Enseignement supérieur À l’Université Al Akhawayn, l’employabilité érigée en indicateur de qualité

«  84 % des étudiants en master ou doctorat reçoivent au moins une offre d’emploi avant même l’obtention de leur diplôme ». Ce chiffre a été mis en avant par Amine Bensaïd, président de l’Université Al Akhawayn à Ifrane, lors de la présentation du bilan 2020-2025 de l’établissement, en présence de son chancelier, également wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri.

L’employabilité est d’ailleurs l’une des promesses centrales de l’université. Les deux responsables ont tenu, dans le cadre de cette présentation, à rappeler que la qualité d’un système universitaire ne se mesure pas à la quantité des diplômés, mais à leur capacité à s’insérer dans le monde du travail. «  Pour nous, l’indicateur essentiel d’un système de qualité, c’est l’employabilité des étudiants  », a affirmé Jouahri, insistant sur le fait que l’université avait refusé de sacrifier l’exigence académique à une logique d’élargissement massif des effectifs.

Une employabilité structurée autour des skills et de l’expérience

Cette promesse d’employabilité s’appuie sur un écosystème pédagogique qui «  combine enseignement théorique exigeant et formation expérientielle  ». À Al Akhawayn, les étudiants alternent entre cours et immersion en entreprise. Des stages encadrés, des opportunités de travail sur le campus, ou encore des semestres en alternance permettent aux futurs diplômés d’accumuler une expérience professionnelle réelle tout au long de leur cursus, précise-t-on.

Ce modèle, inspiré du système américain, met l’accent sur les « soft skills », la polyvalence et l’esprit critique, tout en intégrant de manière croissante les « hard skills » demandés par les employeurs. Résultat : les étudiants arrivent sur le marché du travail avec des profils hybrides, adaptables et prêts à l’action. L’université a d’ailleurs triplé le nombre d’étudiants employés en interne, dans le cadre du programme « campus employment », un dispositif qui simule des conditions de travail réelles (objectifs, encadrement, rémunération), fait savoir le président de l’Université.

À Al Akhawayn, le concept de « student success » ne s’arrête pas à la salle de classe, mais s’étend à l’insertion professionnelle et à la capacité à évoluer dans des environnements exigeants, font valoir les deux responsables.

Intelligence artificielle et nouveaux défis

Dans un contexte de transformation rapide des métiers, Al Akhawayn fait aussi figure de pionnière sur les nouvelles technologies. Bien avant la démocratisation de ChatGPT, l’université proposait déjà un programme de bachelor en intelligence artificielle (depuis 2020) et un master dans le domaine depuis les années 1990. Elle prévoit désormais une intégration transversale de l’IA dans tous ses cursus : de la philosophie à la finance, en passant par le marketing ou l’histoire.

Plusieurs nouveaux programmes sont ainsi en cours de développement, autour de l’intelligence artificielle appliquée à la société, aux humanités, ou encore à l’analyse de données dans la finance.

Un modèle universitaire encore unique au Maroc

Accréditée depuis 2017 par l’agence américaine NECHE (la même qui accrédite Harvard ou le MIT), Al Akhawayn est la seule université au Maroc et en Afrique à bénéficier d’un tel label de qualité, renouvelé pour dix ans en 2022. Cette reconnaissance ne s’applique pas seulement aux contenus pédagogiques, mais aussi aux conditions de vie sur le campus, au bien-être des étudiants, et aux infrastructures.

À cela s’ajoute «  une gouvernance unique  », calquée sur celle des universités publiques américaines. Al Akhawayn ne compte aucun actionnaire : son conseil d’administration est composé de membres nommés par le roi investis d’une mission d’intérêt général. Les dons recueillis servent à alimenter un fonds patrimonial, sans attendre de retour financier. «  Cette singularité structurelle renforce la mission fondatrice de l’université : former des profils ouverts, polyvalents, engagés, capables de contribuer au développement économique et social du Maroc  », explique-t-on.

Aujourd’hui, l’université compte plus de 8 000 lauréats, dont 30 % à l’international et 70 % exerçant au Maroc. L'ambition est aussi inclusive : 55 % des étudiants bénéficient d’une bourse, et près d’un sur deux est le premier de sa famille à accéder à l’université. C’est, selon l’équipe dirigeante, «  l’un des moteurs de la mission sociale de l’université  ».

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