S'abonner
Se connecter
logo du site ledesk

Connectez-vous

ou

Abonnez-vous !
60 DH

1 mois
Découvrir les offres
Newsroom

RégulationPratiques anticoncurrentielles dans le marché avicole: Rahhou ouvre une procédure d’instruction

06.12.2024 à 18 H 33 • Mis à jour le 06.12.2024 à 18 H 33 • Temps de lecture : 4 minutes
Par
Après plusieurs mois de flambée des prix du poulet et plusieurs réclamations de la part des professionnels du secteur, le Conseil de la concurrence se penchera sur le marché avicole. Une saisine étant ouverte, la procédure d'instruction permettra d'analyser ce marché et identifier les dysfonctionnements concurrentiels à l'origine de l'exaspération tant des producteurs que des consommateurs

Après les hydrocarbures ou encore les paiements bancaires, c’est au tour du marché des aliments composés destinés à l’aviculture de passer sous la loupe du Conseil de la concurrence. L’institution présidée par Ahmed Rahhou vient d’annoncer l’ouverture d’une saisine d’office concernant le fonctionnement concurrentiel du marché des aliments composés destinés au secteur avicole et autres marchés connexes.


La saisine intervient « à la lumière des conclusions de l’avis du Conseil de la concurrence n°A/3/24 en date du 26 septembre 2024 relatif à l’état de la concurrence dans le marché des aliments composés au Maroc », indique le Conseil dans un communiqué. Ainsi, sur proposition du rapporteur général par intérim, le Conseil de la concurrence a décidé d’ouvrir une procédure d’instruction concernant « certaines pratiques commerciales tarifaires et non tarifaires que connaît le marché  », ajoute la même source.


Cette procédure, indique la même institution vise à évaluer la conformité de ces pratiques avec les dispositions de la loi n°104.12 relative à la liberté des prix et de la concurrence. « Après avoir relevé la structure fortement concentrée du marché des aliments composés destinés au secteur avicole, a fait état de plusieurs dysfonctionnements concurrentiels que connaît ce marché ainsi que d’autres marchés connexes, particulièrement celui des poussins d’un jour, ces deux intrants représentent près de 75 % du prix de revient du poulet de chair et influent par conséquent sur son prix de vente  », explique le communiqué.


La procédure qui rentre dans le cadre des missions et attributions constitutionnelles et législatives visant la régulation de la concurrence sur les marchés et vise la protection des intérêts des consommateurs, notamment en ce qui concerne les produits de première nécessité ayant un impact important sur leur pouvoir d’achat.


La même source note que la saisine d’office est « un acte procédural qui ne préjuge pas de l’existence de pratiques anticoncurrentielles dans les marchés concernés. En effet, seules les instances délibératives du Conseil de la concurrence peuvent, après une instruction au fond menée de façon contradictoire dans le respect des droits de défense des parties concernées, statuer sur le bien fondé des pratiques au cas où les éléments de l’enquête et de l’instruction établissent leur existence ».


Hausse des prix des aliments composés, ceux des poussins ont doublé

Cette saisine intervient après plusieurs réclamations de la part des éleveurs et de certaines associations les représentant, pointant notamment du doigt les accouveurs de poussins destinés à la production de viande blanche. « Les accouveurs profitent de l’absence de la régulation sur le marché et font appel à de spéculateurs afin d’enfler les prix des poussins », explique au Desk Said Janah, secrétaire général de l’Association nationale des producteurs de poulet de chair (ANPC). Selon ce professionnel du secteur et acteur associatif, les prix des poussins ont connu une envolée, passant de 3 dirhams il y a trois années à 7 dirhams l’année dernière, avant de doubler cette année à 14 dirhams.


« Cela non seulement entraîne une hausse des coûts de production pour les éleveurs, mais leur engendre aussi des pertes, vu que le poussin d’un jour est acheté à 14 dirhams, alors que le prix à la ferme de la poule atteint à peine 17 dirhams », déplore cet interlocuteur.


Un autre dysfonctionnement souligné par Janah : le poulet, vendu à prix bas à la ferme, voit son coût augmenter de manière « prépondérante », avant d’arriver cher le consommateur. « Cela fait que l’éleveur produit à perte, alors que le consommateur doit payer plus cher », ajoute le président de l’ANPC, soulignant que « malgré les nombreuses réclamations de la part des producteurs, la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA) refuse de se mobiliser pour remédier à cette situation  ».


À la chambre des représentants, la question a également été soulevée par le groupement du parti de la Justice et du développement (PJD), qui avait à son tour soumis en novembre dernier une demande pour la saisine du Conseil de la concurrence. « Les prix du kilogramme de poulet a atteint des niveaux records de 30 dirhams, ce qui impacte le pouvoir d’achat des citoyens », expliquaient les députés PJDistes, mentionnant aussi la hausse des prix des œufs  Dans le même document, ces parlementaires soulignaient, que selon les professionnels du secteur interrogés, « la principale raison de cette hausse est l’augmentation des prix des aliments composés ».

©️ Copyright Pulse Media. Tous droits réservés.
Reproduction et diffusions interdites (photocopies, intranet, web, messageries, newsletters, outils de veille) sans autorisation écrite.

Par
Le Desk Newsroom