DécouverteDes ornithologues confirment le premier cas de reproduction du moineau doré au Maroc
Le premier cas de reproduction du moineau doré au Maroc vient d’être confirmé. Si cet oiseau a été observé pour la première fois au Maroc en 2009, et aperçu plusieurs fois depuis, la découverte d’une colonie reproductrice de cette espère d’oiseau dans la région de Dakhla Oued Ed-dahab est une première, indiquent les ornithologues derrière cette découverte.
« Il s’agit, à notre connaissance, du premier cas de reproduction validé au Maroc. Au vu des différentes observations, le moineau doré doit maintenant être considéré comme « accidentel, reproducteur occasionnel » dans ce pays », peut-on lire dans l’article publié par le Laboratoire d’étude de l’avifaune marocaine (LEAM) et co-rédigé par Patrick Bergier, Halima Bousadik, M’hamed Alifal et Abdeljebbar Qninba, qui ont mené une mission dans la région du 23 au 27 octobre.
Nichée dans un bois d’acacias d’environ deux hectares, la colonie détectée, détaille la même source, comptait 95 nids. « La colonie, très bruyante, était en début de reproduction. Les nids étaient construits à 1,7 - 4 mètres de hauteur, uniquement sur de jeunes acacias peu touffus, malgré la présence de plusieurs vieux, grands arbres (...) la plupart des pieds portaient un seul nid, plus rarement deux (7) ou trois (3) », décrivent ces ornithologues.
Cette découverte offre aussi un aperçu unique sur le comportement des moineaux dorés durant la période de reproduction : « Ces nids, souvent un peu penchés, étaient de forme ovoïde, de 30-40 cm de haut sur 20-30 cm de large. Leur structure extérieure solide, défensive, en brindilles d’acacias, était construite par le mâle. La garniture intérieure, en duvet végétal (inflorescence de Panicum turgidum et jeunes feuilles d’acacias), était amenée par le couple parfois, un mâle apportait cette garniture à la femelle, qui s’occupait alors de tapisser l’intérieur du nid », détaillent les membres du LEAM.
Le moineau doré est un petit oiseau de la famille des passéridés. Les mâles se distinguent de leur tête et leurs parties inférieures jaunes, ainsi que leur dos châtain. Les femelles sont beaucoup plus unies, brun sable sur le dos et pâles en dessous avec une teinte de jaune délavé. Selon le site spécialisé Bird Guides, le moineau doré vit souvent dans les savanes épineuses sèches, les broussailles épineuses et les semi-déserts. C’est un oiseau « très sociable et nomade, formant des groupes mixtes avec d'autres espèces granivores », ajoutent les mêmes sources, soulignant qu’il se reproduit généralement dans de très grandes colonies – certaines ayant été trouvées avec pas moins de 65 000 nids.
Au Maroc, cet oiseau a été observé pour la première fois en avril 2009 sur la route entre Dakhla et Aousserd. Depuis, 25 observations ont été rapportées, souvent le long de cette route fréquentée par les ornithologues. « Le nombre maximum d’oiseaux détectés fut d’une centaine en début 2018 », soulignent les membres du LEAM.
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