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Fintech en Afrique: le Maroc parmi les 11 marchés clés du continent

07.09.2022 à 20 H 07 • Mis à jour le 07.09.2022 à 20 H 07 • Temps de lecture : 6 minutes
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La fintech africaine est prolifique, constate le cabinet McKinsey dans son dernier rapport qui classe le Maroc parmi les 11 pays africains offrant le plus d'opportunités en termes de technologie financière. Cette croissance bouleverse les habitudes bancaires des citoyens et incite les autorités réglementaires à s’adapter afin de bâtir un écosystème propice à l’innovation car, rappelons-le, le Maroc gagnerait beaucoup à capitaliser sur ce segment du secteur financier.

Au Maroc, l’écosystème de la technologie financière fintech se transforme rapidement en un marché dynamique.


Un récent rapport du cabinet McKinsey, intitulé : « Fintech in Africa : The end of the beginning », classe le Maroc parmi les 11 pays africains qui concentrent le plus d'opportunités en termes de technologie financière : le Cameroun, le Maroc, la Côte d’Ivoire, l’Égypte, le Ghana, le Kenya, le Nigeria, le Sénégal, l’Afrique du Sud, la Tanzanie et l’Ouganda.


Avec 70 % du Produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique et 50 % de sa population, ces 11 pays africains devraient tirer profit du développement des fintechs sur le continent.


Selon le rapport, entre les années 2000 et 2021, le nombre de fintechs en Afrique a triplé, passant à 5 200 compagnies. Par ailleurs, d’ici 2025, le marché africain des services financiers, qui inclut aussi bien la fintech que le secteur bancaire traditionnel, devrait afficher une croissance de 10 % par an, pour atteindre 230 milliards de dollars, poursuit le rapport qui détaille qu’« avec un taux de croissance annuel moyen de près de 20 % entre 2020 et 2025, les segments des paiements et des portefeuilles électroniques devraient connaître la plus forte croissance ».


De plus, environ 50 % des développeurs de logiciels africains sont basés dans cinq pays, dont le Maroc : Afrique du Sud, Nigeria, Kenya et Égypte, fait-on savoir. Le Maroc a donc tout à gagner en développant ce segment du secteur financier.


Toutefois, malgré une fintech africaine foisonnante et des investissements qui affluent en Afrique, le continent reste, selon le rapport, encore à la traîne en ce qui concerne le nombre de licornes qu’il produit par rapport au niveau de financement octroyé. Une licorne étant définie comme une startup valorisée à plus d'un milliard de dollars, non cotée en bourse et non filiale d'un grand groupe.


Dans le détail, alors que l’Asie, hors Chine, en produit 138, l’Afrique n’en est qu'à 10, y compris les fintechs intégrées à des opérateurs télécoms, fait-on savoir ajoutant qu’ « en mesurant le nombre de licornes par rapport à la population, le Brésil occupe la première place du classement, avec 48 licornes par milliard d’habitants. L’Amérique latine, hors Brésil, a généré, quant à elle, 54 licornes par milliard d’habitants et l’Asie du Sud-Est 49 par milliard d’habitants ».


Pour sa part, Le continent africain a généré huit licornes par milliard d’habitants, accusant un retard qu’il tente de rattraper sur l’Amérique latine et l’Asie du Sud-Est, relève le rapport du cabinet.


Les fintechs d'Afrique du Sud et du Maroc, qui ont « des systèmes bancaires traditionnels relativement matures mais une pénétration relativement faible des paiements mobiles », peuvent rechercher des opportunités dans des domaines spécifiques, notamment le B2B, explique la source.


Il est également précisé que les fintechs « apportent une valeur ajoutée nouvelle et substantielle à leurs clients  ». En détail, les solutions de paiement proposées par ces derniers peuvent être jusqu’à 80 % moins onéreuses que celles des banques traditionnelles, les intérêts générés par leurs produits d’épargne jusqu’à trois fois plus élevés et les coûts des transferts de fonds jusqu’à six fois moins importants, fait-on savoir.


