logo du site ledesk

Connectez-vous

ou

Abonnez-vous !
60 DH

1 mois
Découvrir les offres
Newsroom

FootballLes Lionnes face à la France de Hervé Renard, c’était « presque » écrit

04.08.2023 à 16 H 46 • Mis à jour le 05.08.2023 à 00 H 42 • Temps de lecture : 8 minutes
Par
L'équipe nationale a écrit la belle histoire de cette Coupe du Monde féminine en sortant du groupe H derrière la Colombie, mais devant l'Allemagne et la Corée du Sud. En huitièmes, les Lionnes croiseront la France de Hervé Renard, l'ancien sélectionneur des Lions de l'Atlas

Hier, les Lionnes de l’Atlas ont surpris la planète football en décrochant leur qualification aux huitièmes de finale de la Coupe du Monde. Sur les pas de l’équipe de Hoalid Regragui, demi-finaliste surprise du Mondial qatari, l’équipe nationale féminine a réussi à soulever toutes les montagnes pour inscrire son nom parmi les 16 meilleures équipes du monde. Les huitièmes de finale, si proches et si loin, c’est aujourd'hui une zone de privilégiés, le carré VIP.


Plusieurs « grands » n’ont pas pu atteindre ce stade de la compétition. Certaines équipes comme le Brésil, terre sainte du foot, l’Allemagne double championne du monde (2003 et 2007), et le Canada médaillé d’or olympique en 2021 n’ont pas pu sortir de leurs groupes respectifs. Mais le Maroc l’a fait.


Avant le début de la Coupe du Monde féminine en Australie et en Nouvelle-Zélande, qui aurait parié sur nouvelle confrontation entre le Maroc et la France ? Qui plus est, sur la plus grande des scènes, quelques mois seulement après la dernière demi-finale du Mondial au Qatar. Aujourd’hui, c’est une réalité à laquelle le monde du foot doit se faire, d’ici le 8 août prochain et le choc face à l’équipe de France de Hervé Renard, à Adélaïde.


Renard en sauveur

Le niveau affiché par l’équipe de France lors de la phase de groupe est celui d’une équipe qui jouera pour remporter le titre suprême. Après un premier match nul contre la Jamaïque qui accompagnera finalement les Bleues au prochain tour, l’équipe de Hervé Renard était quasiment dos au mur lorsqu’elle accueillait le Brésil qui restait sur une victoire (4-0) contre le Panama.


La victoire contre le Brésilienne (2-1) a libéré cette équipe très critiquée après le premier match nul, mais aussi lors de la période de préparation. La presse française n’a pas été tendre avec Renard et les siennes, relevant tout ce qui n’allait pas, oubliant même parfois que le sélectionneur est arrivé en sauveur, après l’éviction de Corine Diacre suite à nombreux problèmes personnels avec les joueuses, quelques mois avant le début du Mondial.


Ainsi, Renard a dû ouvrir les ponts avec certaines joueuses dont l’avenir en sélection était lié à celui de Corine Diacre. Eugénie Le Sommer, buteuse historique des Bleues avait été écartée, plus de deux ans par la sélectionneuse avant de faire son retour en sélection sous les ordres de Renard, qui redonnera vie à un groupe qui était quasiment sans âme, miné par l’extra-sportif, et marqué par l’affaire Kheira Hamraoui et Aminata Diallo, toujours entre les mains de la justice française et la Brigade de répression du banditisme (BRB).


Sur le terrain, depuis l’arrivée de Renard sur le banc, cette équipe a entamé le « grand changement ». Acceptant de défendre plus bas par moment, jouer en bloc solide par phases tout en étant redoutable en contre. On reconnaît la touche de l’ancien sélectionneur des Lions de l’Atlas (2016-2019). Attaché émotionnellement au Maroc, il était le premier supporter de l’équipe de Hoalid Regragui au Qatar, même contre sa France natale en demi-finale. Parce que le ballon rond a ses histoires, le destin a voulu qu’il croise à nouveau son « pays d’adoption », dans un autre contexte, dans une Coupe du Monde féminine, qui l’eut cru ? Les plus fous, mais jamais les médias français.


(Lourd) invité surprise

Avant d’entamer la compétition, et après la gifle reçue contre l’Allemagne, personne n’aurait parié sur un choc France-Maroc en huitième de finale du Mondial féminin. Les plus optimistes espéraient voir les Lionnes sortir tête haute grâce à un match nul contre la Corée du Sud ou la Colombie pour marquer cette première participation.


Mais les Lionnes sont allées plus loin encore. Elles ont su déjouer les pronostics et toutes les cotes des bookmakers pour se qualifier et donner rendez-vous à la France au prochain tour, une France qui s’attendait à tout, sauf à des retrouvailles avec le Maroc. Après la qualification des Bleues mercredi, L’Obs se projetait et expliquait que l’équipe de France allait affronter la Colombie ou l’Allemagne, avant même la dernière journée du groupe H, sachant que le Maroc avait encore des chances de se qualifier en comptant autant de point que les Allemandes (3) aux portes de la 3ème journée.


