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Football France-Maroc: Comme on se retrouve !

07.08.2023 à 18 H 52 • Mis à jour le 07.08.2023 à 18 H 52 • Temps de lecture : 7 minutes
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L'équipe nationale féminine défie la France ce mardi (12h) pour le compte des huitièmes de finale de la Coupe du Monde. Pour plusieurs raisons, le choc promet des montagnes russes d'émotions

« Je suis Français, mon staff est français, on a des joueuses qui jouent en France (marque un silence), mais mon cœur est Marocain aujourd’hui. Depuis trois ans que je suis au Maroc, je vis des choses exceptionnelles. On va tout faire pour battre la France ». C’est ainsi que Reynald Pedros, le sélectionneur de l’équipe nationale féminine a décrit son état d’esprit à la veille du choc en huitièmes de finale contre la France (mardi à 12h) et son maillot bleu, qu’il a porté en tant que joueur (1993-1997).


Non sans émotions, le technicien français deux fois champion d’Europe et autant de fois champion de France avec l’Olympique Lyonnais, ne nie pas que c’est un match spécial pour lui et pour certaines de ses joueuses natives de l’Hexagone.


De l’autre côté aussi, ce match se transforme en des montagnes russes d'émotions. Sakina Karchaoui, l’une des meilleures joueuses de l’équipe de France, jouera un match pour le moins, très spécial. Née en France de parents marocains, elle porte le maillot de l’équipe de France depuis 2016 et compte une soixantaine de sélections au compteur.


« Mes deux parents sont 100 % marocains, j'ai des frères et sœurs qui sont nés au Maroc. C'est sûr que j'ai été chambrée à ce niveau-là » confie la joueuse du PSG Paris SG en conférence de presse. « On connaît la place que le Maroc a dans notre famille, au même titre que la France. Cela va être un match plein d'émotions », ajoute celle qui ne voulait surtout pas croiser la route des Lionnes de l’Atlas, d’après les dires de son ex-entraîneur à son club de Miramas. « Je suis fière de mes origines, mais malheureusement il faudra gagner, donc je ne leur souhaiterai pas le meilleur pour ce match », a poursuivi Sakina, qui sera coachée par Hervé Renard, qui vivra lui aussi à son niveau, des retrouvailles fortes en émotions avec un pays qu’il affectionne tout particulièrement.


« Sur le terrain on n’a pas d’amis »

Avant le début de la Coupe du Monde et surtout après la première lourde défaite contre l’Allemagne des Lionnes de l’Atlas (6-0), le scénario de voir un France-Maroc se réaliser en huitièmes paraissait invraisemblable. Non seulement parce que l’équipe nationale n’avait rien prouvé, mais aussi parce que de l’autre côté les Bleues de Hervé Renard avaient calé face à la Jamaïque (0-0), qui accompagnera finalement la France au deuxième tour, aux dépens du Brésil (3ème) et du Panama (4ème).


Critiquées à deux degrés différents, les deux équipes se sont remobilisées pour retrouver des couleurs et gagner les deux matchs suivants. Au final, ce France-Maroc auquel a pensé rapidement Reynald Pedros en assistant au tirage au sort, s’est finalement réalisé. Pour poursuivre son rêve avec son groupe de Lionnes, il devra se défaire de l’équipe de France dont sept des joueuses, ont déjà été sous ses ordres en club.


Mais pour le sélectionneur, l’aspect émotionnel devra être mis de côté pour espérer réaliser un nouvel exploit. « On est amis avant, on est amis après, mais sur le terrain, il n’y a pas d’amis et ce sera le cas mardi  », a déclaré le sélectionneur face à la caméra de la chaîne sportive Arryadia. Il estime que sa connaissance de l’équipe adverse et de ses joueuses, peut éventuellement être un atout pour les Lionnes de l’Atlas, mais Pedros souligne le fait qu’il « ne faut pas surjouer les choses », ni les « survendre  » aux joueuses. Pour le technicien, l’une des clés du match serait que ses Lionnes abordent le match sans complexes, en prenant conscience de leurs qualités. « On abordera ce match comme on a fait pour les autres, en analysant l’adversaire, ses qualités et ses points faibles mais on va s’occuper de nous pour apporter de la confiance et de la détermination ».


