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Immigration illégale
Traversée vers l’Espagne : 2024, l’année la « plus meurtrière », selon une ONG espagnole

26.12.2024 à 20 H 18 • Mis à jour le 26.12.2024 à 20 H 18 • Temps de lecture : 3 minutes
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Quelque 10 457 personnes ont perdu la vie en tentant de rejoindre illégalement l’Espagne en 2024, selon le dernier rapport de l’Organisation non-gouvernementale espagnole Caminando Fronteras. Il s’agit de « la période la plus meurtrière depuis le début de nos enregistrements, avec des chiffres dévastateurs représentant une moyenne de 30 décès par jour », indique l’ONG.


Selon les chiffres de Caminando Fronteras, 421 femmes et 1 538 enfants, adolescents et adolescentes figurent parmi les migrants qui ont perdu la vie ou disparu en mer lors de tentatives de migration illégale. Au total, le nombre des victimes a connu une augmentation de 58 % par rapport à la même période de l’année dernière.


La route atlantique, avec 9 757 décès, reste la plus meurtrière au monde. Les tragédies sur la route de la Mauritanie ont particulièrement augmenté, consolidant ce pays comme principal point de départ vers les îles Canaries, ajoute la même source. La route algérienne, en Méditerranée, est la deuxième plus meurtrière selon le rapport, avec 517 victimes. Le détroit de Gibraltar a coûté la vie à 110 personnes, tandis que 73 autres ont péri sur la route d'Alborán. En outre, 131 embarcations ont disparu avec toutes les personnes à bord.


Selon la même ONG, plusieurs facteurs ont contribué à cette augmentation de la mortalité, dont l’omission du devoir de secours, la priorité donnée au contrôle migratoire au détriment du droit à la vie, l’externalisation des frontières vers des pays dépourvus de ressources adéquates, l’inaction et l’arbitraire dans les opérations de sauvetage. « Ces facteurs s’ajoutent aux situations d’extrême vulnérabilité qui poussent les migrants à prendre la mer dans des conditions très précaires », indique la même source.


Le rapport analyse également la situation des femmes, qui subissent une « violence structurelles », prenant différentes formes, lors des traversées migratoires. Celles-ci sont « souvent contraintes de survivre dans des conditions extrêmes (…) tout en risquant d’être captées par des réseaux de traite d’êtres humains ». L’ONG dénonce par ailleurs « l’absence de protection et de garanties de la part des autorité  » pour les enfants et adolescents, dont le nombre continue d’augmenter sur les principales routes migratoires.


Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur espagnol, entre janvier et août 2024, 31 155 migrants en situation irrégulière sont arrivés en Espagne, soit une hausse de 66,2 % par rapport à 2023. Le nombre des tentatives d’immigration illégale en Espagne a en effet continué d’augmenter tout au long de l’année malgré le renforcement des mesures sécuritaires. Pour rappel, dans son rapport annuel publié en début de semaine, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) rapportait un total de 123 réseaux d’immigration illégale et de trafic d’êtres humains démantelés en 2024. En août dernier, l’agence de presse espagnole EFE indiquait qu’en août seulement, les autorités marocaines ont empêché un total de 14 648 migrants d'entrer illégalement dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, soit à la nage ou en sautant par-dessus les barrières frontalières.


Alors que le renforcement du contrôle sur les frontières maroco-espagnoles a permis une baisse de 75 % des flux migratoires sur les voies terrestres entre le Maroc et les deux enclaves espagnoles, le nombre des migrants empruntant d’autres routes plus dangereuses et périlleuses, notamment à travers l’Atlantique et la Méditerranée, a continué d’augmenter. Pour limiter les flux de migrants irréguliers, comme rapporté précédemment par Le Desk, l’Union européenne espère pouvoir bientôt  signer des accords de plusieurs milliards d’euros (MM €) avec le Maroc et la Jordanie pour renforcer la coopération en matière de réduction des flux migratoires vers l’UE, selon Dubravka Šuica la nouvelle commissaire européenne à la Méditerranée.

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