Avec la participation d’une quarantaine de chefs d’entreprises et investisseurs français, la visite d'Etat du président Emmanuel Macron à Rabat (28-30 octobre) se veut une occasion pour booster les relations économiques entre les deux pays, une série de contrats et de partenariats stratégiques devant en découler.
Revêtant une symbolique importante, la visite de Macron, du 28 au 30 octobre, vise à entériner le rapprochement entre le Maroc et la France, à la suite de la reconnaissance par l’Élysée de la marocanité du Sahara. Sur le plan économique, les retombées seraient d’autant importantes pour les liens entre les deux pays, qui ont continué à croître même en période de froid.
Plus de 14 MM € d’échanges commerciaux
Le Maroc et la France maintiennent un partenariat d’exception qui repose sur « des liens très denses, à tous les niveaux, et sur une grande confiance. Ces liens ne cessent de se développer chaque jour, grâce aux millions de Marocains et Français qui, ensemble, vivent, dialoguent et entreprennent », souligne un document rendu public par l’Élysée à la veille de la visite de Macron. Les chiffres repris témoignent à leur tour de la solidité de cette coopération développée au cours de longues décennies.
En 2023, alors que les tensions entre le Maroc la France s’accentuaient sur fond de crise des visas, les échanges commerciaux se poursuivaient à un rythme soutenu pour totaliser 14,1 milliards d’euros (MM €), soit +5 % par rapport à 2022. En dix ans, les échanges commerciaux entre le Maroc et la France ont doublé, avec la France étant la première destination des exportations automobiles marocaines. Par ailleurs, dans un contexte de montée en puissance de l’industrie marocaine, le royaume a pu accroître de 112 % ses exportations globales vers l’Hexagone.
Les exportations françaises vers le Maroc ont également progressé depuis 2021. En 2023, la France a réalisé 9,1 % de ses ventes auprès du Maroc, qui se sont élevées alors à 6,7 MM €, tirées par les ventes de céréales et de blé, mais aussi des matériels de transport (24 % en 2023) incluant des pièces automobiles.
En gros, le Maroc est le premier partenaire commercial (1er client et 1er fournisseur) de la France en Afrique du Nord, et son 19ème partenaire commercial dans le monde. La France est à son tour le 1er partenaire commercial du Maroc dans le monde (1er client et 2ème fournisseur), indique le même document, résume le document.
Des investissements importants
À l’instar du commerce, l’investissement entre les deux pays connaît la même dynamique. La France est « le premier investisseur étranger au Maroc, le premier pourvoyeur de recettes touristiques, le premier pays d’origine des transferts de devises des Marocains résidant à l’étranger, et le Royaume du Maroc est le premier investisseur africain en France », souligne le même document pour résumer cette dynamique.
Dans le détail, les investissements directs étrangers (IDE) en provenance de France au Maroc se sont chiffrés à 8,1 MM €) fin 2022, avec près de 1 000 entreprises françaises présentes sur le territoire marocain représentant quelque 150 000 emplois directs. « Le Maroc représente ainsi la 1ère destination des IDE français en Afrique, avec la quasi-totalité des entreprises du CAC-40 et 1 300 filiales françaises implantées », s’activant dans tous les domaines, mais surtout dans l’immobilier, l’industrie, notamment l’automobile, le commerce et les activités financières, note la même source.
Les IDE marocains en France commencent à leur tour à afficher une importante croissance, passant de 372 millions d’euros (M €) à 1,8 MM €. Le Maroc devient ainsi « le premier investisseur africain en France », fait savoir l’Élysée. En 2023, poursuit la même source, Business France, l’agence au service de l’internationalisation de l’économie française, a pu accompagner 17 investisseurs marocains en France. « La majorité des projets concernent des activités liées à des centres de décision, reflet de la position stratégique de la France comme porte d’entrée vers le marché européen pour les entreprises nord-africaines », commente la même source.
Une coopération tournée vers l’avenir
Alors que la coopération entre le Maroc et la France prend un nouveau tournant, les acteurs politiques et économiques des deux pays demeurent en quête perpétuelle de nouveaux horizons de collaboration et de nouvelles opportunités de développement. Les deux pays partagent dans ce sens des priorités communes et sont appelés à relever des défis similaires.
Ainsi, la coopération économique maroco-française se tourne davantage vers des domaines clés pour préparer l’avenir, comme le souligne l'Élysée. Transformation numérique, décarbonation, agriculture, gestion d’eau … sont tous des secteurs qui font ou devraient faire l’objet de partenariats et d’investissements des deux pays.
Dans le domaine des énergies renouvelables en particulier, les entreprises françaises lorgnent déjà plusieurs opportunités d’investissement, notamment dans l’hydrogène vert, ou encore dans les infrastructures électriques et bien d’autres, après l’autorisation par le Quai d’Orsay le financement de projets dans les provinces du Sud du Maroc.
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