Même son de cloche du côté de Hervé Renard. Le sélectionneur des Bleues qui voue une affection particulière au Maroc depuis son passage sur le banc des Lions de l’Atlas (2016-2019 ndlr), au point de les soutenir en demi-finale contre la France de Didier Deschamps, se montre méfiant et rappelle que les Lionnes ne se sont pas qualifiées « par hasard ».


 « J’ai de merveilleux souvenirs de mon passage au Maroc. Maintenant, place au football. Même quand on fait un petit match entre amis, on le fait pour le gagner. On est là pour se qualifier ». Renard avoue qu’avec son staff, ils s’étaient préparés pour cette éventualité qui était de jouer le Maroc, plutôt que l’Allemagne ou la Colombie.


Et le terrain alors ?

Comme toute confrontation entre la France et le Maroc, toutes catégories confondues, les à-côtés du match prennent des allures de derby. Au-delà de la proximité et de la rivalité sportive qui a pris une autre envergure lors de la demi-finale du Mondial au Qatar, le fait que les équipes nationales comptent des binationaux nés et formés en France avant d’opter pour le maillot du Maroc, donne une autre dimension au match de football. La buteuse des Lionnes face à la Colombie, Anissa Lahmari a d’ailleurs représenté la France dans toutes les catégories de jeunes, avant de choisir de représenter le Maroc, pays d’origine de sa mère, après un bref passage le temps d'un match amical, par la sélection algérienne, pays d’origine de son père.


Une rivalité à plusieurs dimensions donc, accentuée par le fait que six Lionnes évoluent au sein du championnat de France, et voudront à tout prix tenir tête aux vedettes de la Ligue 1 féminine. Pour tenter un nouvel exploit, le sélectionneur Pedros ne manque pas d’ambition et fera tout pour mettre les siennes en confiance et éviter une entame de match sur la pointe des pieds, comme contre l’Allemagne où l’addition a finalement été très salée.


« Nous aussi on ne veut pas s’arrêter là. On veut continuer mais on sait que ce sera un match très compliqué, la France c’est du même calibre que l’Allemagne, donc ce sera à nous de faire douter cette équipe Française et de prendre confiance  », a confié le sélectionneur national, déjà très fier du chemin parcouru.


Sur le papier, Reynald Pedros et sa connaissance du football féminin français, des joueuses et de leurs caractéristiques, sont des véritables atouts pour l’équipe nationale avant d’affronter les Bleues ce mardi.


« En faisant ce huitième de finale, on monte de niveau encore. Surtout au niveau de la visibilité », explique le sélectionneur à la même source. Il rappelle tout de même qu’aucune comparaison n’est possible entre le football féminin marocain et le français qui a une longueur d’avance, puisque le travail a déjà été entamé depuis une vingtaine d’année, contrairement au Royaume. « La France est depuis très longtemps dans la formation (…) mais le Maroc se donne aujourd’hui les moyens d’atteindre le très haut niveau, et c’est là où on veut aller », ajoute Pedros avant d’affronter l’équipe de France ce mardi. En revanche, pour réduire tous ces écarts, y compris celui de l’expérience des Bleues qui évoluent au plus haut niveau européen, il peut compter sur ses Lionnes déterminées à continuer de marquer l’histoire, et inspirer toute la prochaine génération de jeunes joueuses au pays qui rêvent de porter le maillot national dans les plus grandes compétitions.


Sur le terrain, il devrait compter sur le même onze victorieux lors des deux dernières sorties contre la Corée du Sud et la Colombie. La petite frayeur concernait Anissa Lahmari, légèrement blessée qui devrait finalement être apte à prendre sa place derrière Ibtissam Jraïdi en pointe. De l’autre côté, l’inquiétude concerne Maëlle Lakrar, la défenseure des Bleues et l’une des belles surprises du Mondial. Touchée à une cuisse, elle n’a pas pris part à la dernière séance à huis clos de l’équipe de Hervé Renard. Si son absence se confirme, elle pourrait être remplacée par De Almeida ou Cascarino.


Compositions probables :

Maroc : Er-Remichi, Aït El Haj, El Chad, Benzina, Redouani, Nakkach, Chebbak, Lahmari, Ouzraoui, Tagnaout et Jraïdi.


France : Peyraud, Magnin, Périsset, Lakrar, Renard, Karchaoui, Dali, Geyoro, Toletti, Bacha, Le Sommer et Diani.

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