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RatingMoody’s maintient la note Ba1 pour le Maroc qui organise un roadshow pour un nouvel emprunt international

22.03.2025 à 17 H 14 • Mis à jour le 22.03.2025 à 17 H 21 • Temps de lecture : 5 minutes
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La notation Ba1 du Maroc concilie l'efficacité des politiques publiques et une importante base de financement national en monnaie locale avec des niveaux de revenus encore faibles par rapport à ses pairs et des poches de risques émanant des entreprises publiques et du secteur bancaire, soutient Moody’s

Au terme de sa revue périodique au 19 mars, l’agence de notation américaine Moody's Ratings a maintenu en date du 21 mars sa notation Ba1 du Maroc.  Ce qui détermine les taux auxquels le Maroc peut emprunter auprès des marchés. Le gouvernement devrait justement entamer ce lundi 24 mars un roadshow pour promouvoir l’émission de nouvelles obligations sur le marché international, selon des sources proches du ministère de l’Economie et des finances. Cette tournée se déroulera à Paris et à Londres, où les autorités marocaines rencontreront des investisseurs internationaux pour présenter cette nouvelle offre obligataire qui sera divisée en deux tranches de 4 et 10 ans, sous réserve des conditions du marché.


L’émission obligataire est orchestrée par plusieurs banques d'investissement internationales notamment PNB Paribas, Citigroup, JP Morgan et Deutsche Bank. L’objectif est de lever des fonds en euros, comme indiqué  précédemment par Nadia Fettah. Ils serviront à financer des projets d'infrastructures en vue de la Coupe du monde 2030. La précédente émission d’1 milliard d’euros date de 2020. En mars 2023, le Maroc avait levé 2,5 milliards de dollars. 


Une croissance volatile

La notation Ba1 du Maroc concilie l'efficacité des politiques publiques et une importante base de financement national en monnaie locale avec des niveaux de revenus encore faibles par rapport à ses pairs et des poches de risques émanant des entreprises publiques et du secteur bancaire, soutient Moody’s.


Les politiques budgétaires, sociales et économiques se sont avérées efficaces pour soutenir la cohésion sociale et les activités économiques face à plusieurs chocs, au prix d'un endettement plus élevé, mais supportable, selon la même source.


Moody’s constate que la croissance économique a ralenti, passant de 3,4 % en 2023 à environ 2,6 % en 2024, en raison de l'impact de la faible pluviométrie sur la production agricole. Moody's prévoit une croissance moyenne de 3,5 % à moyen terme, tirée par la poursuite des réformes structurelles économiques et sociales. Les données budgétaires pour 2024 montrent que l'exécution a légèrement dépassé le budget, principalement grâce à des recettes supérieures aux prévisions, avec un déficit budgétaire estimé à 4,3 % du PIB, contre un objectif budgétaire de 4,5 %. De plus, la robustesse des recettes touristiques, des exportations de marchandises et des transferts de fonds des migrants a permis de maintenir le déficit courant à un niveau relativement bas, estimé à 2,5 % du PIB en 2024, contre 0,6 % en 2023.


La solidité économique du Maroc, notée « ba1 », reflète, selon Moody’s un revenu par habitant relativement faible par rapport à ses pairs et une croissance volatile due à la vulnérabilité de l'économie aux aléas climatiques, compensée par une expansion progressive des secteurs de production à plus forte valeur ajoutée.


Une solidité des institutions

La note « baa2 » relative à la solidité des institutions et de la gouvernance s'appuie sur la solidité des institutions du pays et sur son historique d'efficacité des politiques macroéconomiques, tout en maintenant une discipline budgétaire face aux chocs externes, affirme l’agence.


De plus, le bilan de Bank Al-Maghrib (BAM) en matière de stabilité des prix conforte la crédibilité de la politique monétaire. La solidité budgétaire de « baa2 » compense une dette publique croissante mais supportable, tandis que des poches de risque pèsent sur la trajectoire de la dette publique, notamment en raison de l'importance du secteur des entreprises publiques et, dans une moindre mesure, de l'exposition au change, la dette en devises représentant 17,6 % du PIB. La sensibilité au risque événementiel de « ba » reste liée au risque du secteur bancaire, reflétant des réserves de fonds propres modestes, des risques de concentration non négligeables et des opérations à l'étranger dans un environnement opérationnel difficile, poursuit Moody’s.


La perspective stable reflète, selon l’agence, un équilibre entre les risques à la hausse et à la baisse par rapport à notre scénario central, qui table sur la poursuite des efforts des autorités pour mettre en œuvre des réformes économiques et sociales afin de renforcer la capacité du pays à résister aux chocs tout en maintenant un endettement stable. Les risques à la baisse incluent les risques de crédit potentiels découlant de la pression sur les dépenses liée aux réformes de la sécurité sociale et d'un important pipeline de projets d'infrastructures, ainsi que l'exposition continue aux chocs, notamment climatiques.


Une domination des oligopoles par l’Etat

Par ailleurs, la libéralisation économique limitée du Maroc et sa dépendance à l'égard d'oligopoles dominés par l'État pourraient constituer un frein important à une croissance plus forte et plus inclusive, alerte l’agence. Les risques à la hausse incluent des signes indiquant que le gouvernement parvient à lever les obstacles structurels à un potentiel économique plus fort, ce qui se traduirait à terme par un revenu par habitant plus élevé que prévu actuellement. De plus, de tels progrès contribueraient probablement à accélérer la stratégie d'assainissement budgétaire progressif du gouvernement, améliorant ainsi les indicateurs budgétaires au-delà des attentes actuelles, soutient la même source.


Des réformes économiques qui accélèrent l'augmentation des revenus, stimulent la création d'emplois formels et réduisent les disparités socio-économiques auraient une influence positive sur la notation, estime Moody’s. Une croissance tendancielle plus élevée dans le secteur non agricole stimulerait les niveaux de revenus relativement faibles du Maroc, ajoute l’agence qui affirme que ces améliorations ouvriraient de nouvelles perspectives de génération de recettes et d'assainissement budgétaire, ce qui entraînerait probablement une tendance à la baisse de la dette publique.


Une augmentation plus marquée et plus soutenue de la dette publique marocaine exercerait une pression à la baisse sur le crédit. Cela pourrait résulter d'un choc futur ou de demandes de dépenses plus importantes que prévu, liées à des projets d'infrastructures de grande envergure ou à des réformes ambitieuses de la sécurité sociale, explique Moody’s. La cristallisation des risques de passif éventuel émanant des entreprises publiques ou du secteur bancaire affaiblirait également la solidité budgétaire du Maroc et pèserait sur la notation, conclut l’agence.

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