Gestion localeConseil communal de Rabat: session d’octobre à nouveau reportée faute de quorum

La pression monte autour d'Asmaa Rhlalou. Suite au report initial de la session d'octobre du Conseil communal de Rabat, qui était prévue pour le jeudi 5, la deuxième tentative de tenue de cette session, planifiée pour ce lundi 16 octobre, a également échoué, faute de quorum, selon une source au Conseil.
« La deuxième session du Conseil communal de Rabat a été levée en présence des vice-présidents Kamal El Amrani et Hassan Tato, avec une absence notable de 79 conseillers », rapporte Anas Dahmouni, chef du groupe d'opposition du Parti de la Justice et du Développement (PJD) au conseil communal de Rabat.
Selon la même source, une troisième session a été fixée pour le vendredi 20 octobre et se déroulera indépendamment du quorum, suite à l'incapacité de la présidente du Conseil communal d'assurer le quorum lors des deux sessions précédentes, et ce conformément aux lois et réglements en vigueur.
Il est à noter que le conseil communal de Rabat est actuellement le théâtre d'une lutte de pouvoir entre sa présidente, Asmaa Rhlalou, du parti du Rassemblement National des Indépendants (RNI), et les membres provenant aussi bien de la majorité que de l'opposition.
Composée des membres du RNI, du Parti de l'Authenticité et Modernité (PAM) et du Parti Istiqlal, la majorité a répudié la présidente du Conseil, évoquant des « décisions unilatérales », et un « déficit de coordination et de communication ». Face à une telle avalanche de récriminations, Rhlalou est devenue « persona non grata ».
Dans ce contexte empreint d'animosité grandissante et manifestement improductif, les secrétaires généraux des partis de la majorité ont tenté de concilier les différentes factions, sans succès. La dernière entrevue, datant du mardi 26 septembre, réunissait Aziz Akhannouch, président du RNI, et Rhlalou, en compagnie de quelques figures emblématiques du parti.
Au cours de cette réunion, le leader du parti de la Colombe a plaidé en faveur de l'éviction de la présidente, elle-même membre de son Bureau politique, une initiative qui a été loin de ravir cette dernière, résolue à honorer l'intégralité de son mandat.
Aussi, les présidents de ces groupes de la majorité se sont réunis en urgence, le 6 octobre dernier, pour « discuter de la situation actuelle de la gestion du conseil ». Ils ont étudié de près les « irrégularités et dysfonctionnements » qu'ils attribuent à une gestion « défaillante » de la présidente. Ils critiquent son approche qu'ils jugent « impulsive et arbitraire », et l'accusent de prendre des décisions sans considération pour les intérêts des résidents de la capitale.
La non-participation à cette deuxième session, où le Conseil devait notamment délibérer sur le budget 2024, n'est que le prélude d'une série d'actions de contestation des membres du Conseil de la ville. « Le projet de budget ne sera pas ratifié tant que Rhlalou restera en fonction », a confié au Desk Driss Errazi, membre du Conseil communal et président du Conseil de l'arrondissement de Hassan à Rabat.
L'unique solution semble être la démission de Rhlalou, autrement, il faudra patienter jusqu'à la fin de sa mi-mandat, dans presque un an, pour que les conseillers exigent son départ conformément aux règlements en vigueur. Ainsi, le risque d'une paralysie totale du Conseil communal s'intensifie, mettant par conséquent les différents projets majeurs de la ville en attente.
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