TendanceLa danse délicate des taux d’intérêt et du marché de l’immobilier

Si elle vise à combattre l’inflation, l'ascension des taux d'intérêt se révèle être un levier d'influence redoutable, avec des répercussions notables sur la production de crédit. Cette stratégie ne fait que servir l'objectif premier. Au cours des sept premiers mois de l’année, la croissance de l’encours a été divisée par près de 7. Parallèlement, le crédit immobilier a vu son rythme de progression passer de 1,6 % en 2022 à un modeste 1,1 %.
Toutefois, le ralentissement du crédit à l’habitat est à relativiser. Au cours des deux dernières années, la production s'est illustrée par une vigueur remarquable, affichant 33 milliards de dirhams en 2021 puis 29 milliards de dirhams (MMDH) en 2022. Les deux années pré-covid, elle s’était établie à 27 MMDH en 2018 et 26 MMDH en 2019.
Aujourd'hui, si les taux sont plus hauts depuis le début de l’année, ce mouvement s’accompagne d’une hausse des revenus des emprunteurs, révèlent les données d’Afdal.ma, le comparateur de crédit immobilier en ligne. Dans un contexte où les prix immobiliers fléchissent, la situation pourrait donc être favorable au pouvoir d'achat immobilier des ménages.
Toutes choses égales par ailleurs, la hausse des taux d’intérêt réduit la capacité des ménages à emprunter. À l'inverse, la baisse des taux représente un catalyseur puissant, exerçant une pression haussière sur le pouvoir d'achat immobilier. En finance, une maxime prévaut, à savoir que le mouvement des taux d'intérêt s'oppose à celui des prix des actifs. Dans le domaine de l'immobilier, une hausse des taux tend à raréfier les acquéreurs et finit par induire une correction des prix, même si ce phénomène peut s'accompagner d'un décalage temporel entre les deux événements.
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