Au deuxième trimestre 2024, les neuf sociétés qui contrôlent le marché de distribution en gros des hydrocarbures au Maroc ont importé 1,31 million de tonnes (MT) de carburants pour 11,96 milliards de dirhams (MMDH), soit 85 % du volume et de la valeur de l’ensemble des importations nationales. Le volume de ces importations a augmenté de 6,8 % par rapport à la même période de 2023. Leur valeur a à son tour augmenté de 12 % en glissement annuel, indique le Conseil de la concurrence dans son troisième reporting relatif au suivi des engagements pris par les sociétés en question dans le cadre des accords transactionnels conclus avec l’institution présidée par Ahmed Rahhou.
En revanche, les ventes de gasoil et d’essence réalisées par ces pétroliers ressortent en légère baisse de 2,1 % en glissement annuel, s’établissant à 1,73 milliard de litres, dont 1,47 milliard de litres de gasoil, soit plus de 85 %. Malgré cette baisse des volumes vendus, le chiffre d’affaires des neuf sociétés s’est accru, atteignant 18,94 MMDH contre 18,44 MMDH au même trimestre une année auparavant.
S’agissant des marges brutes générées par ces opérateurs, celles-ci ont enregistré une baisse par rapport au semestre précédent. Selon les données du Conseil de la concurrence, les pétroliers concernés ont réalisé au cours des trois derniers mois des marges de près de 1,21 DH/L pour le gasoil et 1,79 DH/L pour l’essence. « Ces niveaux demeurent relativement en deçà des moyennes constatées au 1er trimestre de l'année, qui s'élevaient à 1,46 DH/L pour le gasoil et 2,07 DH/L pour l'essence, soit un écart de 25 centimes et 28 centimes respectivement », souligne le Conseil.
Évolution des marges réalisées par les neuf pétroliers suivis par le Conseil de la concurrence. Infographie: Mohammed Mhannaoui / Le DeskDes baisses faiblement répercutées sur les prix à la pompe
Durant le deuxième trimestre 2024, bien que quelques différences des niveaux de variations aient été constatées, le marché a été généralement marqué par des tendances baissières aussi bien des cotations CIF (Cost, Insurance, and Freight, ou Coût, assurance et fret) internationales, des coûts d’achat par les distributeurs concernés et des prix de cession aux stations-services au niveau national, fait savoir le Conseil de la concurrence.
Selon les données du rapport, les cotations CIF ont enregistré des baisses relativement supérieures à celles des coûts d’achats. La baisse des cotations CIF à l’international ne s’est ressentie que « partiellement sur les coûts d’achat des opérateurs concernés » relève la même source, soulignant un écart de 0,27 DH/L pour le gasoil et de 0,66 DH/L pour l’essence.
Toutefois, « les opérateurs ont répercuté la quasi-totalité des baisses des coûts d’achat sur leurs prix de cession appliqués au niveau national », indique la même source. La moyenne des variations des prix de cession a ainsi été de l’ordre de -0,66 DH/L pour le gasoil et -0,33 DH/L pour l’essence, « des niveaux de baisses quasi-similaires à ceux constatés sur les coûts d’achat des sociétés de distribution concernées, soit -0,71 DH/L pour le gasoil et -0,21 DH/L pour l’essence », commente le conseil de Rahhou.
À la pompe, cela n’a cependant pas été le cas. L’analyse des données du 2ème trimestre par le Conseil de la concurrence montre que les tendances de variations baissières des cotations CIF ont été « relativement plus importantes » par rapport aux prix de vente aux consommateurs finaux. En effet, pour le gasoil, la somme des variations des cotations CIF de toutes les quinzaines de ce trimestre a affiché une baisse de 0,98 DH/L, tandis que le prix de vente à la pompe a connu une diminution d’environ 0,64DH/L, détaille la même source.
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