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ÉvènementLe sort du maintien des Assemblées FMI-BM à Marrakech sera tranché ce lundi
Kristalina Georgieva, patronne du FMI, reçue par Aziz Akhannouch. Crédit : chefferie du gouvernement
Rabat retient son souffle: le FMI qui accorde un prêt de 1,3 MM$ au Maroc en soutien à sa résilience et la Banque mondiale décideront ce lundi s’ils reporteront ou non leurs réunions annuelles à Marrakech, frappée par le séisme. Le Maroc a 48 heures pour convaincre de sa capacité à mener de front le grand raout et l’opération humanitaire
Se dirige-t-on vers un troisième report des assemblées annuelles de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI) devant avoir lieu à Marrakech du 9 au 15 octobre ? La question est sur toutes les lèvres depuis que la ville ocre et ses environs ont été le théâtre d'un séisme sans précédent, ayant jusqu'à présent fait près de 3 000 décès.
En attendant, s'agissant du soutien du FMI, la directrice de l'institution, Kristalina Georgieva, a déclaré à l'agence de presse qu'un prêt de 1,3 milliard de dollars sera débloqué. Celui-ci nécessite l'examen du conseil d'administration qui aura problablement lieu dans environ deux semaines.
Le Maroc se prépare pourtant depuis bientôt plusieurs mois pour accueillir l'évènement, marquant son retour dans le continent africain et qui devrait abriter pas moins de 15 000 personnes. Les institutions de Bretton Woods prévoient de se rassembler, dans un village réalisé de A à Z, au niveau de l'avenue Mohammed VI de la ville ocre.
Sur place, plusieurs équipes sont régulièrement dépêchées pour suivre le déroulement du chantier. Une délégation de haut-rang s'y était d'ailleurs rendue vers la fin du mois de juillet, présidée par le chef du gouvernement Aziz Akhannouch.
Selon des informations rapportées ce vendredi par l'agence de presse Reuters, le FMI et la Banque mondiale prendront une décision définitive ce lundi, au sujet de la tenue ou non de leurs réunions annuelles en octobre au Maroc. « Un examen approfondi » sera fait sur la capacité du pays à accueillir cet évènement.
La prochaine réunion de ce lundi, devant statuer sur le maintien ou non de l'évènement, s'avérera ainsi cruciale pour le Maroc, d'un point de vue communication, touristique, économique et social. Aucun doute ne plane sur la volonté des officiels marocains de poursuivre les préparations des assemblées annuelles, malgré la survenue du séisme et ses effets.
Au centre des préoccupations de la Banque mondiale et le FMI, on retrouve une problématique de taille impliquant des facteurs moraux et éthiques : l'organisation va-t-elle impacter les capacités logistiques et sécuritaires du Royaume alors que tous les efforts sont concentrés sur l’aide apportée aux victimes du séisme d'Al Haouz ? Il s’agit pour les institutions d’un critère fondamental autant technique que moral dont elles ne veulent pas prendre le risque de la responsabilité.
De son côté, le gouvernement marocain, Aziz Akhannouch en tête a insisté auprès de Kristalina Georgieva, lors d'échanges assidus, sur le fait qu’une annulation ou un simple report de cette grand-messe de la finance internationale serait désastreux pour le pays et particulièrement pour la capitale touristique qui tente de se relever rapidement du choc du séisme.
Ces derniers jours, un sentiment de flottement au sujet de la décision du duo FMI-BM de maintenir son évènement à Marrakech s'était fait sentir. Principalement en raison du refus des officiels des institutions de fournir des informations aux différentes agences les ayant questionnés.
Du côté de Rabat, c'est un message lu par Abdellatif Jouahri qui indiquait que le Maroc était toujours résolu à accueillir cet évènement. Il s’exprimait lors d’une conférence réunissant des participants des banques centrales du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Une conférence qui devait servir à préparer les réunions annuelles de la Banque mondiale et du FMI.
Un défi logistique et sécuritaire ?
Mais au-delà des préparations actives des autorités locales pour l'accueil de l'événement, c'est aussi tout un défi logistique mais aussi sécuritaire qui sera à surmonter pour le Maroc. L'emplacement du village, mais aussi sa route d'accès, pourrait compliquer dans une certaine mesure l'accès à la route de Tahanaout, celle-ci menant vers les localités considérablement impactées par le séisme d'Al Haouz.
Le contexte voudra que d'ici quelques semaines la tenue des assemblées annuelles coïncide avec l'opération humanitaire du Maroc, qui sera toujours en cours, pour porter assistance aux populations touchées et sinistrées, et dont le relogement est la priorité numéro 1 pour Rabat.
Une opération humanitaire, un relogement et une mobilisation sur le terrain de moyens logistiques et sécuritaires qui ne devront en aucun cas influer sur le déroulé, méticuleusement scruté par la Banque mondiale et le FMI, de l'évènement.
