DiplomatieRabat exprime son désaccord sur l’éventualité d’un déplacement des Palestiniens

Fuad Hussein, vice-président du gouvernement et ministre des Affaires étrangères irakien a exprimé lors d’un point presse avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger Nasser Bourita la « vision partagée » de Bagdad et de Rabat au sujet du « rejet » du déplacement des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie, sans pour autant citer nommément le plan avancé le 5 février à la Maison Blanche par le président américain Donald Trump aux côtés du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
Lors de cette conférence de presse conjointe, tenue ce 8 février à Rabat Nasser Bourita, a rappelé la position du Royaume sur la question palestinienne, en insistant sur le fait que « la décision appartient toujours aux Palestiniens ». Bourita a ajouté que Rabat et Bagdad « partagent des points de vue convergents sur ce dossier », précisant que « le Royaume soutient toujours, sous la direction du Roi Mohammed VI, l’unité du peuple et du territoire palestiniens, ainsi que la création de l’État palestinien ».
Un « rejet » du plan de Trump
De son côté, Fuad Hussein a été plus explicite en affirmant que « le Maroc et l’Irak sont d’accord pour rejeter le plan de déplacement des Palestiniens de Gaza ». Le chef de la diplomatie irakienne a ajouté que ce plan est « très dangereux et ramène la question palestinienne à celle des réfugiés », soulignant que « cela crée de nouveaux obstacles pour l’Égypte et la Jordanie ».
Hussein a appelé à une « coordination islamique et arabe sur cette question » et a de nouveau exprimé le soutien ferme de l’Irak à la « souveraineté territoriale du Maroc ».
Sur invitation de Bourita, Fuad Hussein effectue, du 5 au 9 février, une visite officielle dans le Royaume, la première du genre au niveau bilatéral depuis la prise de ses fonctions à la tête de la diplomatie irakienne. Les deux pays ont signé un mémorandum d’entente à cette occasion.
Jusqu’ici, le Maroc n’avait pas commenté le plan de Trump évoquant une prise de contrôle de la Bande de Gaza par les Etats-Unis, ni les allégations diffusées par la chaine de télévision israélienne N12 relayées par le Jerusalem Post sur la possibilité que le royaume constitue aux côtés du Somaliland et du Puntland, territoires séparatistes de la Somalie qui recherchent une reconnaissance internationale, un point de chute pour des populations déplacées de Gaza.
Imprudent, Israel Bachar, consul général israélien pour la zone Pacifique Sud-Ouest avait donné du crédit à cette hypothèse lors d’une interview à une télévision évangéliste américaine avant de se rétracter le 7 février par un message laconique sur X : « Mes remarques concernant le Maroc n’étaient pas exactes ».
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