FootballAl Ahly-Wydad: comme un air de déjà-vu

Comme on se retrouve. En mai 2022, le Wydad battait Al Ahly devant plus de 60 000 supporters au Complexe Mohammed V de Casablanca pour décrocher sa 3e étoile africaine, et égaler pour le coup le record marocain précédemment détenu par le Raja, le meilleur ennemi des Rouges.
Un peu plus d’un an plus tard, le Wydad a l’occasion de s’accaparer le record de sacres en Ligue des Champions, à condition de se défaire une nouvelle fois du géant cairote. Sauf que cette année, la finale retrouve son format initial et se jouera en deux manches, en aller-retour, au Caire ce 4 juin, et à Casablanca dimanche prochain.
Respect et guerre des nerfs
Jouera ou ne jouera pas ? Les questions autour de qui sera de la partie et qui ne le sera pas fusent depuis quelques jours déjà. Du côté égyptien, les questions se posent autour du capitaine et l’un des meilleurs gardiens de l’histoire du continent, Mohamed El Shenawy, blessé et incertain.
Du côté marocain, c’est la participation du buteur Junior Sambou qui n'est pas certaine alors que l’absence du milieu de terrain, Abdelilah Haimoud, est actée, puisque le joueur a été opéré avec succès, suite à une appendicite aiguë.
Samedi veille de match, les deux entraîneurs ont pris part à la traditionnelle conférence de presse. Au menu, des sourires au coin, des imprécisions mais beaucoup de respect entre deux équipes qui se connaissent très bien. Entre les formations qui ont croisé le fer l’année dernière à Casablanca et celles qui s’affronteront demain au Caire, quelques infimes différences puisque les effectifs sont les mêmes, mais les entraîneurs sur les bancs ont changé.
D’ailleurs, Sven Vandenbroeck, le Belge a la tête du staff technique du club casablancais reconnaît la qualité technique du club du siècle africain et met toute la pression sur l’adversaire qu’il considère « plus grand » à tous les niveaux. « Je pense qu’en face, la qualité n’est pas à présenter. Sur les 5 dernières années, ils ont joué 4 finales, c’est la plus grande équipe du continent, à quasiment tous les niveaux, mais surtout en termes d’expérience et de titres » a déclaré le coach du Wydad, en marge d’une séance d’entraînement des siens au Caire.
De son côté, le Suisse Marcel Koller à la tête d’Al Ahly, estime que cette finale se jouera entre les deux meilleures équipes du tournoi, mais demande à ce que ces joueurs se tournent vers l’avenir. « Il ne faut pas regarder en arrière. Il faut tout donner pour écrire l’histoire lors de cette finale, ce qui s’est passé, c’est de l’histoire ancienne et il ne faut pas du tout s’y focaliser », a déclaré Koller en conférence de presse, concernant le bilan négatif du club dix fois champion d’Afrique, face au Wydad en finales de Ligue des Champions CAF.
Avantage aux Casablancais
En Afrique et sur le papier, aucune équipe n’ose se comparer au palmarès d’Al Ahly, dix fois vainqueur de la plus prestigieuse des compétitions interclubs. Avec ses multiples étoiles sur le maillot, Al Ahly est tout naturellement favori de toutes ses confrontations, sauf quand il s’agit du Wydad (WAC).
Les Casablancais ont un bilan plus que positif face aux Cairotes. Numériquement, Al Ahly devance le Wydad avec 4 victoires, contre trois pour le WAC alors que les deux équipes ne se sont pas départagées à quatre reprises. Mais qualitativement, le Wydad est devant. Le club casablancais a même un ascendant psychologique sur son adversaire puisqu’il l’a déjà battu en deux finales de Ligue des Champions. En 2017 lorsque le Wydad avait remporté sa 2e étoile, et en 2022 lorsque le doublé de Zouhair El Moutaraji a offert aux Rouges, leur 3e couronne continentale.
Aucune équipe ne dispose d’un tel bilan face à Al Ahly. Psychologiquement, le club marocain est au-dessus et en cas de succès, il aura remporté trois de ses quatre titres de champion d’Afrique, face au club le plus titré du continent. De bon augure à l’approche du coup d’envoi de l’acte un, d’une finale qui promet la suprématie continentale au vainqueur (au moins pour une saison).