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EnergieGaz offshore au Maroc : Energean se retire du champ d’Anchois après des résultats non concluants

07.11.2024 à 01 H 30 • Mis à jour le 07.11.2024 à 01 H 30 • Temps de lecture : 5 minutes
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La société énergétique gréco-britannique Energean a laissé entendre qu’elle quitterait le Maroc. Son PDG, Mathios Rigas, a déclaré que les opérations de forage menées par sa société dans le champ offshore d'Anchois, au large de Larache, n'ont pas atteint ce qu'elle attendait des réserves de gaz naturel

En raison de ce qu’elle a qualifié de « résultats inattendus qui ne correspondent pas aux aspirations », la société énergétique gréco-britannique Energean a laissé entendre qu’elle quitterait le Maroc, tout en s’apprêtant à investir dans d’autres pays plus prometteurs en matière de réserves de pétrole et de gaz.


Le PDG d’Energean, Mathios Rigas, a déclaré, selon la Specialized Energy Platform, basée à Washington, que les opérations de forage menées par sa société dans le champ offshore d'Anchois, au large de Larache, dans le nord du Royaume, n'ont pas atteint ce qu'elle attendait des réserves de gaz naturel.


Rigas a expliqué qu'Energean a foré un puits offshore mais n'a pas trouvé ce qu'elle espérait, car les résultats du forage, de son point de vue, n'ont pas permis de progresser dans le champ d'Anchois et les résultats n'étaient pas conformes aux attentes de l'entreprise.


La société basée à Londres, avait signé en décembre 2023 un accord avec le britannique Chariot Ltd, aux termes duquel elle a acquis des parts dans deux licences maritimes au Maroc et cédé dans la foulée ses actifs en Egypte à Carlyle pour investir dans ces deux permis.


Suite à la réception de tous les agréments gouvernementaux et réglementaires nécessaires de la part du Maroc, les accords de partenariat de la société d’exploration Chariot Ltd avec Energean plc Group annoncés le 7 décembre 2023, avaient été finalisés en avril dernier.


Energean, coté à Londres et Tel Aviv détenait depuis lors respectivement 45 % et 37,5 % dans les licences offshores de Lixus et Rissana, et en devenait l'opérateur. Chariot, pour sa part, conservait respectivement 30 % et 37,5 % des intérêts dans ces licences, l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) maintenant sa participation de 25 % dans chacune d'entre elles. Chariot avait reçu d'Energean le paiement initial de 10 millions de dollars (M $). Découvert en 2009 par l’Espagnol Repsol, le gaz d’Anchois avait fait depuis l’objet de 40 M $ d’investissement.


Par ailleurs, un contrat de forage avait été signé avec Stena Drilling pour l'utilisation de son unité de forage Stena Forth pour une exploration d’évaluation et le développement d’un puits situé à l'est du champ gazier d'Anchois ainsi que d’un puits supplémentaire optionnel sur la licence de Lixus.


Cette campagne de forage et de test était prévue pour se conclure au troisième trimestre 2024. Elle devait permettre d'évaluer davantage les réservoirs existants et comporter des tests de débit ciblant les ressources potentielles non forées en vue d’en augmenter le développement estimé alors à plus de 30 milliards de mètres cubes.


Du gaz, mais en petites quantités

Rigas a déclaré que la zone où sa société a foré au large de la côte atlantique nord du Maroc contient déjà du gaz, mais que ces quantités pourraient être plus adaptées à une entreprise plus petite que la sienne.


« Il est préférable de recourir à une entreprise plus petite pour poursuivre et exploiter le projet », a-t-il ajouté, soulignant que sa société concentrera ses efforts sur la Méditerranée orientale, le Moyen-Orient et la Grèce. Selon nos informations, des dispositions ont déjà été prises à Rabat avec le départ de certains cadres et employés impliqués dans le projet commun d'Energean et de Chariot.


Les résultats de la campagne de forage annoncés par Chariot en septembre dernier dans le puits principal Anchois-3 ont permis la découverte de plusieurs réservoirs contenant du gaz naturel de haute qualité. Cependant, il a été confirmé que les couches de gaz étaient inférieures au modèle géologique pressenti avant le forage.


Rigas s'est abstenu d'annoncer l'ampleur des découvertes de gaz réalisées par Energean au Maroc, soulignant que Rabat n'a pas encore annoncé lui-même ces résultats. «  Je préfère ne rien dire tant que les résultats ne sont pas annoncés par le gouvernement marocain. Le gap est énorme et il est préférable que ce soit le gouvernement qui communique », a-t-il lâché.


Energean avait précédemment annoncé que le champ d'Anchois était potentiellement l'une des plus grandes découvertes de gaz non exploitées et qu'il pouvait contenir des réserves géantes pouvant dépasser les 18 milliards de mètres cubes de gaz naturel, selon un précédent communiqué.


En novembre 2022, une réunion jugée alors prometteuse avait été organisée entre Chariot Ltd et Leila Benali, ministre de la Transition énergétique en présence de représentants de l’ONHYM, de l’ONEE, des Finances et de l’Industrie. La société d’exploration britannique y avait alors exposé les opportunités et les impératifs de son programme pour démarrer la production du champ gazier offshore d’Anchois début 2025.


Le navire Stena Fourth de la société de forage offshore Stena Drilling, qui a terminé ses travaux au Maroc, se dirige désormais vers les côtes égyptiennes pour entamer une nouvelle mission avec la société américaine Chevron dans le puits Khanjar-1 devant débuter fin novembre.


Rigas a souligné qu'Energean se concentre désormais sur le développement des ressources pétrolières et gazières de la Méditerranée et de la mer du Nord au Royaume-Uni, et qu'elle détient également des parts dans des champs de production en Grèce, en Croatie et au Royaume-Uni.


La production de gaz naturel du Maroc s'élève actuellement à environ 100 millions de mètres cubes par an, à partir d'un certain nombre de petits gisements, tandis que le reste de ses besoins est assuré depuis l'étranger, la consommation locale de gaz dans le Royaume s'élevant à environ un milliard de mètres cubes par an.


Le Royaume cherche à développer plusieurs gisements gaziers offshore et onshore, dans le but d'augmenter le volume de sa production de gaz naturel.

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