Au Maroc, « malgré la promotion par le gouvernement de l'écosystème des paiements numériques et les efforts des compagnies de téléphone, l'adoption de l'argent mobile reste faible », peut-on lire sur le dernier rapport de Fitch Solutions, intitulé « Morocco Fintech : Financial Inclusion Drives Regulation, Distrust Hampers Adoption ».


Cela est dû en partie à la méfiance des marocains face aux méthodes de paiement sans espèces et aux nouvelles technologies, poursuit la source.


La gestion de patrimoine en crypto-monnaies n'est définie et autorisée qu'en Afrique du Sud et en Ouganda, tandis que le Maroc, le Kenya, le Nigeria et la Tanzanie n'autorisent pas la gestion de patrimoine en crypto-monnaies. Si la plupart des pays autorisent les réglementations relatives à l'authentification numérique, en Égypte et au Maroc, celles-ci sont encore en cours d'élaboration, fait-on savoir.


Toutefois, le gouvernement tente de réglementer le secteur. Ces efforts sont notamment motivés par le désir du gouvernement marocain d'améliorer l'inclusion financière et de positionner le Royaume comme un centre financier de l'Afrique.

 

Retour sur la nouvelle loi bancaire

La loi 103–12, dite « nouvelle loi bancaire », connue pour son introduction de la banque participative, est entrée en vigueur en 2009. Elle reconnait la monnaie électronique et introduit les concepts de l’établissement de paiement et de l’agent de paiement, concepts indispensables pour le développement des fintechs au Maroc.


Avant 2014, les banques et les établissements de crédit traditionnels étaient les seules entités autorisées à fournir des cartes bancaires ou prépayées avec une capacité de paiement numérique. Les utilisateurs devaient avoir un compte bancaire auprès d’une institution financière traditionnelle.


L’introduction des « établissements de paiement » dans la nouvelle loi bancaire de 2014 a permis à d’autres entités d’offrir ces services sous réserve de l’approbation réglementaire et de l’attribution de licences. Désormais, même les utilisateurs qui ne sont pas bancarisés peuvent effectuer des dépôts en espèces dans les succursales participantes.


Le statut d’établissement de paiement qui « met fin au monopole des banques sur les services et moyens de paiement », est officiellement entré en vigueur en juin 2016, avec la publication de Bank Al-Maghrib (BAM) de deux circulaires relatives aux établissements de paiement et aux services de paiement, qui viennent définir les rouages des dispositions de la nouvelle loi.


Une adoption croissante de l’argent mobile

En 2018, BAM et l’ANRT lancent conjointement une plateforme de paiement mobile sous le nom de M-Wallet. Plus tard, Maroc Telecom relance son produit de portefeuille mobile, rebaptisé MT Cash, et Orange et Inwi lancent en 2019 leurs propres produits d'argent mobile. Pour sa part, l'institution financière traditionnelle Al Barid Bank lance sa propre plateforme numérique, fait-on savoir.


MT Cash est indépendant du réseau Maroc Telecom, dans le sens où les utilisateurs n'ont pas besoin d'être un client du réseau pour utiliser le service, « ce qui lui donne un plus grand potentiel de croissance que ses concurrents », explique le rapport de Fitch Solutions.


Depuis que les compagnies de téléphone ont été autorisées à offrir des services financiers mobiles, tout agissant en tant qu'établissement de paiement, l'adoption de l'argent mobile a augmenté, d'autant plus qu' « il s'agit du seul catalyseur réaliste d'un accès financier pour une proportion importante de la population, en particulier celles des zones rurales (plus de 35 % en 2021) », précise la source.


Les banques œuvrent aussi pour la numérisation de leurs opérations. A titre d’exemple, la Banque populaire (BCP) tente également d'accroître sa présence mobile via l'application Pocket Bank où un nombre limité de services financiers sont disponibles pour les clients, fait-on savoir. D’ailleurs, dans le contexte de la pandémie, la BCP a noté une augmentation de l'utilisation de la plateforme avec un trafic en hausse de 32,5 % en 2020 par rapport à 2019.

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