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Gouvernance L’Office des changes dévoile sa stratégie 2025-2029 : cap sur la simplification et la digitalisation

02.07.2025 à 19 H 42 • Mis à jour le 02.07.2025 à 19 H 43 • Temps de lecture : 8 minutes
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Présentée ce mardi au siège de la CGEM par le directeur général Driss Bencheikh, la nouvelle feuille de route de l’Office des changes s’articule autour de six axes majeurs. Objectif affiché : mieux accompagner les opérateurs économiques tout en renforçant la transparence et la résilience du système. Les Détails

« On peut résumer la vision 2025-2029 comme suit : l'Office des changes veut se positionner comme institution au service du développement économique du pays et de la préservation des équilibres externes ». C’est le cap que se fixe l’administration dirigée par Driss Bencheikh, selon ses termes. La stratégie de l’Office repose sur une transformation profonde de ses processus, avec un accent mis sur la simplification du cadre réglementaire, la digitalisation et la valorisation de la donnée. L’objectif est clair : renforcer l’efficacité de l’action publique tout en soutenant les dynamiques économiques.


Cette stratégie, «  élaborée sur une approche de concertation », a été dévoilée à l’occasion d’une rencontre organisée au siège de la CGEM. Tout l’écosystème intervenant dans le champ des changes a été sollicité, en plus d’un travail en interne conduit selon une approche top-down. Ce processus participatif traduit la volonté de l’Office d’aligner sa feuille de route avec les attentes des opérateurs économiques et les mutations du marché.


Réformer en profondeur la réglementation des changes

La carte stratégique de l'Office des changes s’articule en six axes majeurs, dont le premier vise à simplifier et adapter le cadre réglementaire. L’instruction générale des opérations de changes sera ainsi révisée, avec une poursuite de l’assouplissement réglementaire programmée pour 2026 et 2028, et l’adoption de nouvelles mesures de libéralisation. Parallèlement, l’écosystème sera formé aux évolutions réglementaires, notamment avec la mise à jour du dispositif EX-MRE dédié aux Marocains Résidant à l’Étranger.


L’Office entend également continuer à accompagner la réforme du régime de change en mettant en place de nouvelles facilités d’accès aux instruments de couverture. Cette dynamique sera soutenue par un programme de formation conjoint avec Bank Al-Maghrib et l’Association Marocaine des Salles des Marchés, afin de renforcer les compétences des acteurs.


Par ailleurs, le renforcement du système de veille réglementaire constitue une priorité. Une veille stratégique sera conduite sur les pratiques et tendances réglementaires, en portant une attention particulière aux nouvelles dynamiques financières telles que les cryptoactifs, monnaies digitalisées et Fintech. Des analyses d’impact rigoureuses accompagneront cette libéralisation maîtrisée, garantissant que le cadre évolue en cohérence avec les enjeux, assure Bencheikh.


L’enjeu principal est de rendre la réglementation des changes plus claire, accessible et facile à lire, en éliminant « toute marge d'interprétation et toute ambiguïté  ». À ce titre, une révision détaillée « article par article » sera menée afin de favoriser une lecture commune. Un soin particulier sera apporté à la réglementation des Marocains résidant à l’étranger (MRE), pour faciliter notamment leur retour définitif, avec des mesures garantissant l’égalité des droits par rapport à ceux non-résidents et de leur préserver tous leurs avantages.


L’innovation technologique jouera un rôle essentiel, avec l’intégration d’intelligence artificielle permettant aux opérateurs de mieux comprendre la réglementation et d’être orientés vers les services compétents. En outre, l’Office se positionnera comme un acteur moteur dans la réforme du régime de change, en proposant aux opérateurs des instruments financiers adaptés pour mieux gérer les risques liés aux fluctuations des devises.


Contrôle intelligent pour une économie résiliente

Dans le prolongement de cette modernisation réglementaire, l’Office ambitionne de développer un contrôle intelligent des opérations de change, garantissant une confiance durable et la résilience de l’économie. Ce dispositif de contrôle intégré s’appuiera sur une analyse des risques approfondie, renforcée par l’intelligence artificielle, tout en améliorant la coordination entre les administrations concernées. L’accès aux bases de données nationales et internationales sera élargi afin d’optimiser la surveillance.


Le contrôle sera également adapté aux nouveaux enjeux réglementaires et sectoriels grâce au déploiement d’une solution unique de gestion des opérations de change de devises, à une étude prospective du secteur, et au renforcement du dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.


Un volet modernisation concernera également le traitement du contentieux, avec la mise à jour et la publication de la charte du contentieux, ainsi que l’actualisation du barème des amendes transactionnelles. Le dispositif contentieux sera digitalisé en coordination avec l’Administration des Douanes et Impôts Indirects via la plateforme « OC-Recouv », pour optimiser le traitement des infractions, notamment celles liées à la Lutte contre le Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme.