Sur des plateaux de « spécialistes » comme celui de l’Équipe du soir, émission phare de la chaîne L’Équipe TV, les chroniqueurs se projetaient en débattant qui de la Colombie, ou l’Allemagne, serait l’adversaire « idéal ». Oubliant par mépris, ou simple excès de zèle, que le Maroc pouvait s’inviter à la fête en cas de victoire, et au cas où, l’orgueil des Coréennes forcerait le faux pas des Allemandes. Mais c’était un scénario impensable. Il fallait un miracle. Sauf que depuis décembre 2022, qui dit miracle en Coupe du Monde, dit Maroc, et ce n'est ni la Belgique, ni l'Espagne ou le Portugal qui diront le contraire.


Après les Lions au Qatar, les Lionnes ont écrit leur bout d’histoire en Australie et en Nouvelle-Zélande. Arrivée en tant que première nation arabe à disputer un Mondial féminin, l’équipe nationale féminine est aussi devenue la première nation arabe à se qualifier pour le second tour du Mondial, accompagnant deux autres nations africaines, l’Afrique du Sud championne d’Afrique et le Nigéria. Pas mal pour une surprise.


« Rien n’est écrit à l’avance », ou presque

Le football a habitué ses amoureux aux belles histoires et aux grandes aventures qui marquent ses compétitions. Ce qu’a vécu le Maroc lors de cette Coupe du Monde féminin a tout d’un conte de fées. On en connaît pas le dénouement, mais quoi qu’il arrive face à la France à Adélaïde, l’histoire a déjà été écrite. Ce pays où les femmes qui voulaient jouer au football, étaient forcées de partager le terrain avec des hommes il n’y a pas plus d’une vingtaine d’années, joue aujourd’hui dans la cour des grands et compte dans son championnat, l’AS FAR, club champion d’Afrique.


Mieux encore, sur les onze joueuses titularisées pour écrire l’histoire contre la Colombie, sept étaient formées au pays. Pour la première belle histoire, il y a de quoi écrire un livre inspiré de l’exploit de ce groupe de Marocaines qui portent fièrement le drapeau.


La seconde belle histoire est celle de Hervé Renard. L’homme qui retrouve le pays qu’il affectionne tout particulièrement. Il ne s’en ai jamais caché. Il ne voulait pas tirer le Maroc dans son groupe de Coupe du Monde au Qatar alors qu’il était sur le banc de l’Arabie Saoudite. Il a été supporter de Hoalid et les siens contre la France, déclenchant une vague « d’indignation » dans l’Hexagone, alors qu’il y a cinq ans, c’est en Russie et au bord des larmes qu’il s’excusait auprès des Marocains, de ne pas pouvoir faire mieux qu’une participation honorable au Mondial.


Avec l’Arabie Saoudite, sa victoire contre l’Argentine future championne du monde en ouverture de son aventure au Qatar, l’a relevé au rang de légende au pays. Il ne manquait de rien, mais il a postulé pour remplacer Corine Diacre sur le banc de l’équipe de France féminine, parce qu’il a toujours rêvé d’être sur le banc de sa sélection nationale, peu importe laquelle. Un nouveau monde pour lui, et un défi de taille qu’il est en train de relever, mais devra sur son chemin croiser une nation qu’il connaît bien et qui le connaît que très bien.


La troisième belle histoire de cette confrontation est celle du sélectionneur des Lionnes. La France retrouvera un homme qui a écrit une bonne partie de l’histoire de son football féminin, Reynald Pedros. Souvent pressenti pour le poste de sélectionneur des Bleues mais jamais désigné, alors qu’il faisait des merveilles avec l’Olympique Lyonnais (Une coupe, deux championnats et deux Ligue des Champions ndlr), Pedros a finalement rejoint le projet de la Fédération Royale Marocaine de Football avec comme principal objectif, la simple qualification au Mondial. Plus de deux ans plus tard, c’est en huitième de Coupe du Monde qu’il cherchera à éliminer un groupe de joueuse qu’il connaît « très bien ».


« Pour ce qui est de ce qu’on va mettre en place pour battre l’équipe de France, je vais être très honnête aujourd’hui, je ne sais pas (rires). Après, cette Coupe du Monde est assez incroyable avec ses surprises à droite et à gauche, et c’est ça la magie du sport du haut niveau. Rien n’est écrit à l’avance », a confié Pedros en conférence de presse au sujet de la France, prochain adversaire des Lionnes de l’Atlas dans un match qui promet son lot d’émotions, sur le terrain comme sur les bancs.

post - ©️ Copyright Pulse Media. Tous droits réservés.
Reproduction et diffusions interdites (photocopies, intranet, web, messageries, newsletters, outils de veille) sans autorisation écrite
Par
Le Desk Newsroom