ArmementLe droniste turc Baykar livre au Maroc des Bayraktar TB-2 en attendant l’Akinci

Le Turc Baykar Makina a officiellement annoncé la livraison de drones Bayraktar TB-2 au Maroc en août dernier, apprend-on de son bilan annuel pour 2024. Le nombre d’unités n’étant pas mentionné, ni le montant de la transaction, il n’est pas précisé s’il s’agit d’un lot partiel de la commande initiée en 2021.

Baykar rappelle qu’il a participé au Salon aéronautique international de Marrakech (Marrakech Air Show) en novembre dernier, soulignant que cela augmentait son exposition à l'international.

Pour rappel, le Maroc avait en avril 2021 commandé 12 appareils Bayraktar TB2 (plus un treizième de rechange) ainsi que quatre stations de pilotage au sol. Le rythme des rotations des gros-porteurs des FRA vers la Turquie coïncidait en avril 2022 avec celles des livraisons partielles, mais aussi de l’envoi en formation des pilotes d’UAV.

Le drone TB2 de conception et de fabrication turque acquis par le Maroc. Infographie: Mohamed Drissi K. / Le Desk

Fin 2021, soit à peine deux mois après la réception de ses premiers exemplaires de TB2, l’armée royale s’apprêtait déjà à passer une nouvelle commande auprès du groupe Baykar.

Ce second contrat portait sur un lot minimum de six nouveaux appareils, portant ainsi la flotte d’attaque à une vingtaine de drones armés ayant fait preuve de leurs capacités sur plusieurs théâtres de guerre, dans le Caucase, plus récemment en Ukraine face aux colonnes de blindés russes, mais aussi très probablement sur le territoire du Sahara Occidental où des frappes contre des convois de camions et de pickups sont régulièrement dénombrées.

Les Forces Armées Royales (FAR) y ont imposé une suprématie des airs payante de « no go zone » pour interdire toute incursion des milices armées du Polisario.

Le Maroc en attente du modèle Akinci

Le Maroc devrait aussi prochainement recevoir plusieurs unités du drone turc Bayraktar Akinci, selon des sources spécialisées concordantes.

Cette commande dont la première livraison est envisagée en février 2025 est destinée à améliorer les capacités aériennes militaires du Maroc à faire face aux défis sécuritaires croissants dans la région.

Le modèle Akinci, plus avancé, constitue une étape qualitative vers une intégration technologique militaire avancée, estime-t-on. Une maquette du drone Akinci arborant la cocarde des Forces royales Air (FRA) a été présentée lors du Marrakech Air Show sur le stand du droniste Baykar.

Un modèle réduit du Bayraktar Akinci présenté lors du Marrakech Air Show. Crédit : DR

Avec ses 4 mètres de hauteur, 12 mètres de longueur et 20 mètres d'envergure, le drone Akinci est actuellement l’un les plus modernes et les plus avancés du marché. Grâce à ses capteurs, il peut décoller et atterrir de manière autonome et dispose d’un système de navigation basé sur des itinéraires préprogrammés, très utile pour l’espionnage ou les patrouilles. Il a une masse maximale au décollage de 6 000 kilogrammes, dont 1 500 dédiés aux charges utiles.

Équipé d’une paire de turbopropulseurs de 750 chevaux chacun, il peut aller à une vitesse de croisière de 277 km/h et à une vitesse maximale de 361 km/h.

Le drone Akinci, futur atout majeur des Forces Royales Air. Infographie: Mohamed Mhannaoui / Le Desk

Akinci est aussi équipé de deux systèmes de communication par satellite, d’un radar air-air, d’un radar anticollision et d’un radar à synthèse d’ouverture. L’autonomie du drone Akinci peut atteindre 24 heures à une altitude maximale de 12 192 mètres, en fonction des conditions météorologiques et de la charge.

Les drones Akinci disposent de capacités de surveillance et d’attaque de précision élevées, ainsi que d’une technologie d’intelligence artificielle qui les rend plus efficaces sur le champ de bataille. Ils peuvent transporter 1 500 kilogrammes de munitions, dont des missiles guidés de haute précision, explique le constructeur turc. C'est un outil idéal pour les missions défensives et offensives.

En ajoutant les aéronefs sans pilotes Akinci à son arsenal militaire, le Maroc continue de renforcer sa position dans l'équilibre stratégique de la région et ses capacités dans la lutte contre le terrorisme et la sécurité des zones frontalières sensibles.

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