SantéRougeole : 10,5 millions d’enfants ciblés par la campagne de vaccination, le taux de couverture à 52%

Quelque 10,5 millions d’enfants devront être vaccinés contre la rougeole. C’est l’objectif fixé par le ministère de la Santé et de la Protection sociale dans le cadre de son plan de riposte contre cette épidémie, selon le ministre Amine Tahraoui.

Alors que la recrudescence des cas de la rougeole se poursuit, posant un véritable problème de santé publique et menaçant désormais la suspension des cours en présentiel au sein des écoles, les efforts s’intensifient pour faire face à cette situation.  Lors du Conseil de gouvernement tenu ce 6 février, Tahraoui a mis le point sur les actions menées par son département pour contrer la propagation de la rougeole.

Un taux de vaccination de 52 %

Étayant le plan d’action des services du ministère de la Santé dans ce sens, Tahraoui a mis en avant l’importance accordée à la vaccination. Ainsi, depuis le 28 octobre 2024 une campagne nationale de vaccination et de rattrapage vaccinal a été lancée. L’objectif est de « combler les lacunes immunitaires chez la population ciblée , vis-à-vis des maladies évitables par la vaccination, par la vérification du statut vaccinal d’au moins 95 % de la population cible avec un rattrapage vaccinal pour la rougeole dépassant 90 %  », a expliqué le ministre.

La population cible est estimée à plus de 10,5 millions enfants, dont 304 5611 des moins de 5 ans, 525 840 dans le préscolaire, 3,8 millions dans le primaire et près de 4 millions d’élèves dans le collège et le lycée. À ce jour, le taux de rattrapage par le vaccin rougeole-rubéole a atteint 52,1 %, tandis que le taux de vérification du statut vaccinal a atteint 85,2 %, soit 8,9 millions d’enfants, a fait savoir le ministre.

S’agissant de la disponibilité des vaccins, Tahraoui a souligné que le stock national compte actuellement près de 1,6 million doses du vaccin combiné contre la rougeole et la rubéole.

Des efforts de riposte multisectoriels

Depuis la réapparition de la rougeole, et jusqu'au 12 janvier dernier, 24 474 cas de rougeole (dont 6 300 confirmés) ont été enregistrés au Maroc. Le nombre de décès dus aux complications de la rougeole durant cette période s'élève à 116. Face à cette recrudescence des cas, le ministère a commencé par renforcer le dispositif de surveillance et augmenter le niveau de vigilance sanitaire et d’alerte. Des protocoles et de mesures d’accompagnement pour la détection précoce et la confirmation des cas ont ainsi été mises en place et les structures hospitalières ont été préparées à accueillir les cas compliqués de rougeole.

Cela s’est accompagné de la formation des professionnels à la détection précoce de la rougeole et à la prise en charge des cas graves, ainsi que de mises à jour évolutives en fonction de la situation épidémiologique, dont la dernière en date est celle de janvier 2025. Dans ce cadre, la campagne de vaccination a été enclenchée, avec l’édition d’une une circulaire ministérielle de lancement, puis une seconde de prolongation jusqu’au 31 janvier 2025. Une mise à jour du plan opérationnel de veille et de riposte à l’épidémie de la rougeole a suivi avec la diffusion d’une autre circulaire ministérielle. Les activités de la campagne de vaccination a en outre été intégrées dans l’opération « Riaya 2024-2025 », en parallèle à des missions d’accompagnement dans toutes les régions et la mise en place d’un système de reporting spécifique.

Pour assurer la veille scientifique et technique, deux comités de vaccination et d’infections respiratoires aiguës ont été mobilisés. Tous deux ont « recommandé une intensification de la vaccination, des schémas pour la riposte vaccinale selon la situation épidémiologique de la zone concernée, une standardisation de la prise en charge des malades selon les évidences scientifiques, l’intensification de la communication à tous les niveaux et avec l’implication de tous les partenaires, avec un focus sur la communication de proximité », souligne le ministre.

Des actions multisectorielles ont aussi été instaurées, à travers des mécanismes de coordination multisectorielle. Ceux-ci, avec les services de santé des Forces armées royales (FAR) et des ministères de l’Intérieur, de l’Éducation nationale et des Habous. À cela s’ajoute une mobilisation communautaire pilotée par des comités régionaux et provinciaux présidés par les walis et gouverneur.

Un intense campagne de communication

Pour appuyer ces efforts et inciter les citoyens à adhérer aux différentes campagnes et actions lancées, notamment de vaccination, une vaste campagne de communication, d’information et de sensibilisation ciblant professionnels de santé, partenaires gouvernementaux et grand public est menée. Cette campagne implique une communication médiatique et digitale, une optimisation des supports de sensibilisation, ainsi qu’une communication de proximité. En plus, un réseau de veille stratégique intégrée pour contrer les rumeurs et fake-news a été créée et un numéro vert a été lancé.

Les médias ont aussi participé à cette campagne. Au total, 745 articles sont apparus dans la presse écrite et électronique nationale et 433 autres dans la presse locale. Dans les chaînes de radio et de télévision, 225 apparitions ont été enregistrées dans les versions arabophones, 125 dans celles francophones et 272 dans les médias locaux.

Par ailleurs, 2 730 actions de communication institutionnelle et de plaidoyer, 4 002 actions de mobilisation sociale et 58 994 d’autres de communication de proximité ont été menées. Les actions de communication de proximité ont compris des séances au niveau des centres de santé, au niveau des écoles et associations des parents et d’autres organisées par les unités mobiles de soins ou les caravanes médicales ayant bénéficié à plus de 1,35 million de bénéficiaires.

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