est également revenu sur les mesures ciblant l’emploi et visant à alléger la charge salariale en attendant la réforme du Code du travail, qui démarrera selon lui en juillet 2023, dans le cadre du dialogue social.


« Nous avons innové avec le programme Awrach, qui, pour la première fois, a réorienté l’effort de toute TPE de moins de 10 MDH de chiffre d’affaires pour verser, sur une période de neuf mois, une prime de 1 500 dirhams par salarié, à condition que l’entreprise le garde pendant douze mois », a-t-il précisé.


Une politique monétaire en faveur de la TPME

L’économie nationale est appelée à évoluer dans un « environnement externe, globalement défavorable et incertain », a déclaré Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib (BAM). Cette conjoncture « complexe » nous amène à des arbitrages encore plus difficiles, souligne-t-il.


Toutefois, même si les performances structurelles de l’économie nationale restent en dessous des espérances, « nous ne pouvons que saluer sa résilience, fruit de réformes de plusieurs années », se réjouit-il.


Sur le front de la politique monétaire, le taux directeur a été augmenté « pour prévenir tous les ancrages, les anticipations et l’enclenchement de spirales inflationnistes auto-entretenues (...). Certes, ces décisions peuvent avoir des impacts indésirables à court terme mais le coût de non-action est largement plus élevé à moyen et long terme ».


« Nous poursuivrons nos efforts dans tous nos domaines d’intervention en faveur notamment de la TPME pour faciliter son accès au financement à travers des programmes dédiés, à la diversification d’instruments de financement, l’amélioration de la relation banque-client, la promotion d’une concurrence saine, la digitalisation des services bancaires et la solidité du système bancaire avec la mise en place de règles prudentielles en ligne avec les standards internationaux », poursuit-il.

post - ©️ Copyright Pulse Media. Tous droits réservés.
Reproduction et diffusions interdites (photocopies, intranet, web, messageries, newsletters, outils de veille) sans autorisation écrite
Par et
Le Desk Newsroom