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Maghreb
Tunisie : Kaïs Saïed limoge la première ministre pour la remplacer par un inconnu

02.08.2023 à 02 H 36 • Mis à jour le 02.08.2023 à 02 H 36 • Temps de lecture : 2 minutes
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La cheffe du gouvernement tunisien, Najla Bouden Romdhane, a été démise de ses fonctions, a annoncé, mardi soir, la Présidence tunisienne.


« Le président tunisien Kais Saied a décidé de mettre fin aux fonctions de Bouden Romdhane et de nommer Ahmed Hachani en tant que nouveau chef de gouvernement », a indiqué la présidence tunisienne dans un communiqué sans préciser les raisons de ce limogeage.


Le nouveau chef du gouvernement, complètement inconnu du grand public, a immédiatement prêté serment devant le président Saied, selon la vidéo de la présidence. Si aucune biographie officielle du nouveau chef du gouvernement n’a jusque-là été publiée, diverses indications portent à croire qu’il s’agirait d’un ancien directeur général à la Banque centrale de Tunisie où il avait fait toute sa carrière.


Première femme à la tête d'un gouvernement en Tunisie, Bouden a été nommée cheffe de l’Exécutif fin septembre 2021, après des mois de blocage politique, suite au coup de force du 25 juillet, à travers lequel le président Saied s'est arrogé les pleins pouvoirs.


Le gouvernement Bouden a connu depuis sa nomination plusieurs limogeages, la dernière datant du mai dernier où la ministre de l'Industrie, des Mines et de l’Energie, Neila Nouira Gonji, a été démise de ses fonctions.


En mars dernier, le ministre tunisien de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, avait démissionné de son poste.


Un mini-remaniement ministériel, marqué par la nomination de deux nouveaux ministres, a été opéré par le président tunisien au début de l’année en cours.


Ce remaniement a touché le ministre de l'Education, Fathi Slaousi qui a été remplacé par Mohamed Ali Boughdiri et le ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche maritime, qui a été confié à Abdelmoneim Belati en remplacement de Mahmoud Ilyes Hamza.


Depuis février dernier, une vingtaine d’opposants et personnalités ont été emprisonnés dans le cadre d’une vague d’arrestations qui a touché aussi Rached Ghannouchi, chef du parti islamo-conservateur Ennahdha, la bête noire de Saied.


Ils sont « accusés de complot contre la sûreté de l’Etat » et Saied les a qualifiés de « terroristes ». Des ONG dont Amnesty International ont dénoncé un dossier d’accusation « vide ».


Ennahdha a dominé les coalitions des dix années qui ont suivi la révolution démocratique de 2011, ayant abouti à la chute du dictateur Zine El Abidine Ben Ali et donné le coup d’envoi des Printemps arabes dans toute la région.


La crise politique que traverse la Tunisie depuis deux ans se double de graves difficultés économiques : le pays est très endetté (à 80 % du PIB), la croissance atone (environ 2 %), la pauvreté en hausse (4 millions de Tunisiens sur 12 millions d’habitants) et le chômage très élevé (15 %).

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