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ExécutifRéforme de l’éducation : Aziz Akhannouch défend les avancées du chantier

19.05.2025 à 17 H 21 • Mis à jour le 20.05.2025 à 09 H 52 • Temps de lecture : 5 minutes
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Le Chef du gouvernement a présenté devant la Chambre des représentants un bilan détaillé des réformes engagées depuis 2021 dans le domaine de l’éducation. Un plan d’ensemble, de l’école primaire à l’université, pensé pour qualifier le capital humain, garantir l’équité et répondre aux défis structurels de l’enseignement public, a-t-il défendu.

Aziz Akhannouch s’est exprimé lundi 19 mai à la Chambre des représentants, à l’occasion de la séance mensuelle consacrée à la politique générale. Thème central : la réforme du système éducatif. L’occasion pour le Chef du gouvernement de dérouler un exposé-fleuve, articulé autour des réalisations du gouvernement en matière d’éducation et d’enseignement supérieur.


Dans cette perspective, Akhannouch a insisté sur le caractère «  politique et souverain  » de la réforme éducative, dépassant la logique sectorielle pour s’inscrire dans la construction d’un Maroc moderne, équitable et résilient. La priorité affichée par le gouvernement est de « restaurer la confiance des familles marocaines dans l’école publique, en érigeant une éducation de qualité en vecteur de justice sociale et de développement humain », a-t-il assuré. Et de mettre en avant les moyens sans précédent qui ont été mobilisés pour ce faire : 85 milliards de dirhams (MMDH) de budget alloué à l’éducation dans la loi de finances 2025, contre 68 MMDH en 2019, auquel s’est ajoutée une enveloppe supplémentaire de 9,5 MMDH de dirhams par an, prévue jusqu’en 2027.


Parmi les acquis, Aziz Akhhannouch cite la régularisation du dossier des enseignants contractuels, avec la titularisation de plus de 115 000 enseignants et une revalorisation salariale de 1 500 dirhams, bénéficiant à 330 000 fonctionnaires, pour une dépense budgétaire totalisant 5 MMDH. À cela s’ajoutent les indemnités complémentaires versées à 100 000 fonctionnaires (près d’1 MMDH), les arriérés de titularisation et l’organisation de l’avancement au choix pour 12 000 enseignants, pour plus de 2 MMDH. Une nouvelle architecture de formation initiale, soutenue par une enveloppe de 4 MMDH d’ici 2025, a également été mise en place, visant à redonner au métier d’enseignant sa pleine valeur sociale.


Les écoles pionnières mises en avant

Le Chef du gouvernement a longuement évoqué l’expérience des établissements pionniers, qui se veut l’incarnation de l’école publique du futur. Initié en 2022, ce programme s’est élargi à plus de 620 écoles en 2023 et à 2 626 écoles primaires en 2024, touchant 1,3 million d’élèves, soit 30 % des enfants scolarisés. Conçu autour de l’approche pédagogique TARL (Teaching at the Right Level), ce modèle permet un accompagnement individualisé des apprentissages fondamentaux. Avec des résultats probants : les élèves des écoles pionnières ont surpassé 82 % de leurs pairs en dehors du programme. Le projet inclut également la dotation de 30 000 salles de classe en équipements techniques, la généralisation du numérique éducatif et l’adhésion volontaire de plus de 44 000 enseignants.


La rentrée 2024-2025 a vu le lancement du pendant collégial du projet : les collèges pionniers, comme réponse à la déperdition scolaire à ce niveau d’enseignement. Au programme : quelque 230 collèges concernés, plus de 200 000 élèves encadrés par 6 000 enseignants et 600 inspecteurs. Axée sur quatre piliers (pilotage pédagogique, accompagnement socio-psychologique, développement des compétences personnelles et appui aux enseignants), l’initiative se veut globale, intégrant l’aménagement des espaces éducatifs ainsi que des activités culturelles, sportives et artistiques.


Côté chiffres, le coût moyen de fonctionnement d’une classe pionnière est estimé à 25 000 dirhams en primaire et 30 000 dirhams au collège pour la première année, avec des charges annuelles respectives de 8 000 et 12 500 dirhams. Le gouvernement s’en défend : ce modèle ne vise pas à créer une école d’élite, mais bien une transition généralisée vers une école publique équitable, inclusive et de qualité.


L’action sociale en faveur des élèves constitue un autre axe de la réforme. En 2025, 3,1 millions d’élèves ont reçu la bourse de rentrée scolaire. Le nombre de bénéficiaires des cantines scolaires a atteint 115 000 élèves, en hausse de 3 %, et le transport scolaire bénéficie désormais à plus de 640 000 élèves (+10 %). Le gouvernement a également subventionné à hauteur de 25 % les manuels scolaires.


Le Chef du gouvernement a aussi rappelé les efforts post-séisme d’Al Haouz, avec 165 établissements rénovés ou reconstruits, et 763 autres en cours de réhabilitation.


Un plan national d’accélération de la transformation de l’enseignement supérieur

Le second volet de cette réforme concerne l’enseignement supérieur. La rentrée universitaire 2024-2025 est celle du lancement du Plan national d’accélération de la transformation de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation à l’horizon 2030. Avec 1,3 million d’étudiants inscrits, dont plus de 91 % dans les universités publiques, l’offre pédagogique s’est élargie à près de 4 000 filières, dont 3 000 dans le public. Plus de 82 centres d’excellence, baptisés « Tamayouz Centers », ont été ouverts, orientés vers les métiers de demain.


Objectif : former 100 000 ingénieurs, techniciens et cadres moyens d’ici 2027, 10 000 assistants sociaux et 50 000 enseignants d’ici fin 2025, et atteindre 22 500 diplômés dans les spécialités numériques à l’horizon 2027.


La réforme doctorale constitue un autre levier structurant. Elle repose sur 245 cycles de doctorat ciblant les priorités nationales, et un programme de 1 000 doctorants de nouvelle génération bénéficiera de bourses de 7 000 dirhams mensuels. Trois ministères (Industrie, Intérieur et Transition énergétique) financeront 1 580 bourses supplémentaires, notamment dans les domaines du numérique, de l’IA, des risques naturels et de la cybersécurité.


Le volet numérique n’est pas en reste : 220 sites universitaires connectés en WiFi 6, plateforme Moodle généralisée, lancement de l’application « MyMoroccanUniv », développement des centres CODE212 et des cités de l’innovation dans six universités, avec un investissement global dépassant 296 MDH.


Pour le Chef du gouvernement, il ne s’agit pas de simples mesures ponctuelles, mais d’un changement de paradigme. L’adoption du projet de loi 59-21 relatif à l’enseignement scolaire vient asseoir ce cadre réformateur dans la durée, en cohérence avec la feuille de route 2022-2026.

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