Les policiers déployés depuis des semaines dans le centre des villes d'Al Hoceima et d'Imzouren, épicentres du mouvement de contestation de la région du Rif, ont entamé un retrait progressif lundi, a annoncé le nouveau gouverneur de la province, Fouad Chourak.
Selon un habitant, la place centrale d'Al Hoceima a retrouvé son visage des jours ordinaires, sans les cordons de policiers déployés en masse ces dernières semaines dans cette ville d'environ 60 000 habitants.
Le gouverneur a précisé que ce retrait a été décidé sur les « directives » du roi Mohammed VI pour « garantir les libertés ».« Ce sont des signaux profonds, j'espère qu'ils seront reçus par chacun », a déclaré Chourak. « Si les protestataires réagissent positivement à ces signaux, d'autres suivront, dans le même sillage », a-t-il promis.
Le nombre de policiers et de gendarmes déployés dans la province pour contenir les manifestations du Hirak n'a jamais été rendu public. Mais leur omniprésence dans les lieux publics était dénoncée par les militants comme une nouvelle preuve d'une "militarisation" de la région.
Le procès du Hirak se poursuit à Al Hoceima
Le procès des activistes et manifestants du Hirak se poursuit à Al Hoceima. Une audience durant laquelle ont comparu une trentaine de jeunes, pour la plupart originaires des localités rurales s’est tenue jusque tard dans la nuit du mardi 13 juin alors que les protestations étaient toujours en cours dans la rue, notamment dans la commune d’Imzour...
La police a usé du canon à eau et s'est affrontée ce vendredi durant de longues heures avec des manifestants à Imzouren alors que les protestations se poursuivaient de plus belle dans diverses localités du Rif, rapportent plusieurs sources concordantes. Plusieurs journalistes ont été témoins des heurts avec la police anti-émeutes à coup de jets de pierres. La police a répliqué de temps à autres par des salves de canon à eau, mais aussi en jetant des pierres contre les manifestants.