L’intelligence artificielle jouera un rôle central dans l’automatisation des contrôles de routine, libérant ainsi les ressources humaines pour se concentrer sur les dossiers complexes. L’enjeu est de superviser efficacement les flux financiers, évalués à plus de 1 200 milliards de dirhams annuels, dans un contexte où la maîtrise des risques est essentielle.


Statistiques renforcées, fondement de la souveraineté informationnelle

Un autre axe majeur concerne la fonction statistique, que l’Office veut renforcer pour offrir aux décideurs des données fiables et transparentes. Les chaînes de production statistique seront optimisées, notamment par l’amélioration de la qualité des enquêtes, la refonte des systèmes de télé-déclaration et l’automatisation des échanges bancaires, appuyées par des infrastructures modernes.


L’Office s’engage à maintenir un alignement permanent avec les cadres méthodologiques internationaux reconnus tels que MBP7 et DRIDI, tout en valorisant sa position comme référence statistique nationale grâce à un plan de visibilité institutionnelle renforcé. La coopération avec les organisations internationales comme le FMI, l’ONU, l’OCDE ou AFRISTAT sera consolidée, avec des échanges d’expertise et une assistance technique pérennisée.


Les données produites seront valorisées au service de la décision publique et de la transparence. L’offre éditoriale s’enrichira de bulletins interactifs, de statistiques régionales et de publications sur la balance des règlements. L’Office développera également des études statistiques thématiques et sectorielles, tout en mettant en œuvre une politique maîtrisée d’open data.


Relation usagers : simplicité et proximité

L’amélioration de la relation avec les usagers constitue un pilier central de la stratégie. L’Office vise à moderniser les espaces d’accueil, notamment via la mise en place d’une plateforme unique de rendez-vous, optimisant ainsi l’accueil et l’accompagnement, en particulier pour les Marocains Résidant à l’Étranger. La généralisation des dépôts en ligne devrait atteindre 90 % à l’horizon 2029, avec des délais de traitement toujours réduits.


En parallèle, la communication institutionnelle sera renforcée avec le déploiement de dispositifs digitaux multicanaux adaptés à différents profils d’usagers. Le site web institutionnel fera l’objet d’une refonte complète, tandis que des partenariats avec le corps diplomatique, les universités et les grandes écoles seront développés afin de sensibiliser davantage à la réglementation des changes.


Digitalisation et gestion de la donnée : un levier stratégique

L’Office accélère sa transformation numérique, notamment en mettant en place un cadre structuré de gouvernance de la donnée. Cela passe par l’élaboration d’une stratégie Data accompagnée d’une feuille de route opérationnelle. Le dispositif de gouvernance de la donnée sera déployé, avec une ouverture progressive vers les technologies Cloud pour les services non sensibles.


La stratégie digitale vise également la standardisation et la modernisation des processus de collecte, production et diffusion de la donnée, avec une poursuite de l’optimisation et de la dématérialisation des procédures.


La sécurité et la résilience des systèmes d’information sont renforcées par la mise en place d’un Plan de Reprise Informatique (PRI) et d’un Plan de Continuité d’Activité (PCA), ainsi que par l’instauration d’un Système de Management de la Sécurité des SI. Avec certains processus sont déjà 100 % digitalisés, avec une plateforme Smart utilisée par les banquiers et opérateurs pour déposer et suivre leurs demandes en ligne, cette dynamique sera étendue à d’autres domaines, renforçant l’efficience et la transparence.


Gouvernance interne et développement institutionnel

La stratégie prévoit en outre un renforcement de la gouvernance interne et de la qualité des processus, avec l’actualisation des comités stratégiques spécialisés et la reconfiguration organisationnelle pour mieux servir les nouvelles orientations. Un mode de gestion adapté sera défini pour le Centre International de Conférences et d’Expositions (CICEC).


La valorisation du capital humain est également au cœur des priorités, avec le réaménagement des espaces de travail, la modernisation des infrastructures et la mise en place d’un portail collaboratif interne facilitant une communication fluide et mobilisatrice. Un plan de montée en compétences, adapté aux métiers et aux mutations du marché, sera déployé, tout en soutenant les actions de l’AOS-OC pour renforcer cohésion et performance sociale.


Enfin, les principes de durabilité seront ancrés dans les pratiques internes, avec l’intégration de critères environnementaux dans les marchés publics, la sensibilisation du personnel aux enjeux de durabilité, et l’organisation d’initiatives internes à impact positif (ateliers, journées thématiques, partenariats solidaires).

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